Difference between revisions of "MOOC:Compagnon Act33-s7"

From Livre IPv6

(Format des messages DHCPV6)
(Extension de l’autoconfiguration "sans état" pour le DNS)
 
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[[MOOC:Compagnon_Act33_Livre]]
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__NOTOC__
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= Activité 33 : Faire correspondre adresse et nom de domaine=
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<!-- {{Decouverte}} -->
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==Introduction==
  
= La configuration automatique centralisée par DHCPv6 =
 
  
== Introduction ==
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Cette activité introduit le système de nommage communément appelé DNS (''Domain Name System''). Nous présenterons les spécifications pour IPv6, les principes de sa mise en œuvre et les recommandations opérationnelles pour l’intégration d’IPv6. Cette activité commence par poser la problématique à résoudre et les principes généraux retenus pour la résolution de noms. Les spécifications du protocole s'attachent à traiter la résolution de noms et la résolution inverse ainsi que les ressources propres à IPv6. Les principes de mise en œuvre du service DNS expliquent la configuration d'un service DNS autonome en IPv6. Enfin, les recommandations opérationnelles pour l’intégration d’IPv6 décrivent les nouveaux problèmes induits par IPv6 et leurs réponses pour y faire face. Le lecteur pourra se reporter aux nombreux ouvrages traitant des principes et des éléments de configuration du DNS<ref>Zitrax [http://www.zytrax.com/books/dns/ Livre sur les principes du DNS et les éléments de configuration de bind]</ref>.
  
L'autoconfiguration avec état vise à réduire les efforts de configuration des machines IPv6, tout comme l'autoconfiguration sans état d'ailleurs. A la différence de l'autoconfiguration sans état, elle offre une information de configuration plus riche et un meilleur contrôle de l'affectation des paramètres de configuration.
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==Concepts de base du DNS==
  
Les deux techniques d'autoconfiguration ne sont pas exclusives et peuvent coexister dans un même environnement.  
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Le DNS est un système de base de données hiérarchique et distribué. Il gère les correspondances directes entre les noms de machines (FQDN : ''Fully Qualified Domain Name'') et les adresses IP (IPv4 et/ou IPv6), et les correspondances inverses entre les adresses IP (IPv4 et/ou IPv6) et les noms de machines.
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Le DNS gère également d’autres informations : par exemple, les informations relatives aux agents de transfert de courrier (''Mail eXchanger'', MX) ou encore celles relatives aux serveurs de noms (''Name Servers'', NS) et, plus généralement, d’autres informations utiles pour les applications TCP/IP.  
  
Une machine peut, par exemple, obtenir son adresse unicast globale par autoconfiguration sans état et obtenir les informations relatives au service de noms (DNS) par l'autoconfiguration avec état.
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Aujourd’hui, les utilisateurs font principalement référence aux noms de machines. Ces noms logiques sont plus faciles à mémoriser que les adresses, et souvent, reflètent la fonction de la machine.  Ainsi, ''www.tpt.example.com'' ou ''ftp.tpt.example.com'' représentent respectivement les noms des serveurs Web et FTP de la société '' tpt.example.com''.
  
Tout le mécanisme d'autoconfiguration avec état est bâti sur le modèle du client-serveur. Il repose sur l'utilisation du protocole DHCPv6 (''Dynamic Host Configuration Protocol for IPv6'')
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Une application qui s’exécute sur un équipement A, et qui souhaite communiquer avec une autre application s'exécutant sur un équipement distant B dont elle ne connaît que le nom, a besoin d'en obtenir l'adresse IP. Sans cette adresse, la communication ne peut en général pas avoir lieu : les machines utilisent le protocole IP pour communiquer et ce protocole n’utilise que les adresses IP. A l'instar d'un répertoire téléphonique, le DNS est un annuaire global assurant la correspondance entre les noms logiques de machines et leurs références IP, essentiellement leurs adresses, mais d'autres informations techniques peuvent également être référencées.
  
== Principe ==
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===Nommage « à plat »===
  
Le principe du protocole DHCPv6 est défini dans le RFC 3315. Ce document spécifie l'architecture de communication, les principes de fonctionnement de chaque entité et les formats des messages.  
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Aux débuts de l'Internet, les adresses IPv4 en usage sont peu nombreuses. Il est donc relativement facile de les stocker dans un fichier centralisé : le fichier ''hosts.txt'' (RFC 608). Les noms doivent aussi être uniques. Un nom utilisé dans une organisation ne peut alors pas l’être dans une autre organisation.
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Chaque responsable de site transmet ses modifications, ajouts et suppressions à un centre de gestion chargé de mettre à jour le fichier central.
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Chacun de ces responsables peut alors télécharger ce fichier, via FTP par exemple, pour mettre à jour les informations de nommage stockées localement (par exemple, le fichier ''/etc/hosts'' pour les systèmes Unix). Un équipement disposant localement d’une version à jour du fichier de nommage peut ainsi communiquer avec toutes les machines connues dans ce fichier.
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Dès le début des années 80, la croissance exponentielle du nombre de noms et d'adresses IP utilisées et le besoin de plus en plus fréquent de renuméroter les équipements ont rendu le choix des noms, leur mise à jour, et la mémorisation des adresses dans ce fichier central de plus en plus difficile, voire impossible dans des délais raisonnables. Ce système a donc été abandonné au profit du système de nommage.
  
La mise au point de ce standard a cependant été l'objet de nombreux débats, DHCP étant un élément important du fonctionnement d'un réseau. En conséquence, la parution tardive d'un standard finalisé a entraîné une adoption lente, du support et du déploiement de ce mécanisme.
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===Caractéristiques du système de noms de domaine===
  
=== Architecture du protocole ===
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Paul Mockapetris, de l'Université de Californie, conçoit le système de nommage DNS en 1983. Il en écrit la première mise en œuvre à la demande de Jon Postel. Jon postel est un informaticien américain, un des principaux contributeurs à la création de l’Internet. Il a été l’éditeur des RFC (''Request For Comments''). Il est notamment célèbre pour être l'auteur de cette phrase : «''Be liberal in what you accept, and conservative in what you send''».
Conformément au modèle client-serveur, les échanges DHCPv6 se composent de requêtes et de réponses. Ces échanges utilisent une pile de communication UDP/IPv6/ réseau physique. Ils font intervenir quatre types d'entités : les client, les serveurs, les relais et les interrogateurs (requestor). Nous les présentons successivement.
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== Principe de fonctionnement client-serveur ==
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Le DNS est initialement un service de résolution, de mise à jour et d’enregistrement des correspondances directes "nom-adresse" et des correspondances inverses "adresse-nom". Il fournit aux utilisateurs, quelle que soit leur localisation, l’adresse IP associée à un nom de domaine. Il distribue, de plus, la responsabilité de la mise à jour des informations de nommage sur chaque site et met en place un système coopératif d’accès aux informations de nommage.
Un client DHCPv6 initie souvent une transaction en émettant une requête DHCPv6. Le client assure la fiabilité de la transaction en répètant sa requête DHCPv6 jusqu'à recevoir une réponse ou être sûr que le serveur DHCP est indisponible. Dans ce cas, il peut éventuellement décider de solliciter d'autres serveurs, s'il en  existe ou abandonner sa tentative de configuration.
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Petit à petit, le DNS s'est imposé comme infrastructure critique pour l'ensemble des applications TCP/IP classiques comme le mail, le web, le transfert de fichier et la connexion à distance. Ce système est donc hiérarchique, réparti, robuste et extensible.  
  
Le serveur DHCPv6 répond au client en lui fournissant les paramètres de configuration du réseau demandés.
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* <b>Hiérarchique.</b> Le système de nommage est hiérarchique, pour garantir l’unicité des noms. Le système de nommage hiérarchique utilise une structure d'arbre (cf. figure 1). Un arbre est un graphe sans cycle, c'est-à-dire un ensemble de nœuds reliés par des arcs tel qu’il n’existe qu’un seul chemin reliant la racine de l’arbre à chacune de ses feuilles. Un arbre, à son plus haut niveau, se compose d’une racine et d’un ensemble de nœud « fils ». Chaque fils, dans l’arbre, est relié à son père par un arc. Chaque fils, au second niveau, possède à son tour ses propres fils. Et ainsi de suite jusqu'aux feuilles de l’arbre. Une feuille de l’arbre est un nœud qui n’a pas de fils.  Le nommage hiérarchique associe un nom à chaque nœud d’un arbre : l’arbre de nommage. Un domaine correspond à un nœud dans l’arbre de nommage. Chaque nœud, sauf la racine, a un nom.  Le nom d’un domaine est alors défini comme la succession des noms des nœuds qui, dans l’arbre de nommage, conduisent de ce nœud à la racine de l’arbre de nommage. Comme un arbre ne contient pas de cycle, chaque nœud n’est accessible que par un seul chemin. Par conséquent, dans un arbre de nommage, les noms de domaines sont uniques.
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{{HorsTexte|Arbres informatiques|Les arbres informatiques sont couramment représentés avec la racine positionnée en haut et les feuilles (nœuds sans fils) en bas. Différentes méthodes algorithmiques permettent un parcours efficace de ces structures de données.}}
  
== Pile de communication utilisée par DHCPv6 ==
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DHCPv6 est un protocole d'application. Il utilise le  protocole de transport UDP.  
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[[Image:MOOC_dns_figBJ-1.png|666px|thumb|center|Figure 1 : Arbre de nommage.]]
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</center>
  
Un client DHCPv6 envoie les requêtes depuis le port 546. Il les envoie vers le port 547 du serveur.
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Les nœuds du premier niveau ''(les fils de la racine)'' sont couramment dénommés ''Top Level Domain'' (TLD).
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Le nommage se fait, soit en fonction du secteur d’activité, soit en fonction du code pays (ISO). Deux sous-arbres, sous le TLD réservé "arpa" sont dédiés à la résolution inverse : ''in-addr'' pour IPv4 et ''ip6'' pour IPv6.
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* <b>Réparti.</b> Nul n’est mieux placé que le responsable du nommage dans un domaine (de responsabilité administrative), par exemple celui d’une société, pour gérer les ajouts, modifications, suppressions dans le sous-arbre de nommage de cette société. Chaque responsable du nommage gère le nommage dans sa société. Il produit donc une base locale de nommage. Reste ensuite à partager ces informations pour les mettre à disposition des utilisateurs du réseau.
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* <b>Robuste.</b> Aujourd’hui, tout le fonctionnement de l’internet dépend du bon fonctionnement du système de nommage. D’un point de vue pratique, s’il n’existe qu’un seul serveur officiel pour un domaine, le service de nommage devient indisponible si ce serveur tombe en panne ou est arrêté.  C’est pourquoi, au moins deux serveurs, situés sur des sites géographiquement distincts et indépendants, sont nécessaires pour chaque zone de nommage (zone DNS). Ceci assure à la fois une meilleure disponibilité et un meilleur équilibrage de charge.
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**''Disponibilité''. La probabilité d’occurrence simultanée d’une panne catastrophique (avec perte des données) sur les deux sites est faible, plus faible en tout cas que s’il n’y a qu’un seul serveur. Si un des deux serveurs tombe en panne, l’autre continue de fournir le service. Cette probabilité de panne est encore réduite s'il existe plus de deux sites hébergeant des serveurs de noms secondaires.
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** ''Équilibrage de charge''. Lorsque ces deux serveurs sont opérationnels, un client peut, par exemple, interroger simultanément les deux serveurs pour déterminer celui des deux qui est le moins sollicité, et utiliser préférentiellement ses services.  En cas de non réponse du serveur choisi, le client peut interroger l’autre serveur pour obtenir les réponses à ses questions. En pratique, les demandes des différents clients se répartissent sur les différents serveurs de noms. Et si deux serveurs ne peuvent supporter la charge, il suffit d’en ajouter d’autres.  
  
Le serveur DHCPv6 envoie ses réponses depuis son port 547. Il les envoie vers le port 546 du client.
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* <b>Extensible.</b> La structure d'arbre est extensible (''scalable'') (cf. figure 2). Pour ajouter un nom, il suffit, dans l’arbre de nommage, entre la racine et les feuilles, d’ajouter un nœud et toute sa descendance, et de relier ce nœud à un père en vérifiant que ce père n’a pas deux fils de même nom.
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Ainsi, si l’on considère une nouvelle société dont le nom de domaine est ''société1.com'', déclarer cette société dans le système de nommage revient à ajouter un fils : ''société1'' sous le nœud père ''com'', lequel est lui-même fils de «.» (point), la racine (sans nom) de l’arbre de nommage.
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{{HorsTexte|Extensibilité des arbres|Les structures de données arborescentes ont cette capacité de pouvoir être étendues sans limite théorique et sans modification de leur structure. Les espaces de nommage de taille quelconque (potentiellement arbitrairement grands) sont généralement construits sous forme arborescente. Le DNS en est une illustration concrète, la structure et le protocole n'ont pas été modifiés lors de l'explosion des noms de domaine consécutive à la banalisation de l'Internet depuis les années 1990. D'autres espaces de nommage sont bâtis sur le même principe : abrorescence d'annuaires LDAP, référencement d'objets de l'IETF sous forme d'Object IDentifier (OID) pour les protocoles SNMP ou LDAP, pour ne citer que des exemples informatiques et réseaux}}
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[[Image:MOOC_dns_figBJ-2.png|666px|thumb|center|Figure 2 : Extension de l'arbre de nommage.]]
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Les messages UDP sont encapsulés dans des datagrammes IPv6.  
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L’idée, simple mais géniale, a été de concevoir un système client-serveur pour cela, concrètement basée sur une arborescence de serveurs.
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Un serveur DNS est associé à chaque nœud de l’arbre de nommage. En fait, pour des raisons administratives, l’espace de nommage est partitionné en zones, correspondant à des "sous-arbres". Selon le principe de délégation de responsabilité administrative, chaque zone est autonome et responsable de son étendue de nommage.
  
En fonction des indications du serveur DHCPv6, les communications peuvent, au niveau IPv6, se faire en point à point ou en diffusion sélective (multicast) pour la découverte des serveurs DHCPv6 d'un site.
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Chaque zone commence au niveau d’un nœud (un domaine) et s’arrête aux nœuds de l’arbre de nommage qui correspondent à d’autres zones. Une zone correspond donc à l’ensemble des domaines (nœuds de l’arbre de nommage) relevant d’une même responsabilité administrative. Un serveur de nommage officiel gère les données d’une zone.  Si, comme c’est possible dans certains cas, l’arbre de nommage est très profond, nous verrons que plusieurs serveurs DNS distincts peuvent être regroupés sur une même machine physique. Un serveur DNS peut gérer officiellement plusieurs zones en étant primaire pour une zone et secondaire pour différentes autres zones par exemple. Ces regroupements réduisent la profondeur de la hiérarchie de serveurs DNS, ce qui permet d’en accélérer le balayage (cf. figure 3).
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Les serveurs DNS sont reliés les uns aux autres par un chaînage double : chaque père connaît chacun de ses fils, et chaque fils connaît son père.
  
IPv6 s'appuie ensuite sur les fonctions de diffusion, générale ou sélective, du réseau physique sous-jecent pour assurer le transport effectif des messages vers leur destination. Lorsque le réseau n'est pas diffusant, on peut, par exemple, utiliser un serveur de diffusion.
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[[Image:MOOC_dns_figBJ-4.png|666px|thumb|center|Figure 3 : Réduction de la profondeur de la  hiérarchie de serveurs : avant après.]]
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== Présentation des entités du protocole DHCPV6 ==
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Les clients du service de nommage ne se trouvent qu’au niveau des feuilles de l’arbre de nommage. Plus précisément, il n’y a qu’un client du service de nommage par machine, le résolveur. Cela signifie que toutes les applications qui s’exécutent sur une machine et qui doivent résoudre un nom sollicitent le seul et unique client DNS de cette machine, le résolveur.
  
Le client DHCPv6 est une machine candidate à une connectivité globale IPv6. Il  demande des informations de configuration du réseau à un serveur DHCPv6 pour activer cette connectivité. Il doit maintenir une connectivité directe , soit avec un relais DHCPv6, soit avec le serveur DHCPv6 (c'est-à-dire être sur le même lien). Un client ignore l'existence des relais DHCPv6. Il a l'impression de communiquer directement avec le serveur DHCPv6.
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===Principe de fonctionnement du service DNS===
  
Le serveur DHCPv6  centralise les paramètres de configuration des équipements du réseau. Il peut ou non  se trouver  sur le même lien qu'un client DHCPv6. Il gère la configuration de clients situés sur le même lien ou sur des liens différents. Lorsqu'il ne se trouve pas sur le même lien que son client, les échanges DHCP transitent par un relais DHCPv6.  
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Chacune des applications d’une machine s’adresse au résolveur unique de cette machine (''stub resolver'') et lui demande des informations associées à des noms de domaines, comme des adresses IP, des relais de messagerie (enregistrement de type MX) ou des serveurs de noms (enregistrement de type NS). Le résolveur est une application commune à toutes les applications d’une machine. Il est souvent implémenté sous la forme d’une bibliothèque de procédures ('' Au niveau des systèmes d'exploitation des machines, le resolveur DNS est généralement nativement implanté dans le code de mise en œuvre de la pile IP)''. Pour l’utiliser, les programmes d’application invoquent les procédures de la bibliothèque ''(selon le mécanisme des appels système)''.  
  
Les relais DHCPv6 sont des équipements éventuellement reliés à plusieurs liens. Ils interceptent le trafic des clients DHCPv6 pour l'acheminer vers les serveurs DHCPv6, lorsque ces derniers ne se trouvent pas sur le lien du client. Leur action est transparente pour les clients.
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Initialement, le résolveur de la machine locale interrogeait successivement chacun des serveurs (résolution itérative) jusqu’à ce qu’il s’adresse au serveur officiel du domaine concerné. Afin d’accélérer la réponse aux requêtes suivantes, le résolveur conservait dans un cache les informations de nommage. Aujourd’hui, pour optimiser davantage le fonctionnement du système de nommage, les résolveurs fonctionnent en mode récursif. Ils s’adressent à un serveur DNS local et lui demandent de leur fournir les informations de nommage demandées. Ils ne gèrent alors plus de cache local. Ce dernier est mutualisé au niveau du serveur DNS local. Les informations mises en cache bénéficieront à l'ensemble des utilisateurs.
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[[Image:MOOC_dns_figBJ-5.png|666px|thumb|center|Figure 4 : Relations entre les applications d'une machine : le résolveur et le serveur DNS local.]]
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[[Image:MOOC_dns_figBJ-5.b.jpg|666px|thumb|center|Figure 4 : Relations entre les applications d'une machine : le résolveur et le serveur DNS local.]]
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Notez que le relais ne modifie jamais les messages du client. Il se contente de les encapsuler dans une option de message de relais.  
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Le serveur DNS local supporte la récursivité, c'est-à-dire qu’il accepte des demandes de résolution récursives de la part de ses clients. Le serveur DNS recursif local résout ensuite la requête de manière itérative.
  
Les interrogateurs (requestors) sont des entités spécifiques à destination des administrateurs. Ils interrogent un serveur DHCPV6 pour obtenir des informations relatives aux clients.  
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[[Image:MOOC_dns_figBJ-7.png|666px|thumb|center|Figure 5 : Résolution itérative optimisée depuis un serveur local]]
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<!-- PUTODO : Refaire les figures relatives aux requêtes DNS. FAIT. -->
  
Un administrateur peut, par exemple, interroger un serveur DHCPv6 pour obtenir des informations relatives aux baux d’un client ou à la machine qui utilise une adresse à un instant donné ou encore pour connaître les adresses allouées à un client donnéNous ne détaillerons pas ici leur utilisation.
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On notera que toutes les résolutions itératives démarrent par la racine et que cette dernière pointe vers les serveurs des TLD. Pour des raisons évidentes de répartition de charge, les serveurs racines sont répliqués. Leurs noms et adresses sont enregistrés dans le fichier ''db.root''. Le serveur DNS local enregistre le contenu de ce fichier dans une partie réservée de la mémoire cache lorsqu’il démarre. Il dispose ainsi des noms et adresses de chacun des serveurs DNS racine. Un serveur racine connaît chacun de ses fils dans l'arbre de nommage du DNS, c'est-à-dire les serveurs en charge des TLD. Il ne dispose localement d’aucune information de nommage. Il n’enregistre pas non plus d'information de nommage dans une mémoire cache. En revanche, en fonction du nom de domaine à résoudre, il sait lequel de ses fils, soit gère la correspondance, soit sait qui la gère. Il fournit donc cette information au serveur DNS local. Notre serveur DNS local s’adresse donc successivement au serveur DNS fils (le serveur administrativement responsable du TLD), puis au serveur DNS petit-fils du serveur DNS racine. Il finit par adresser sa demande au serveur DNS ayant autorité sur les informations de nommage recherchées. Le serveur DNS ayant autorité fournit donc ces informations de nommage au serveur DNS local. Celui-ci les enregistre dans sa mémoire cache et les transmet au résolveur à l’origine de la demande. Le résolveur fournit les informations de nommage à l’application à l’origine de la demande. Un exemple de résolution d'adresse est présenté par la figure 4. L'application demande la résolution du FQDN ''tpt.example.com.'' à son résolveur, lequel contacte le serveur récursif local. Celui-ci contacte le serveur racine puis un serveur en charge du TLD ''.com.'' et enfin le serveur en charge du domaine ''example.com.''. La réponse est alors mise en cache de manière à accélérer la résolution des requêtes ultérieures.
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  TO DO insérer la figure résolution itérative optimisée depuis un serveur local. Transformer le
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-->
  
=== Gestion centralisée des ressources allouées ===
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Notez que le serveur DNS local, à chaque étape de la résolution itérative, enregistre dans sa mémoire cache les nom et adresse de chaque serveur DNS interrogé ainsi que les réponses des différents serveurs DNS officiels. Il mutualise donc les informations de nommage pour toutes les machines qui utilisent ses services. Le serveur DNS local, si un résolveur lui pose une question déjà posée par un autre résolveur, fournit immédiatement la réponse à partir de sa mémoire cache lorsque cette information est valide et s’y trouve. Si la question concerne un serveur DNS ayant autorité sur un domaine déjà connu, le serveur DNS local contacte directement le serveur DNS concerné. Notez cependant que les informations enregistrées dans la mémoire cache du serveur DNS local ont une durée de vie limitée. Lorsque les informations de nommage présentes dans la mémoire cache ne sont plus valides, le serveur DNS local ne peut les utiliser pour fournir des réponses aux applications. Il redemande alors directement cette information au serveur DNS officiel du domaine concerné.
  
Dans la configuration DHCPv6 sans état (stateless), le client a configuré ses adresses IPv6, soit de façon manuelle (fichier interface, intervention de l’administrateur, soit à partir d’informations extraites d’annonces de routeurs (autoconfiguration sans état). Le client a besoin pour se configurer d'informations telle que l'adresse IPv6 du serveur DNS. Ces informations transmises par DHCPv6 sont statiques. Elles et ne nécessitent donc pas de conserver un état dans le serveur.
+
=== Les serveurs de noms ===
  
Dans la configuration avec états (stateful), le serveur DHCPv6 alloue une ou plusieurs adresses IPv6 au client. Ces adresses font l’objet d’un contrat de location temporaire. Le serveur enregistre ce contrat de location dans un registre spécial : le fichier des baux (de location) (lease file). Pour cette raison, ce type de configuration est dit avec états.
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L'arborescence des serveurs de noms est composée de plusieurs types de serveurs fonctionnels répartis sur le réseau internet.
  
De plus, lorsqu'un serveur redémarre, il relit son fichier de baux. Il peut alors reprendre son activité là où il l'avait laissée.
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====Serveurs de noms primaires et secondaires====
  
== Fonctions des Messages ==
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{{HorsTexte|Gestion des données de zone|À l'origine, les données administratives d'une zone étaient gérées par l'administrateur dans de simples fichiers texte. Aujourd'hui, les fournisseurs d'accès à Internet ainsi que les prestataires du service DNS, administrant des zones dont le contenu est volumineux, ont délaissés les fichiers à plat au profit de systèmes de bases de données ou d'annuaires LDAP.}}
Cette partie présente les messages du protocole DHCPv6. Le protocole distingue deux types de messages : d’une part les messages échangés entre client et serveur, et d’autre part les messages échanges entre serveur et relais. Nous les présentons successivement dans cet ordre. En général les messages échangés transportent des identificateurs de transaction et des associations d'identité.
+
Le système DNS distingue, pour une zone donnée, deux types de serveurs de noms : primaire et secondaire. Notez tout d’abord que les serveurs de noms primaire et secondaire pour une zone donnée sont tous des serveurs officiels pour cette zone. Le serveur DNS primaire est le serveur sur lequel l’administrateur du réseau effectue les mises à jour des informations de nommage. Il dispose de fichiers de nommage (les données de zone) enregistrés dans une mémoire locale non volatile. Un serveur DNS primaire peut, par défaut, synchroniser au plus 10 serveurs DNS secondaires. Le numéro de version de chacun des fichiers de zone du serveur DNS primaire change, soit à chaque modification faite par l’administrateur du réseau, soit à l’expiration d’un certain délai en cas de mise à jour dynamique lorsque les mises à jour sont nombreuses.
  
Les identificateurs de transactions permettent d'associer les réponses aux demandes correspondantes. ils changent pour chaque transaction et son globalement uniques.
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Les serveurs DNS secondaires sont des serveurs de nommage qui acquièrent leurs informations de nommage, soit depuis le serveur DNS primaire, soit depuis un autre serveur DNS secondaire déjà synchronisé, à l’aide d’un protocole de transfert de fichier, par exemple. Notez qu’un serveur DNS secondaire est synchronisé si le numéro de version de chacun de ses fichiers de zone est identique à ceux de chacun des fichiers de zone du serveur DNS primaire. L’administrateur du réseau ne gère les mises à jour du système de nommage qu’au niveau des fichiers de zone du serveur DNS primaire. Il incrémente le numéro de version d’un fichier de zone à chaque modification (c.f. figure 5). Il déclenche la prise en compte des modifications en redémarrant le serveur DNS primaire ou en le réinitialisant (cf. figure 6).
  
Les associations d'identité permettent aux serveur et aux clients de s'identifier mutuellement et également d'identifier les interfaces de réseau concernées par les paramètres de configuration du réseau demandés (client) ou fournis (serveur).  
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[[Image:MOOC_dns_figBJ-8.png|666px|thumb|center|Figure 5 : Mise à jour d'un  fichier de zone du serveur DNS primaire par l'administrateur du réseau.]]
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Les associations sont également transmises dans des options du protocole DHCPv6.  
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[[Image:MOOC_dns_figBJ-9.png|666px|thumb|center|Figure 6 : Mise à jour d'un  fichier de zone et réinitialisation du serveur DNS primaire par l'administrateur du réseau.]]
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=== Messages échangés entre client et serveur ===
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{{HorsTexte|Redémarrage et réinitialisation d'un serveur DNS|Lorsque l'administrateur redémarre le serveur DNS primaire, celui-ci relit son fichier de configuration et ses fichiers de zone et les charge en mémoire RAM (''Random Access Memory''). Il n'utilise ensuite que les informations disponibles en RAM. Lorsque l'administrateur réinitialise le serveur DNS, celui-ci ne relit que ses fichiers de zone et les charge en mémoire RAM. Il n'utilise ensuite que les informations disponibles en RAM. }}
  
SOLICIT / ADVERTISE
+
Il configure le mode de déclenchement de la synchronisation des serveurs DNS secondaires, soit à l’initiative du serveur DNS primaire (notification), soit à l’initiative des serveurs DNS secondaires (interrogation).  
Un client utilise le message SOLICIT (champ type 1) pour Localiser les serveurs configurés pour demander des adresses et/ou des paramètres de configuration.
+
  
Un serveur configuré pour fournir des adresses ou des paramètres de configuration aux clients annonce sa disponibilité au client DHCPv6 à l'aide d'un message ADVERTISE (champ type 2).
+
<b>Synchronisation par notification :</b> lorsque la synchronisation se fait à l’initiative du serveur DNS primaire, ce dernier envoie le nouveau numéro de version de ses fichiers de zone à tous les serveurs DNS secondaires. Tous les serveurs DNS secondaires tentent alors de se synchroniser. La synchronisation peut s’effectuer à partir du seul serveur DNS primaire ou également s’effectuer à partir de serveurs DNS secondaires déjà synchronisés.
  
 +
<b>Synchronisation par interrogation :</b> lorsque la synchronisation se fait à l’initiative des serveurs DNS secondaires, chaque serveur DNS secondaire vérifie périodiquement le numéro de version de la base de nommage du serveur DNS primaire. Si ce numéro de version de la base de nommage du serveur DNS primaire n’a pas changé, le serveur DNS attend le temps fixé par la période de scrutation avant de revérifier le numéro de version de la base de nommage du serveur DNS primaire. Si le numéro de version de la base de nommage du serveur DNS primaire est plus élevé que le sien, le serveur DNS secondaire tente de démarrer une synchronisation de sa base de nommage. Si sa tentative échoue, il attend pendant un certain temps, à l’expiration duquel il tente à nouveau de se synchroniser.
  
=== Messages de demande d'information de configuration ===
 
  
REQUEST / REPLY
+
<center>
 +
[[Image:MOOC_dns_figBJ-11.png|666px|thumb|center|Figure 7 : Transfert des fichiers de zones mises à jour sur le serveur primaire vers les serveurs secondaires.]]
 +
</center>
  
Un client utilise le message REQUEST (champ type 3) pour demander des adresses et/ou des paramètres de configuration au serveur DHCPv6 choisi. Une option options demandées contient la liste des paramètres de configuration demandés.
 
  
Un serveur utilise le message REPLY (champ type 7) pour répondre à un message SOLICIT, REQUEST, RENEW, REBIND reçu d’un client DCHPv6.
+
Ainsi, les serveurs qui le peuvent (10 maximum) se synchronisent immédiatement. Les autres attendent pendant une durée au minimum égale au temps de synchronisation de la première vague puis, tentent à nouveau de se synchroniser (cf. figure 7). Notez, qu’ici encore, l’administrateur du réseau peut optimiser le délai de synchronisation en configurant de façon appropriée les serveurs DNS secondaires pour qu’ils se synchronisent à partir du serveur DNS primaire et des serveurs DNS secondaires déjà synchronisés. Il suffit pour cela de définir les serveurs DNS secondaires qui se synchronisent immédiatement, ceux qui se synchronisent dans un deuxième, un troisième, et éventuellement dans un quatrième temps (cf. figure 8).
  
=== Messages de gestion des ressources allouées ===
+
<center>
 +
[[Image:MOOC_dns_figBJ-11.png|666px|thumb|center|Figure 8 : Optimisation du transfert des fichiers de zones via l'utilisation de serveurs secondaires déjà synchronisés.]]
 +
</center>
  
CONFIRM / RENEW / REBIND / RELEASE / DECLINE / RECONFIGURE / INFORMATION REQUEST
+
Notez qu’un serveur DNS secondaire peut, selon son mode de configuration, stocker localement et sur une mémoire non volatile, une copie des fichiers de nommage. S’il enregistre localement, et dans une mémoire non volatile, une copie de ses fichiers de zone, il peut d’une part, démarrer de façon autonome en cas de panne, catastrophique ou non, du serveur DNS primaire, et d’autre part, très facilement être transformé, si nécessaire, en serveur DNS primaire. Cette bonne pratique est recommandée par l’IETF car elle contribue à la réplication des fichiers de zone.
  
Un client utilise le message CONFIRM (champ type 4) pour indiquer au serveur qui lui a alloué adresses et paramètres de configuration que ces paramètres sont adaptés au lien auquel le client est raccordé.
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====Serveur DNS récursif (''caching name server'')====
  
Un client utilise le message RENEW (champ type 5) pour prolonger le bail de location des adresses et actualiser des paramètres de configuration auprès du serveur qui les a alloués. Le client utilise ce message à la demande explicite du serveur.
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Les résolveurs sont en général incapables d’effectuer la totalité du processus de résolution d’adresse ''(cf. schéma de principe de la résolution de la figure 4)''. Ils sont incapables d’interroger directement les serveurs DNS officiels. Ils s’appuient sur un serveur DNS local pour effectuer la résolution. De tels serveurs sont appelés serveurs DNS récursifs ou serveurs DNS "cache". Ces deux termes sont synonymes. Un serveur DNS récursif, pour améliorer les performances, enregistre les résultats obtenus dans sa mémoire cache. Une durée de vie associée à chaque enregistrement de ressource contrôle la durée de validité d’une information de nommage dans la mémoire cache.
  
Un client utilise le message REBIND (champ type 6) pour prolonger le bail de location des adresses et actualiser des paramètres de configuration auprès de tout serveur DHCPV6, si le serveur DHCPv6 auquel il s'est adressé ne répond pas à son message RENEW.
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====Relais DNS (''forwarder'')====
  
Un serveur utilise le message REPLY (champ type 7) pour répondre à un message SOLICIT, REQUEST, RENEW ou REBIND reçu d’un client.
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Un relais DNS peut ne pas effectuer l’intégralité de la recherche lui-même. Il achemine tout ou partie des demandes d’information de nommage reçues et qu’il ne sait pas satisfaire, à partir des données de sa mémoire cache, vers un autre serveur DNS récursif. Ce serveur est dit "relais DNS" (''forwarder''). Il peut y avoir un ou plusieurs relais DNS. Chacun est interrogé à tour de rôle jusqu’à épuisement des serveurs de la liste ou obtention de la réponse.  
  
Un client utilise le message RELEASE (champ type 8) pour indiquer au serveur DHCPv6 qu'il n’utilise plus (libère) des adresses IPv6.
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Les relais DNS servent, par exemple, lorsque vous ne souhaitez pas que tous les serveurs DNS d’un site interagissent directement avec les serveurs de l’Internet. Ainsi, un exemple typique implique plusieurs serveurs DNS internes et un pare-feu d’accès à Internet. Les serveurs de nommage incapables d’acheminer leurs messages à travers le pare-feu les adressent aux serveurs DNS capables de le faire (serveurs DNS généralement en zone dite ''démilitarisée (DMZ)'' de "l'autre coté" du par feu et autorisés à accéder à l'Internet public). Et ces serveurs DNS interrogent alors les serveurs DNS de l’Internet pour le compte des serveurs DNS internes. Les serveurs de relais sont également utiles dans le cas où le délai entre le réseau local et l'Internet est significatif. Dans ce cas, on déploiera un serveur relais dans le réseau local, lequel contactera un serveur récursif déployé ailleurs sur l'internet.
  
Un client utilise le message DECLINE (champ type 9) pour signaler au serveur qu’une ou des adresses allouées par le serveur sont déjà utilisées sur le lien du client.
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====Serveurs DNS à rôles multiples====
  
Un serveur utilise le message RECONFIGURE (champ type 10) pour signaler au client que le serveur a de nouveaux paramètres de configuration du réseau ou les a actualisés. ce message précise en particulier si le client doit utiliser le message RENEW ou REBIND.
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Un serveur DNS BIND ''(BIND Berkeley Internet Name Domain server est l'implémentation logicielle de référence d'un serveur DNS)'' peut simultanément se comporter comme un serveur ayant autorité en qualité de serveur primaire pour certaines zones, secondaire pour d'autres, et se comporter comme serveur DNS récursif pour un certain nombre de clients.  
  
Un client utilise le message INFORMATION-REQUEST (champ type 11) pour demander au serveur des paramètres de configuration du réseau, sans demander d’adresse.
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Les fonctions des serveurs DNS officiels et récursifs sont habituellement activées sur des machines distinctes. Un serveur DNS ne fournissant qu’un service DNS officiel fonctionnera avec la récursivité désactivée, ce qui est à la fois plus fiable et plus sûr. Un serveur DNS non officiel et qui ne fournit que des services de nommage récursifs à des clients locaux n’a pas besoin d’être accessible depuis l’Internet. Il peut donc fonctionner derrière un pare-feu. Un serveur DNS peut cependant être configuré comme serveur officiel pour tous les utilisateurs et n'accepter les requêtes récursives que pour les utilisateurs du réseau interne.
  
=== Messages échangés entre relais et serveur  ===
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===Spécifications du service de nommage===
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==== Spécifications du résolveur ====
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Rappelons que pour les applications communicantes (une session web par exemple), une phase pendant laquelle le client DNS local, appelé ''stub resolver'', interroge son serveur DNS récursif (ou cache), précède l’établissement effectif de la communication. Le service DNS fonctionne au niveau de la couche application de la pile TCP/IP. Il s'applique de manière analogue aux réseaux IPv6 et aux réseaux IPv4.
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<!-- Le serveur DNS récursif effectue les requêtes itératives nécessaires, en partant, s'il le faut, de la racine de l'arbre de nommage et renvoie les ressources demandées. -->
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{{HorsTexte|Singularité du service DNS|Notez que le DNS est le seul service de l’internet pour lequel le client doit absolument être configuré avec l’adresse IP d’au moins un serveur DNS. C’est généralement l’adresse d’un serveur DNS local. Les adresses IPv6 étant quatre fois plus grande que celle de IPv4, il est d'autant moins probable que les utilisateurs puissent les retenir, ce qui rend le DNS d'autant plus indispensable.}}
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Pour les machines Unix, par exemple, le fichier de configuration du client DNS, ''/etc/resolv.conf'', fournit l'adresse IP d’un ou plusieurs serveurs de noms. Le résolveur, lorsqu’il démarre, lit ce fichier de configuration. Il dispose donc de l’adresse d’un ou plusieurs serveurs DNS à interroger, ce qui lui permet d’initialiser sa recherche d’information de nommage pour le compte des applications locales. Dans la pratique, ce fichier est renseigné soit manuellement par l'administrateur de la machine soit, plus généralement, automatiquement lors de la procédure d'auto-configuration avec ou sans état selon les principes détaillés ci-dessous dans le paragraphe intitulé "Découverte de la liste des serveurs DNS récursifs".
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<!--
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Les adresses IPv6 sont quatre fois plus grandes que les adresses IPv4 (16 octets). Elles peuvent être attribuées automatiquement ou auto-configurées. Elles sont représentées en notation hexadécimale (double) pointée, par exemple, ''2001:db8:330f::beef:cafe:deca:102''. Tous ces facteurs ont considérablement réduit les chances qu’un humain mémorise ces adresses IPv6. -->
  
RELAY-FORW / RELAY-REPL
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==== Spécifications des ressources IPv6 ====
Un relais DHCPv6 utilise le message RELAY-FORW (champ type 12) pour relayer des messages vers un serveur DHCPv6. Le message du client DHCPv6 est, sans être modifié, relayé sous la forme d’une option de ce message).
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Les ressources logiques de la base de données répartie du DNS sont gérées sous forme d'enregistrements de ressource communément appelées ''Ressource Record'' ou RR. Différents types de RR ont été spécifiés tels que ceux déjà évoqués dans ce documment : RR de type A pour une correspondance d'adresse IPv4, RR de type NS pour un serveur de domaine, ou encore RR de type MX ''(Mail eXchanger)'' pour une correspondance entre un domaine et son ou ses relais de messagerie.
  
Un serveur DHCPv6 utilise le message RELAY-REPL (champ type 13) pour envoyer un message à un client, via un relais.  
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Afin de supporter le nouveau schéma d'adressage d'IPv6, deux extensions DNS ont été définies (RFC 3596) : l’enregistrement de ressource de type AAAA, et un nouveau sous-domaine dédié à la résolution inverse (adresse-nom) en IPv6 : ''ip6.arpa''.
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* Le RR de type AAAA ''(prononcé « quad A »)'' enregistre les correspondances nom - adresse IPv6. Le code réservé de ce nouveau type d’enregistrement de ressources vaut 28.
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* Le nouveau sous-domaine ''<tt>ip6.arpa.</tt>'' est dédié à la résolution DNS inverse en IPv6 (correspondance "adresse IPv6" vers "nom"). La résolution DNS inverse utilise, pour IPv6, la notion de quartet (''nibble''). ''Rappel : un quartet correspond à un chiffre hexadécimal. Comme nous l'avons vu en séquence 1, une adresse IPv6 est composée de 32 quartets.''
  
Le relais extrait le message destiné au client contenu dans une option de ce message pour le lui remettre. Ici encore le message du client reste inchangé.
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===Nommage direct : enregistrement AAAA ===
  
=== Pour en savoir plus : extension du protocole DHCPv6 [RFC 5007] ===
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Le nouveau type d'enregistrement AAAA, défini pour IPv6, établit la correspondance entre un nom de domaine et ses adresses IPv6. Une machine ayant plusieurs adresses IPv6 globales a, en principe, autant d’enregistrements AAAA publiés dans le DNS. <!--Nous verrons quelques restrictions dans le chapitre ''Deux impossibilités d’accéder au service de nommage''.-->
Notez qu'un mécanisme d'option de relais spécifique permet qu'un relais DHCPv6 communique des paramètres de configuration susceptibles d'intéresser un client DHCPv6 et dont il a la connaissance au serveur DHCPv6.
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''(De façon analogue, la correspondance entre un nom de domaine et ses adresses IPv4 est réalisée en associant au nom en question un ou plusieurs enregistrements DNS de type A. Chaque RR type A contient la valeur d’une adresse IPv4. Une machine a autant d’enregistrements de type A qu’elle a d’adresses IPv4 (machine multi-domiciliée ou routeur, par exemple))''.
  
Le serveur DHCPv6 peut ensuite décider ou non, en fonction de la politique de l'administrateur du réseau, de communiquer au client tout ou partie des es paramètres de configuration du réseau issus du relais.
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Une requête DNS de type AAAA concernant un FQDN ''(Fully Qualified Domain Name)'' renvoie dans ce cas tous les enregistrements AAAA publiés dans le DNS et correspondant à ce FQDN. Notez que toutes les adresses n'ont cependant pas leur place dans le DNS. Ce sujet sera traité au chapitre '''Publication des enregistrements AAAA dans le DNS'''.  
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Le format textuel d'un enregistrement AAAA tel qu'il apparaît dans le fichier de zone DNS est le suivant :
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<nom> [ttl] IN AAAA <adresse>
  
== Format des messages DHCPV6 ==
+
L'adresse est écrite suivant la représentation classique des adresses IPv6 ''(RFC 4291) (représentation hexadécimale pointée, l'usage de la notation canonique (RFC 5952) est probablement une bonne pratique mais n'est cependant pas obligatoire)''. Par exemple, l'adresse IPv6 de la machine ''ns3.nic.fr'' est publiée dans le fichier de zone ''nic.fr'' comme suit :
  
L'ensemble des éléments du protocole DHCPv6 est décrit dans le document (RFC 3315). A l'instar de nombreux protocoles de l'Internet, le protocole d'échange d'informations est découplé de l'information elle-même. La nature des informations échangées peut changer et évoluer rapidement sans impacter les mécanismes de cet échange. Cette séparation assure la stabilité et l'extensibilité du protocole.  
+
ns3.nic.fr. IN AAAA 2001:660:3006:1::1:1
  
La structure des unités de données du protocole reprend ce découpage : un en-tête de taille fixe pour les informations du protocole lui-même et une charge utile transportées dans des champs d'option pour les informations applicatives. Pour étendre le protocole, il suffit de définir de nouvelles options et de concevoir leur traitement, en émission et en réception.
+
Notez que toutes les adresses IPv4 ou IPv6 correspondant à un nom de domaine donné (c'est le cas d'un réseau configuré en double pile de communication, ''dual-stack''), doivent cohabiter dans le même fichier de zone renseignant le nom de domaine en question. Ainsi, les adresses de ''ns3.nic.fr'' sont publiées dans le fichier de zone ''nic.fr'' comme suit :
  
 +
$ORIGIN nic.fr.
 +
ns3 IN A 192.134.0.49
 +
    IN AAAA 2001:660:3006:1::1:1
  
Dans la terminologie DHCPv6, le terme message désigne une unité de protocole DHCPv6. Chaque message type de message DHCPv6 (client-serveur ou relais-serveur) a un format d'en-tête identique. De ce point de vue, DHCP reprend les principes de simplification du processus de développement du protocole qui ont guidé la conception du format du segment TCP : un seul format pour l'ensemble des fonctions de TCP.
+
Cependant, il faut rester vigilant avec une telle configuration puisque certains résolveurs recherchent prioritairement un enregistrement AAAA avant un enregistrement A, même si l'hôte exécutant le résolveur n'a qu'une connexion IPv6 limitée (une simple adresse locale au lien). Dans ce cas, cet hôte attend l’expiration du délai d’attente d’établissement de la session IPv6 avant de revenir à l’utilisation d’IPv4.
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<!-- PU : C'est vraiment le résolveur qui est responsable ? C'est l'algo implementé dans la pile IP qui va demander au résolveur une IPv6 plutôt qu'une IPv4 non ? -->
  
0                  1                  2                  3 
+
===Nommage inverse : enregistrement PTR===
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1
+
+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+
+
|    Type-msg  |              Id-transaction                  |
+
+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+
+
|                                                              |
+
.                    Liste d’options                            .
+
.                          (variable)                          .
+
|                                                              |
+
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+
  
La structure générale des messages échangés entre client et serveur DHCPv6 est la  suivante : : un champ type, un champ identificateur de transaction, id-transaction, et une liste variable d’options.
+
Trouver le nom de domaine associé à une adresse est un problème quasi insoluble. Néanmoins, une astuce permet de résoudre élégamment ce problème. Il suffit de présenter les adresses comme des noms (succession des noms de domaines conduisant, dans l’arbre de nommage, d’une feuille à la racine de l’arborescence).  
  
 +
C'est-à-dire que, pour IPv4, il suffit d’écrire l’adresse IP en miroir : au lieu de commencer l’écriture d’une adresse par les octets de poids fort, on commence par celle des octets de poids faible. Ainsi l'adresse IPv4 192.168.1.150 pourrait être référencée sous le nom 150.1.168.192.in-addr.arpa dans le DNS inverse.
 +
<!-- PU : C'est vrai uniquement si on a des adresses de classe A B C. Pour le CIDR ça se complique -->
 +
Pour IPv6, on considère une adresse IPv6 comme une succession de chiffres hexadécimaux (32 quartets par adresse IPv6) séparés par des «'''.'''». Une adresse IPv6 est donc transformée en un nom de domaine publié dans le sous-arbre de nommage réservé à la résolution inverse pour IPv6 (ip6.arpa) de la manière suivante : les 32 demi-octets formant l'adresse IPv6 sont séparés par le caractère '.' et concaténés dans l'ordre inverse (mode miroir) au suffixe ip6.arpa. Par exemple, l'adresse <tt>2001:660:3006:1::1:1</tt> (adresse de ''ns3.nic.fr'') donne le nom de domaine suivant :
  
Le champ type identifie la nature du message DHCPv6. Il est codé sur un octet. L'identificateur de transaction identifie un échange (question-réponse). Il change pour chaque échange et est globalement unique. Il est codé sur octets. Les options de la liste transportent, soit les adresses IPv6, soit les paramètres de configuration du réseau (hors adresse IPv6).
+
1.0.0.0.1.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.1.0.0.0.6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa.
  
La partie liste d'options est de taille variable. Elle correspond à une succession d'options rangées séquentiellement, les unes derrière les autres,  et uniquement alignées sur des frontières d'octets. Il n'y a pas de bourrage entre deux options consécutives.
+
'''''Note : ''''' ''les quartets à zéro sont significatifs pour cette transformation de l'adresse inverse en nom. Il n'y a donc pas de contraction possible pour cette notation, les 32 quartets (y compris nuls) doivent être notés.''
  
Les options de la liste transportent les différentes informations de configuration du réseau des messages de DHCPV6 ou nécessaires à son fonctionnement.
+
L'administrateur de la zone inverse concernée publie alors, dans le DNS inverse, l'enregistrement de type PTR ''(PoinTeR)'' correspondant au nom de domaine inverse ci-dessus. Dans cet exemple, le RR de type PTR vaut ''ns3.nic.fr''. En pratique, on procède par délégation de zone inverse, dérivée des préfixes IPv6, afin de répartir les enregistrements PTR sur un système hiérarchique de serveurs DNS. Les données de résolution inverse se trouvent ainsi distribuées sur les différents sites. Ceci facilite la gestion des données de résolution inverse.
pour en savoir plus sur les options, reportez-vous au chapitre sur les options.
+
  
=== Structure des messages échangés entre relais et serveur DHCPv6 ===
+
Ainsi, pour une zone inverse donnée, l’administrateur de la zone gère localement la base de correspondance nom-adresse et les bases de données de résolution inverse, à raison d’une par lien dans la zone.
La structure des messages échangés entre relais et serveur est la suivante :
+
<!--Le fichier de correspondance directe, nom-adresse, et les fichiers de correspondance inverse, adresse-nom, contiennent chacun un numéro de version. Le numéro de version d'un fichier change chaque fois que l'administrateur en modifie le contenu ou, dans le cas des mises à jour dynamiques, lorsqu'un certain nombre de modifications ont été effectuées ou qu'il s'est écoulé un certain temps.
 +
L'ensemble des fichiers de correspondance directe et inverse constituent, la base de nommage d'un serveur DNS. Le numéro de la base de nommage change dès que le numéro de version d'un de ces fichiers change, c'est-à-dire, dès qu'il a été modifié.
 +
Notez que pour optimiser le processus de synchronisation des serveurs DNS secondaires, il suffit de ne transmettre que les fichiers modifiés.-->
  
      0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1
+
La délégation DNS inverse suit le schéma classique d'attribution des adresses IP, lequel est identique pour IPv4 et IPv6 (cf. figure 9).
      +-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+
+
# L'IANA délègue (en termes de provision) de grands blocs d'adresses IPv6 aux registres Internet régionaux (RIR : ''Regional Internet Registry''), typiquement des préfixes de longueur 12 selon la politique actuelle.
      |    Type-msg  |  hop-count  |                              |
+
# Les RIR provisionnent des blocs d'adresses IPv6 plus petits pour les registres Internet locaux (LIR : ''Local Internet Registry''), c'est-à-dire aux fournisseurs d'accès Internet locaux, typiquement des préfixes de longueur 32 bits, ou plus courts selon le besoin. Notez que, dans les régions APNIC et LACNIC, des registres nationaux intermédiaires (NIR) existent entre le RIR et les LIR présents dans ces pays.  
      +-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+                              |
+
# Les LIR attribuent des préfixes IPv6 aux clients finaux. Ces préfixes ont typiquement une longueur variable entre 48 et 64 bits. La longueur du préfixe varie selon le besoin du client et selon la politique du LIR en vigueur).  
      |                                                              |
+
      |                        link-address                          |
+
      |                                                              |
+
      |                              +-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-|
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      |                              |                              |
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      +-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+                              |
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      |                                                              |
+
      |                        peer-address                          |
+
      |                                                              |
+
      |                              +-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-|
+
      |                              |                              |
+
      +-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+                              |
+
      .                                                               .
+
      .           Options (variable number and length)   ....        .
+
      |                                                              |
+
      +-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+
+
  
Les messages utilisés pour la communication serveur - relais sont différents des messages utilisés pour la communication client -serveur. Un message de relais contient l'information de remise du message DHCPv6 du serveur au client. Le préfixe du lien (<tt>link-address</tt>) indique l'interface du relais par laquelle le message DHCP a été reçu ou par laquelle il doit être envoyé. L'adresse du pair(<tt>peer-address</tt>) identifie le lien auquel le client à configurer est raccordé. Le message DHCP du client DHCPv6 ou la réponse du serveur sont encapsulés dans le message de relais dans une option de message de relais. Ainsi, même en présence de plusieurs relais DHCPv6, le serveur sait auquel s'adresser pour répondre à un client donné. Chacun des relais, lorsqu'il faut en traverser plusieurs pour atteindre le client sait à qui transmettre le message de relais contenu dans l'option de message de relais du message RELAY-REPLY reçu. une fois ce message de relais extrait, le relais dispose de l'adresse du pair à qui envoyer message RELAY-REPLY nouvellement extrait.
+
<center>
 +
[[Image:Fig6-1.png|666px|thumb|center|Figure 9 : Délégation du nommage inverse.]]
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</center>
  
=== Message DHCPv6 RELAY-FORWARD===
+
<!--La figure montre qu’une liste de serveurs DNS est associée à chaque nœud présent dans le sous-arbre de nommage DNS inverse. Cette liste inclut généralement un serveur DNS primaire et un ou plusieurs serveurs DNS secondaires, tous considérés des serveurs DNS officiels pour cette zone DNS inverse. -->
Le champ type de ce message vaut 12. Le nombre de saut indique le nombre de relais traversés par ce message pour atteindre le serveur. L’adresse de lien (<tt>link-address</tt>) d’un message RELAY-FORWARD est une adresse globale ou une adresse locale au site que le serveur utilise pour identifier le lien où se trouve le client (adresse du relais côté client). C'est l'adresse du relais, du côté du client.
+
L’adresse du pair <tt>Peer-address</tt> est l’adresse IPv6  de l'interface depuis laquelle le relais a envoyé le message au serveur. c'est l'adresse du relais du côté du serveur. La liste d’option de ce message contient obligatoirement une option de message relayé (Relay Message Option) et éventuellement d’autres options ajoutées par le relais. Notez qu'en aucun cas le relais ne modifie le message DHCPv6 du client.
+
  
=== Message DHCPv6 RELAY-REPLY  ===
+
L’administrateur d’un site responsable du nommage publie (ou non, en fonction de la politique locale) les enregistrements PTR correspondant aux adresses IPv6 qu'il utilise dans ses zones DNS inverse.  
Le serveur envoie ce message au premier relais sur le chemin du retour vers le client demandeur. Le champ type de ce message vaut 13. Le nombre de saut indique le nombre de relais que ce message traversera pour atteindre le client. Les adresses du lien et du pair sont recopiées du message RELAY-FORWARD précédent.
+
La liste d’options doit obligatoirement contenir une option de message relayé (Relay Message option). Cette option transporte la réponse du serveur DHCPv6 destinée au client DHCPv6.
+
  
=== Types de valeurs ===
+
Par exemple, Renater a reçu le préfixe <tt>2001:660::/32</tt> et la délégation de la zone DNS inverse 0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa de la part du RIPE-NCC. Renater a affecté le préfixe <tt>2001:660:3006::/48</tt> à l'AFNIC et lui a délégué la zone DNS inverse correspondante :
  
Le RFC 5007 définit 2 types de valeurs qui peuvent être transportée dans ces messages.
+
6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa. IN NS ns1.nic.fr.
 +
6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa. IN NS ns2.nic.fr.
 +
6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa. IN NS ns3.nic.fr.
  
==== Identifiant DUID ====
+
L'AFNIC publie alors dans sa zone DNS inverse les enregistrements PTR correspondant aux adresses IPv6 utilisées. Voici un extrait du fichier de zone DNS :
  
Afin de connaître l'état des ressources gérées (représentées par les paramètres de configuration), le serveur DHCP maintient une liste d'associations entre le paramètre attribué et le client. Comme l'adresse unicast du client est une ressource dépendant du serveur, celle-ci n'est pas utilisable par le serveur DHCP pour identifier un client. Le serveur identifie donc le client par un identifiant unique à usage exclusif de DHCP : le DUID (''DHCP Unique IDentifier''). Les clients utilisent eux les DUID pour identifier les serveurs quand et là où ils en ont besoin. Le contenu des DUID n’est pas interprété, mais uniquement comparé pour vérifier l'identité du correspondant. Le DUID concerne la station et non une de ces interfaces.
+
$ORIGIN 6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa.
 +
1.0.0.0.1.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.1.0.0.0 IN PTR ns3.nic.fr.
 +
''''' Note : ''''' ''astuce : la clause $ORIGIN ''(macro)'' en début de fichier zone permet de définir un suffixe commun à chacun des enregistrements PTR de la zone. En positionnant ce suffixe à la valeur inverse du préfixe IPv6 concaténé à la valeur réservée <tt>ip6.arpa.</tt>, on simplifie la notation des enregistrements PTR. Ceux-ci se résument alors à la notation inverse des parties SID et IID de l'adresse.''
  
Cet identifiant est généré par la station et ne doit plus en changer dans le temps. Les DUID sont codés sur deux octets et ont une longueur inférieure à 128 octets (hors champ type). Ils peuvent être généré selon 3 méthodes :
+
==Découverte de la liste de serveurs DNS récursifs ==
* 1 : Link-layer address plus time
+
Pour renforcer le déploiement d'IPv6, la communauté IPv6 a mis en œuvre un mécanisme de découverte automatique des serveurs DNS récursifs avec ou sans DHCPv6. Trois propositions ont ainsi vu le jour dans le cadre des travaux des groupes « ipv6 », « dhc » et « dnsop » de l’IETF :
* 2 : Vendor-assigned unique ID based on Enterprise Number
+
* la première concerne l’ajout d’options dans les annonces de routeur ;
* 3 : Link-layer address
+
* la seconde concerne l’ajout d’options spécifiques dans DHCPv6 ;
 +
* la troisième concerne l’utilisation d’adresses anycast réservées, spécifiques des serveurs DNS récursifs.
 +
Les co-auteurs de ces trois propositions ont rédigé conjointement un document synthétique (RFC 4339).
  
==== Association d'identités ====
+
Ce document décrit le fonctionnement ainsi que les scénarios d'utilisation de chaque technique. Il donne également des recommandations pratiques quant à la solution ou à la combinaison de solutions à adopter en fonction de l'environnement technique dans lequel se trouvent les équipements à configurer.
  
{{TODO|Paragraphe à fusionner}}
+
===Principe des trois propositions : RA, DHCPv6, anycast===
  
Une association d’identités permet qu’un serveur ou un client identifie, groupe ou gère un ensemble d’adresses associées. Chaque association se compose d’un identificateur d’association et des informations de configuration associées.
+
#'''RA :''' le mécanisme à base d'annonce de routeur (RA) est spécifié dans le RFC 8106. Cette proposition étend l'autoconfiguration "sans état" (RFC 4862). Elle définit de nouvelles options. Ces options enrichissent les annonces de routeurs (RFC 4861) en y ajoutant, sous la forme d’options, les informations relatives au DNS. Cette extension est en cours de standardisation à ce jour.
Un client associe au moins une association d’identité à chacune de ses interfaces de réseau pour laquelle il requiert une adresse IPv6.
+
#'''DHCPv6 :''' le mécanisme à base de DHCPv6 propose deux solutions légèrement différentes. Elles proposent toutes les deux d'utiliser la même option « DHCPv6 DNS Recursive Name Server » spécifiée dans le RFC 3646. La première utilise un serveur DHCPv6 "à état" (RFC 8415). Celui-ci annonce l’adresse des serveurs de noms récursifs dans des options (ce serveur alloue dynamiquement les adresses IPv6 et les paramètres de configuration du réseau, en particulier les informations de configuration du service de nommage des clients). La seconde propose une utilisation dans le DHCPv6 "sans état" ou serveur DHCPv6-lite (RFC 8415). Celui-ci n'alloue pas d'adresses IPv6, mais informe simplement les clients des différents paramètres à utiliser (DNS récursif, serveur NTP, serveur d'impression...). Dans les deux cas, si un hôte est configuré à la fois avec DHCPv4 (pour IPv4) et avec DHCPv6 (pour IPv6), l’administrateur du réseau doit définir une politique d'arbitrage par un client lorsque les deux listes de serveurs DNS récursifs obtenues par IPv4 et IPv6 sont incohérentes.
 +
#'''Anycast : '''mécanisme à base d'adresses anycast réservées (''Well-known anycast addresses''). Ce mécanisme utilise des adresses IPv4 et IPv6 anycast qui seraient connues par tous les clients et préconfigurées automatiquement par le logiciel d'installation du système d'exploitation de l'équipement. Cette proposition semble avoir été abandonnée. Elle pose de réels problèmes de fonctionnement avec TCP et avec les applications qui gèrent des états au-dessus d’UDP.
  
Les affectations d'adresses à un client sont gérées par le serveur avec une notion de container appelé IA (''Identity Association''). Une IA est définie comme une liste (pouvant être vide) d'adresses IPv6. L'idée est que chaque client a une IA par interface et que cette IA reste affectée en permanence à l'interface. Ainsi, par ce container, la gestion de la durée de vie des adresses ou la renumérotation du client s'effectue par le serveur. Cette notion simplifie le format des messages et le contrôle des adresses.
+
===Extension de l’autoconfiguration "sans état" pour le DNS ===
 +
Le RFC 4862 spécifie l'autoconfiguration IPv6 "sans état". Il ne prévoit pas de mécanisme de découverte automatique de la liste des serveurs DNS récursifs. Le RFC 8106 définit deux options d’annonce de routeur : une option qui fournit une liste de serveurs DNS récursifs (RDNSS : ''Recursive DNS Server'') et une option pour définir la liste des noms de domaines recherchés (DNSSL : ''DNS Search List''). Avec ces deux options, les machines IPv6 peuvent configurer complètement leur accès au service DNS pour utiliser les services de l’internet. Ces options fournissent les informations nécessaires pour configurer le fichier ''resolv.conf''.  
  
=== Options ===
+
L’autoconfiguration, avec configuration complète du service DNS, sert dans les réseaux dépourvus de serveur DHCPv6 ou pour des machines IPv6 dépourvues de client DHCPv6. Elle fonctionne sur tout réseau supportant la découverte des voisins, (sous réserve que l'OS des machines supporte ces options spécifiques). Les configurations du réseau et du service DNS sont alors simultanées. L’administrateur du réseau configure manuellement les annonces des routeurs pour cette autoconfiguration.
  
Chaque option est identifiée dans le paquet par un champ type d'option. Il permet l'interprétation des données transportées. Certaines options peuvent en contenir d'autres ouêtre structurée en plusieurs champs (voir Annexe 1).
+
La représentation détaillée des options ICMPv6 relatives à RDNSS et DNSSL est reportée à l'annexe 1 de cette activité.
Chaque option est codée en format TLV : Type, Longueur, Valeur, à savoir le type de l'option, la longueur en octet du champ valeur de l'option qui suit et le champ valeur du paramètre de configuration.  
+
  
Le champ type de l'option est toujours codé sur 2 octets. Le champ longueur est codé sur 2 octets. Il est toujours présent, même en l'absence de valeur ou pour une information de longueur fixe. Il exclut le champ type de l'option. La longueur totale en octet d'une option est donc 4 + longueur de la valeur du paramètre (en octet).
+
===Extension de la configuration "à état", DHCPv6===
 +
Le RFC 8415 spécifie le protocole d'autoconfiguration "à état", DHCPv6 : Dynamic Host Configuration Protocol version 6. Ce protocole fournit également les informations de configuration de l’accès au service DNS d’une machine IPv6.  
 +
La représentation détaillée des options ICMPv6 relatives à RDNSS et DNSSL est reportée à l'annexe 2 de cette activité.
  
 +
===Utilisation d’adresses anycast réservées===
 +
Une troisième solution est basée sur les adresses anycast réservées. Elle définit plusieurs adresses réservées dans les fichiers de configuration du résolveur d’une machine IPv6. Le RFC 1546 présente plusieurs pistes. Aucun mécanisme de transport ou protocole n’est donc nécessaire. Cette solution s’appuie sur le routage normal des datagrammes et, selon les cas, un filtrage peut être nécessaire en périphérie du réseau.
  
{|
+
Ce service est utilisable lorsque les machines IPv6 souhaitent localiser un hôte supportant un service, sans s’intéresser au serveur qui, lorsqu’il y en a plusieurs, rend le service. Le principe est le suivant : une machine envoie un datagramme vers une adresse anycast. L’interconnexion de réseau assure la remise du datagramme à au plus un serveur et, de préférence, à un seul des serveurs répondant à cette adresse anycast. Lorsque des serveurs sont répliqués, une machine peut, par exemple, accéder à la réplique la plus proche. Un certain nombre de questions se posent dans le cas de services "sans état" et "avec état", notamment lorsque plusieurs serveurs sont susceptibles de répondre.
|+'''Options de DHCPv6'''
+
! Désignation || Code || Définition
+
|-style="background:silver"
+
|<tt>OPTION_CLIENTID</tt>
+
||1
+
||Identification du client
+
|-
+
|<tt>OPTION_SERVERID</tt>
+
||2
+
||Identification du serveur
+
|-style="background:silver"
+
|<tt>OPTION_IA_NA</tt>
+
||3
+
||Association d’identité pour les options d’adresse non temporaire
+
|-
+
|<tt>OPTION_IA_TA</tt>
+
||4
+
||Association d’identité pour les options d’adresse temporaire
+
|-style="background:silver"
+
|<tt>OPTION_IAADDR</tt>
+
||5
+
||Adresse associée à IA_NA ou IA_TA
+
|-
+
|<tt>OPTION_ORO</tt>
+
||6
+
||Identifie une liste d’options dans les messages échangés entre un client
+
|-style="background:silver"
+
|<tt>OPTION_PREFERENCE</tt>
+
||7
+
||Annonce la priorité du serveur DHCPv6 et comment gérer cette priorité au client.
+
|-
+
|<tt>OPTION_ELAPSED_TIME</tt>
+
||8
+
||Temps écoulé depuis le démarrage de la machine qui tente d’achever sa configuration.
+
|-style="background:silver"
+
|<tt>OPTION_RELAY_MSG</tt>
+
||9
+
||Transporte un message DHCPv6 dans des messages relay-forw ou relay-repl
+
|-
+
|<tt>OPTION_AUTH</tt>
+
||11
+
||Transporte les informations d’authentification de l’identité et du contenu des messages DHCPv6.
+
|-style="background:silver"
+
|<tt>OPTION_UNICAST</tt>
+
||12
+
||Permet que le serveur indique au client qu’il peut utiliser l’adresse individuelle (unicast) du serveur
+
|-
+
|<tt>OPTION_STATUS_CODE</tt>
+
||13
+
||Indique le statut du message DHCPv6 qui transporte cette option.
+
|-style="background:silver"
+
|<tt>OPTION_RAPID_COMMIT</tt>
+
||14
+
||Permet, dans un message solicit, à un client de demander ce mode de fonctionnement. Le serveur doit inclure cette option dans la réponse correspondante (Solicit reply)
+
|-
+
|<tt>OPTION_USER_CLASS</tt>
+
||15
+
||Définit la classe d’utilisateur associée à un utilisateur ou à ne application.
+
|-style="background:silver"
+
|<tt>OPTION_VENDOR_CLASS</tt>
+
||16
+
||Identifie le constructeur du matériel utilisé par le client.
+
|-
+
|<tt>OPTION_VENDOR_OPTS</tt>
+
||17
+
||Permet que les client et serveur échangent des informations spécifiques d’un constructeur.
+
|-style="background:silver"
+
|<tt>OPTION_INTERFACE_ID</tt>
+
||18
+
||Identifie l’interface de réception du message du client DHCPv6.
+
|-
+
|<tt>OPTION_RECONF_MSG</tt>
+
||19
+
||Indique, dans un message reconfiguration, si le client doit répondre par un message renew ou information-request.
+
|-style="background:silver"
+
|<tt>OPTION_RECONF_ACCEPT</tt>
+
||20
+
||Indique annonce à un serveur si le client accepte ou refuse les messages reconfigure
+
|}
+
  
== Scénario d'attribution d'adresse sans relai ==
+
== Mises en œuvre d'un serveur de noms ==
 +
La mise en œuvre d'un service de nommage dépasse le cadre de cette présentation. Vous trouverez, en annexe 3 de cette activité, un exemple détaillé de mise en œuvre d'un serveur Bind9.
  
== Scénario d'attribution d'adresse avec relai ==
+
== Références bibliographiques ==
 +
<references />
  
== Scénario de délégation de préfixe ==
+
* La terminologie du service DNS : Analyse par S. Bortzmeyer :
 +
** [https://www.bortzmeyer.org/8499.html RFC8499 : DNS Terminology]
 +
** [https://www.bortzmeyer.org/parties-nom-domaine.html Nommer les différentes parties d'un nom de domaine]
 +
** [https://www.bortzmeyer.org/resolveur-dns.html Résolveur DNS : Définition]
 +
** [https://www.bortzmeyer.org/serveur-dns-faisant-autorite.html Serveur DNS faisant autorité : Définition]
 +
** [https://www.bortzmeyer.org/separer-resolveur-autorite.html Pourquoi ne pas mélanger résolveur DNS et serveur DNS faisant autorité ?]
  
== Scénario de renumérotation ==
+
== Pour aller plus loin==
 
+
RFC et leur analyse par S. Bortzmeyer :
== Conclusion ==
+
* RFC 608 Host Names On-line
 
+
* RFC 1034 Domain Names - Concepts And Facilities [http://www.bortzmeyer.org/1034.html Analyse]
== Annexe : Détail des options ==
+
* RFC 1035 Domain Names - Implementation And Specification [http://www.bortzmeyer.org/1035.html Analyse]
 +
* RFC 1546 Host Anycasting Service
 +
* RFC 1912 Common DNS Operational and Configuration Errors
 +
* RFC 1918 Address Allocation for Private Internets [http://www.bortzmeyer.org/1918.html Analyse]
 +
* RFC 3596 DNS Extensions to Support IP Version 6
 +
* RFC 3646 DNS Configuration options for Dynamic Host Configuration Protocol for IPv6 (DHCPv6) [http://www.bortzmeyer.org/3646.html Analyse]
 +
* RFC 3901 DNS IPv6 Transport Operational Guidelines
 +
* RFC 4291 IP Version 6 Addressing Architecture [http://www.bortzmeyer.org/4291.html Analyse]
 +
* RFC 4339 IPv6 Host Configuration of DNS Server Information Approaches
 +
* RFC 4472 Operational Considerations and Issues with IPv6 DNS [http://www.bortzmeyer.org/4472.html Analyse]
 +
* RFC 4861 Neighbor Discovery for IP version 6 (IPv6) [http://www.bortzmeyer.org/4861.html Analyse]
 +
* RFC 4862 IPv6 Stateless Address Autoconfiguration [http://www.bortzmeyer.org/4862.html Analyse]
 +
* RFC 6762 Multicast DNS [https://www.bortzmeyer.org/6762.html Analyse]
 +
* RFC 6891 Extension Mechanisms for DNS (EDNS(0)) [http://www.bortzmeyer.org/6891.html Analyse]
 +
* RFC 8106 IPv6 Router Advertisement Options for DNS Configuration [http://www.bortzmeyer.org/8106.html Analyse]
 +
* RFC 8415 Dynamic Host Configuration Protocol for IPv6 (DHCPv6) [http://www.bortzmeyer.org/8415.html Analyse]
 +
* RFC 8499 DNS Terminology [https://www.bortzmeyer.org/8499.html Analyse]

Latest revision as of 10:29, 16 January 2024


Activité 33 : Faire correspondre adresse et nom de domaine

Introduction

Cette activité introduit le système de nommage communément appelé DNS (Domain Name System). Nous présenterons les spécifications pour IPv6, les principes de sa mise en œuvre et les recommandations opérationnelles pour l’intégration d’IPv6. Cette activité commence par poser la problématique à résoudre et les principes généraux retenus pour la résolution de noms. Les spécifications du protocole s'attachent à traiter la résolution de noms et la résolution inverse ainsi que les ressources propres à IPv6. Les principes de mise en œuvre du service DNS expliquent la configuration d'un service DNS autonome en IPv6. Enfin, les recommandations opérationnelles pour l’intégration d’IPv6 décrivent les nouveaux problèmes induits par IPv6 et leurs réponses pour y faire face. Le lecteur pourra se reporter aux nombreux ouvrages traitant des principes et des éléments de configuration du DNS[1].

Concepts de base du DNS

Le DNS est un système de base de données hiérarchique et distribué. Il gère les correspondances directes entre les noms de machines (FQDN : Fully Qualified Domain Name) et les adresses IP (IPv4 et/ou IPv6), et les correspondances inverses entre les adresses IP (IPv4 et/ou IPv6) et les noms de machines. Le DNS gère également d’autres informations : par exemple, les informations relatives aux agents de transfert de courrier (Mail eXchanger, MX) ou encore celles relatives aux serveurs de noms (Name Servers, NS) et, plus généralement, d’autres informations utiles pour les applications TCP/IP.

Aujourd’hui, les utilisateurs font principalement référence aux noms de machines. Ces noms logiques sont plus faciles à mémoriser que les adresses, et souvent, reflètent la fonction de la machine. Ainsi, www.tpt.example.com ou ftp.tpt.example.com représentent respectivement les noms des serveurs Web et FTP de la société tpt.example.com.

Une application qui s’exécute sur un équipement A, et qui souhaite communiquer avec une autre application s'exécutant sur un équipement distant B dont elle ne connaît que le nom, a besoin d'en obtenir l'adresse IP. Sans cette adresse, la communication ne peut en général pas avoir lieu : les machines utilisent le protocole IP pour communiquer et ce protocole n’utilise que les adresses IP. A l'instar d'un répertoire téléphonique, le DNS est un annuaire global assurant la correspondance entre les noms logiques de machines et leurs références IP, essentiellement leurs adresses, mais d'autres informations techniques peuvent également être référencées.

Nommage « à plat »

Aux débuts de l'Internet, les adresses IPv4 en usage sont peu nombreuses. Il est donc relativement facile de les stocker dans un fichier centralisé : le fichier hosts.txt (RFC 608). Les noms doivent aussi être uniques. Un nom utilisé dans une organisation ne peut alors pas l’être dans une autre organisation. Chaque responsable de site transmet ses modifications, ajouts et suppressions à un centre de gestion chargé de mettre à jour le fichier central. Chacun de ces responsables peut alors télécharger ce fichier, via FTP par exemple, pour mettre à jour les informations de nommage stockées localement (par exemple, le fichier /etc/hosts pour les systèmes Unix). Un équipement disposant localement d’une version à jour du fichier de nommage peut ainsi communiquer avec toutes les machines connues dans ce fichier. Dès le début des années 80, la croissance exponentielle du nombre de noms et d'adresses IP utilisées et le besoin de plus en plus fréquent de renuméroter les équipements ont rendu le choix des noms, leur mise à jour, et la mémorisation des adresses dans ce fichier central de plus en plus difficile, voire impossible dans des délais raisonnables. Ce système a donc été abandonné au profit du système de nommage.

Caractéristiques du système de noms de domaine

Paul Mockapetris, de l'Université de Californie, conçoit le système de nommage DNS en 1983. Il en écrit la première mise en œuvre à la demande de Jon Postel. Jon postel est un informaticien américain, un des principaux contributeurs à la création de l’Internet. Il a été l’éditeur des RFC (Request For Comments). Il est notamment célèbre pour être l'auteur de cette phrase : «Be liberal in what you accept, and conservative in what you send».

Le DNS est initialement un service de résolution, de mise à jour et d’enregistrement des correspondances directes "nom-adresse" et des correspondances inverses "adresse-nom". Il fournit aux utilisateurs, quelle que soit leur localisation, l’adresse IP associée à un nom de domaine. Il distribue, de plus, la responsabilité de la mise à jour des informations de nommage sur chaque site et met en place un système coopératif d’accès aux informations de nommage. Petit à petit, le DNS s'est imposé comme infrastructure critique pour l'ensemble des applications TCP/IP classiques comme le mail, le web, le transfert de fichier et la connexion à distance. Ce système est donc hiérarchique, réparti, robuste et extensible.

  • Hiérarchique. Le système de nommage est hiérarchique, pour garantir l’unicité des noms. Le système de nommage hiérarchique utilise une structure d'arbre (cf. figure 1). Un arbre est un graphe sans cycle, c'est-à-dire un ensemble de nœuds reliés par des arcs tel qu’il n’existe qu’un seul chemin reliant la racine de l’arbre à chacune de ses feuilles. Un arbre, à son plus haut niveau, se compose d’une racine et d’un ensemble de nœud « fils ». Chaque fils, dans l’arbre, est relié à son père par un arc. Chaque fils, au second niveau, possède à son tour ses propres fils. Et ainsi de suite jusqu'aux feuilles de l’arbre. Une feuille de l’arbre est un nœud qui n’a pas de fils. Le nommage hiérarchique associe un nom à chaque nœud d’un arbre : l’arbre de nommage. Un domaine correspond à un nœud dans l’arbre de nommage. Chaque nœud, sauf la racine, a un nom. Le nom d’un domaine est alors défini comme la succession des noms des nœuds qui, dans l’arbre de nommage, conduisent de ce nœud à la racine de l’arbre de nommage. Comme un arbre ne contient pas de cycle, chaque nœud n’est accessible que par un seul chemin. Par conséquent, dans un arbre de nommage, les noms de domaines sont uniques.

Arbres informatiques

Les arbres informatiques sont couramment représentés avec la racine positionnée en haut et les feuilles (nœuds sans fils) en bas. Différentes méthodes algorithmiques permettent un parcours efficace de ces structures de données.

Figure 1 : Arbre de nommage.

Les nœuds du premier niveau (les fils de la racine) sont couramment dénommés Top Level Domain (TLD). Le nommage se fait, soit en fonction du secteur d’activité, soit en fonction du code pays (ISO). Deux sous-arbres, sous le TLD réservé "arpa" sont dédiés à la résolution inverse : in-addr pour IPv4 et ip6 pour IPv6.

  • Réparti. Nul n’est mieux placé que le responsable du nommage dans un domaine (de responsabilité administrative), par exemple celui d’une société, pour gérer les ajouts, modifications, suppressions dans le sous-arbre de nommage de cette société. Chaque responsable du nommage gère le nommage dans sa société. Il produit donc une base locale de nommage. Reste ensuite à partager ces informations pour les mettre à disposition des utilisateurs du réseau.
  • Robuste. Aujourd’hui, tout le fonctionnement de l’internet dépend du bon fonctionnement du système de nommage. D’un point de vue pratique, s’il n’existe qu’un seul serveur officiel pour un domaine, le service de nommage devient indisponible si ce serveur tombe en panne ou est arrêté. C’est pourquoi, au moins deux serveurs, situés sur des sites géographiquement distincts et indépendants, sont nécessaires pour chaque zone de nommage (zone DNS). Ceci assure à la fois une meilleure disponibilité et un meilleur équilibrage de charge.
    • Disponibilité. La probabilité d’occurrence simultanée d’une panne catastrophique (avec perte des données) sur les deux sites est faible, plus faible en tout cas que s’il n’y a qu’un seul serveur. Si un des deux serveurs tombe en panne, l’autre continue de fournir le service. Cette probabilité de panne est encore réduite s'il existe plus de deux sites hébergeant des serveurs de noms secondaires.
    • Équilibrage de charge. Lorsque ces deux serveurs sont opérationnels, un client peut, par exemple, interroger simultanément les deux serveurs pour déterminer celui des deux qui est le moins sollicité, et utiliser préférentiellement ses services. En cas de non réponse du serveur choisi, le client peut interroger l’autre serveur pour obtenir les réponses à ses questions. En pratique, les demandes des différents clients se répartissent sur les différents serveurs de noms. Et si deux serveurs ne peuvent supporter la charge, il suffit d’en ajouter d’autres.
  • Extensible. La structure d'arbre est extensible (scalable) (cf. figure 2). Pour ajouter un nom, il suffit, dans l’arbre de nommage, entre la racine et les feuilles, d’ajouter un nœud et toute sa descendance, et de relier ce nœud à un père en vérifiant que ce père n’a pas deux fils de même nom.

Ainsi, si l’on considère une nouvelle société dont le nom de domaine est société1.com, déclarer cette société dans le système de nommage revient à ajouter un fils : société1 sous le nœud père com, lequel est lui-même fils de «.» (point), la racine (sans nom) de l’arbre de nommage.

Extensibilité des arbres

Les structures de données arborescentes ont cette capacité de pouvoir être étendues sans limite théorique et sans modification de leur structure. Les espaces de nommage de taille quelconque (potentiellement arbitrairement grands) sont généralement construits sous forme arborescente. Le DNS en est une illustration concrète, la structure et le protocole n'ont pas été modifiés lors de l'explosion des noms de domaine consécutive à la banalisation de l'Internet depuis les années 1990. D'autres espaces de nommage sont bâtis sur le même principe : abrorescence d'annuaires LDAP, référencement d'objets de l'IETF sous forme d'Object IDentifier (OID) pour les protocoles SNMP ou LDAP, pour ne citer que des exemples informatiques et réseaux

Figure 2 : Extension de l'arbre de nommage.

L’idée, simple mais géniale, a été de concevoir un système client-serveur pour cela, concrètement basée sur une arborescence de serveurs. Un serveur DNS est associé à chaque nœud de l’arbre de nommage. En fait, pour des raisons administratives, l’espace de nommage est partitionné en zones, correspondant à des "sous-arbres". Selon le principe de délégation de responsabilité administrative, chaque zone est autonome et responsable de son étendue de nommage.

Chaque zone commence au niveau d’un nœud (un domaine) et s’arrête aux nœuds de l’arbre de nommage qui correspondent à d’autres zones. Une zone correspond donc à l’ensemble des domaines (nœuds de l’arbre de nommage) relevant d’une même responsabilité administrative. Un serveur de nommage officiel gère les données d’une zone. Si, comme c’est possible dans certains cas, l’arbre de nommage est très profond, nous verrons que plusieurs serveurs DNS distincts peuvent être regroupés sur une même machine physique. Un serveur DNS peut gérer officiellement plusieurs zones en étant primaire pour une zone et secondaire pour différentes autres zones par exemple. Ces regroupements réduisent la profondeur de la hiérarchie de serveurs DNS, ce qui permet d’en accélérer le balayage (cf. figure 3). Les serveurs DNS sont reliés les uns aux autres par un chaînage double : chaque père connaît chacun de ses fils, et chaque fils connaît son père.

Figure 3 : Réduction de la profondeur de la hiérarchie de serveurs : avant après.

Les clients du service de nommage ne se trouvent qu’au niveau des feuilles de l’arbre de nommage. Plus précisément, il n’y a qu’un client du service de nommage par machine, le résolveur. Cela signifie que toutes les applications qui s’exécutent sur une machine et qui doivent résoudre un nom sollicitent le seul et unique client DNS de cette machine, le résolveur.

Principe de fonctionnement du service DNS

Chacune des applications d’une machine s’adresse au résolveur unique de cette machine (stub resolver) et lui demande des informations associées à des noms de domaines, comme des adresses IP, des relais de messagerie (enregistrement de type MX) ou des serveurs de noms (enregistrement de type NS). Le résolveur est une application commune à toutes les applications d’une machine. Il est souvent implémenté sous la forme d’une bibliothèque de procédures ( Au niveau des systèmes d'exploitation des machines, le resolveur DNS est généralement nativement implanté dans le code de mise en œuvre de la pile IP). Pour l’utiliser, les programmes d’application invoquent les procédures de la bibliothèque (selon le mécanisme des appels système).

Initialement, le résolveur de la machine locale interrogeait successivement chacun des serveurs (résolution itérative) jusqu’à ce qu’il s’adresse au serveur officiel du domaine concerné. Afin d’accélérer la réponse aux requêtes suivantes, le résolveur conservait dans un cache les informations de nommage. Aujourd’hui, pour optimiser davantage le fonctionnement du système de nommage, les résolveurs fonctionnent en mode récursif. Ils s’adressent à un serveur DNS local et lui demandent de leur fournir les informations de nommage demandées. Ils ne gèrent alors plus de cache local. Ce dernier est mutualisé au niveau du serveur DNS local. Les informations mises en cache bénéficieront à l'ensemble des utilisateurs.

Figure 4 : Relations entre les applications d'une machine : le résolveur et le serveur DNS local.

Le serveur DNS local supporte la récursivité, c'est-à-dire qu’il accepte des demandes de résolution récursives de la part de ses clients. Le serveur DNS recursif local résout ensuite la requête de manière itérative.


On notera que toutes les résolutions itératives démarrent par la racine et que cette dernière pointe vers les serveurs des TLD. Pour des raisons évidentes de répartition de charge, les serveurs racines sont répliqués. Leurs noms et adresses sont enregistrés dans le fichier db.root. Le serveur DNS local enregistre le contenu de ce fichier dans une partie réservée de la mémoire cache lorsqu’il démarre. Il dispose ainsi des noms et adresses de chacun des serveurs DNS racine. Un serveur racine connaît chacun de ses fils dans l'arbre de nommage du DNS, c'est-à-dire les serveurs en charge des TLD. Il ne dispose localement d’aucune information de nommage. Il n’enregistre pas non plus d'information de nommage dans une mémoire cache. En revanche, en fonction du nom de domaine à résoudre, il sait lequel de ses fils, soit gère la correspondance, soit sait qui la gère. Il fournit donc cette information au serveur DNS local. Notre serveur DNS local s’adresse donc successivement au serveur DNS fils (le serveur administrativement responsable du TLD), puis au serveur DNS petit-fils du serveur DNS racine. Il finit par adresser sa demande au serveur DNS ayant autorité sur les informations de nommage recherchées. Le serveur DNS ayant autorité fournit donc ces informations de nommage au serveur DNS local. Celui-ci les enregistre dans sa mémoire cache et les transmet au résolveur à l’origine de la demande. Le résolveur fournit les informations de nommage à l’application à l’origine de la demande. Un exemple de résolution d'adresse est présenté par la figure 4. L'application demande la résolution du FQDN tpt.example.com. à son résolveur, lequel contacte le serveur récursif local. Celui-ci contacte le serveur racine puis un serveur en charge du TLD .com. et enfin le serveur en charge du domaine example.com.. La réponse est alors mise en cache de manière à accélérer la résolution des requêtes ultérieures.

Notez que le serveur DNS local, à chaque étape de la résolution itérative, enregistre dans sa mémoire cache les nom et adresse de chaque serveur DNS interrogé ainsi que les réponses des différents serveurs DNS officiels. Il mutualise donc les informations de nommage pour toutes les machines qui utilisent ses services. Le serveur DNS local, si un résolveur lui pose une question déjà posée par un autre résolveur, fournit immédiatement la réponse à partir de sa mémoire cache lorsque cette information est valide et s’y trouve. Si la question concerne un serveur DNS ayant autorité sur un domaine déjà connu, le serveur DNS local contacte directement le serveur DNS concerné. Notez cependant que les informations enregistrées dans la mémoire cache du serveur DNS local ont une durée de vie limitée. Lorsque les informations de nommage présentes dans la mémoire cache ne sont plus valides, le serveur DNS local ne peut les utiliser pour fournir des réponses aux applications. Il redemande alors directement cette information au serveur DNS officiel du domaine concerné.

Les serveurs de noms

L'arborescence des serveurs de noms est composée de plusieurs types de serveurs fonctionnels répartis sur le réseau internet.

Serveurs de noms primaires et secondaires

Gestion des données de zone

À l'origine, les données administratives d'une zone étaient gérées par l'administrateur dans de simples fichiers texte. Aujourd'hui, les fournisseurs d'accès à Internet ainsi que les prestataires du service DNS, administrant des zones dont le contenu est volumineux, ont délaissés les fichiers à plat au profit de systèmes de bases de données ou d'annuaires LDAP.

Le système DNS distingue, pour une zone donnée, deux types de serveurs de noms : primaire et secondaire. Notez tout d’abord que les serveurs de noms primaire et secondaire pour une zone donnée sont tous des serveurs officiels pour cette zone. Le serveur DNS primaire est le serveur sur lequel l’administrateur du réseau effectue les mises à jour des informations de nommage. Il dispose de fichiers de nommage (les données de zone) enregistrés dans une mémoire locale non volatile. Un serveur DNS primaire peut, par défaut, synchroniser au plus 10 serveurs DNS secondaires. Le numéro de version de chacun des fichiers de zone du serveur DNS primaire change, soit à chaque modification faite par l’administrateur du réseau, soit à l’expiration d’un certain délai en cas de mise à jour dynamique lorsque les mises à jour sont nombreuses.

Les serveurs DNS secondaires sont des serveurs de nommage qui acquièrent leurs informations de nommage, soit depuis le serveur DNS primaire, soit depuis un autre serveur DNS secondaire déjà synchronisé, à l’aide d’un protocole de transfert de fichier, par exemple. Notez qu’un serveur DNS secondaire est synchronisé si le numéro de version de chacun de ses fichiers de zone est identique à ceux de chacun des fichiers de zone du serveur DNS primaire. L’administrateur du réseau ne gère les mises à jour du système de nommage qu’au niveau des fichiers de zone du serveur DNS primaire. Il incrémente le numéro de version d’un fichier de zone à chaque modification (c.f. figure 5). Il déclenche la prise en compte des modifications en redémarrant le serveur DNS primaire ou en le réinitialisant (cf. figure 6).

Figure 5 : Mise à jour d'un fichier de zone du serveur DNS primaire par l'administrateur du réseau.
Figure 6 : Mise à jour d'un fichier de zone et réinitialisation du serveur DNS primaire par l'administrateur du réseau.

Redémarrage et réinitialisation d'un serveur DNS

Lorsque l'administrateur redémarre le serveur DNS primaire, celui-ci relit son fichier de configuration et ses fichiers de zone et les charge en mémoire RAM (Random Access Memory). Il n'utilise ensuite que les informations disponibles en RAM. Lorsque l'administrateur réinitialise le serveur DNS, celui-ci ne relit que ses fichiers de zone et les charge en mémoire RAM. Il n'utilise ensuite que les informations disponibles en RAM.

Il configure le mode de déclenchement de la synchronisation des serveurs DNS secondaires, soit à l’initiative du serveur DNS primaire (notification), soit à l’initiative des serveurs DNS secondaires (interrogation).

Synchronisation par notification : lorsque la synchronisation se fait à l’initiative du serveur DNS primaire, ce dernier envoie le nouveau numéro de version de ses fichiers de zone à tous les serveurs DNS secondaires. Tous les serveurs DNS secondaires tentent alors de se synchroniser. La synchronisation peut s’effectuer à partir du seul serveur DNS primaire ou également s’effectuer à partir de serveurs DNS secondaires déjà synchronisés.

Synchronisation par interrogation : lorsque la synchronisation se fait à l’initiative des serveurs DNS secondaires, chaque serveur DNS secondaire vérifie périodiquement le numéro de version de la base de nommage du serveur DNS primaire. Si ce numéro de version de la base de nommage du serveur DNS primaire n’a pas changé, le serveur DNS attend le temps fixé par la période de scrutation avant de revérifier le numéro de version de la base de nommage du serveur DNS primaire. Si le numéro de version de la base de nommage du serveur DNS primaire est plus élevé que le sien, le serveur DNS secondaire tente de démarrer une synchronisation de sa base de nommage. Si sa tentative échoue, il attend pendant un certain temps, à l’expiration duquel il tente à nouveau de se synchroniser.


Figure 7 : Transfert des fichiers de zones mises à jour sur le serveur primaire vers les serveurs secondaires.


Ainsi, les serveurs qui le peuvent (10 maximum) se synchronisent immédiatement. Les autres attendent pendant une durée au minimum égale au temps de synchronisation de la première vague puis, tentent à nouveau de se synchroniser (cf. figure 7). Notez, qu’ici encore, l’administrateur du réseau peut optimiser le délai de synchronisation en configurant de façon appropriée les serveurs DNS secondaires pour qu’ils se synchronisent à partir du serveur DNS primaire et des serveurs DNS secondaires déjà synchronisés. Il suffit pour cela de définir les serveurs DNS secondaires qui se synchronisent immédiatement, ceux qui se synchronisent dans un deuxième, un troisième, et éventuellement dans un quatrième temps (cf. figure 8).

Figure 8 : Optimisation du transfert des fichiers de zones via l'utilisation de serveurs secondaires déjà synchronisés.

Notez qu’un serveur DNS secondaire peut, selon son mode de configuration, stocker localement et sur une mémoire non volatile, une copie des fichiers de nommage. S’il enregistre localement, et dans une mémoire non volatile, une copie de ses fichiers de zone, il peut d’une part, démarrer de façon autonome en cas de panne, catastrophique ou non, du serveur DNS primaire, et d’autre part, très facilement être transformé, si nécessaire, en serveur DNS primaire. Cette bonne pratique est recommandée par l’IETF car elle contribue à la réplication des fichiers de zone.

Serveur DNS récursif (caching name server)

Les résolveurs sont en général incapables d’effectuer la totalité du processus de résolution d’adresse (cf. schéma de principe de la résolution de la figure 4). Ils sont incapables d’interroger directement les serveurs DNS officiels. Ils s’appuient sur un serveur DNS local pour effectuer la résolution. De tels serveurs sont appelés serveurs DNS récursifs ou serveurs DNS "cache". Ces deux termes sont synonymes. Un serveur DNS récursif, pour améliorer les performances, enregistre les résultats obtenus dans sa mémoire cache. Une durée de vie associée à chaque enregistrement de ressource contrôle la durée de validité d’une information de nommage dans la mémoire cache.

Relais DNS (forwarder)

Un relais DNS peut ne pas effectuer l’intégralité de la recherche lui-même. Il achemine tout ou partie des demandes d’information de nommage reçues et qu’il ne sait pas satisfaire, à partir des données de sa mémoire cache, vers un autre serveur DNS récursif. Ce serveur est dit "relais DNS" (forwarder). Il peut y avoir un ou plusieurs relais DNS. Chacun est interrogé à tour de rôle jusqu’à épuisement des serveurs de la liste ou obtention de la réponse.

Les relais DNS servent, par exemple, lorsque vous ne souhaitez pas que tous les serveurs DNS d’un site interagissent directement avec les serveurs de l’Internet. Ainsi, un exemple typique implique plusieurs serveurs DNS internes et un pare-feu d’accès à Internet. Les serveurs de nommage incapables d’acheminer leurs messages à travers le pare-feu les adressent aux serveurs DNS capables de le faire (serveurs DNS généralement en zone dite démilitarisée (DMZ) de "l'autre coté" du par feu et autorisés à accéder à l'Internet public). Et ces serveurs DNS interrogent alors les serveurs DNS de l’Internet pour le compte des serveurs DNS internes. Les serveurs de relais sont également utiles dans le cas où le délai entre le réseau local et l'Internet est significatif. Dans ce cas, on déploiera un serveur relais dans le réseau local, lequel contactera un serveur récursif déployé ailleurs sur l'internet.

Serveurs DNS à rôles multiples

Un serveur DNS BIND (BIND Berkeley Internet Name Domain server est l'implémentation logicielle de référence d'un serveur DNS) peut simultanément se comporter comme un serveur ayant autorité en qualité de serveur primaire pour certaines zones, secondaire pour d'autres, et se comporter comme serveur DNS récursif pour un certain nombre de clients.

Les fonctions des serveurs DNS officiels et récursifs sont habituellement activées sur des machines distinctes. Un serveur DNS ne fournissant qu’un service DNS officiel fonctionnera avec la récursivité désactivée, ce qui est à la fois plus fiable et plus sûr. Un serveur DNS non officiel et qui ne fournit que des services de nommage récursifs à des clients locaux n’a pas besoin d’être accessible depuis l’Internet. Il peut donc fonctionner derrière un pare-feu. Un serveur DNS peut cependant être configuré comme serveur officiel pour tous les utilisateurs et n'accepter les requêtes récursives que pour les utilisateurs du réseau interne.

Spécifications du service de nommage

Spécifications du résolveur

Rappelons que pour les applications communicantes (une session web par exemple), une phase pendant laquelle le client DNS local, appelé stub resolver, interroge son serveur DNS récursif (ou cache), précède l’établissement effectif de la communication. Le service DNS fonctionne au niveau de la couche application de la pile TCP/IP. Il s'applique de manière analogue aux réseaux IPv6 et aux réseaux IPv4.

Singularité du service DNS

Notez que le DNS est le seul service de l’internet pour lequel le client doit absolument être configuré avec l’adresse IP d’au moins un serveur DNS. C’est généralement l’adresse d’un serveur DNS local. Les adresses IPv6 étant quatre fois plus grande que celle de IPv4, il est d'autant moins probable que les utilisateurs puissent les retenir, ce qui rend le DNS d'autant plus indispensable.

Pour les machines Unix, par exemple, le fichier de configuration du client DNS, /etc/resolv.conf, fournit l'adresse IP d’un ou plusieurs serveurs de noms. Le résolveur, lorsqu’il démarre, lit ce fichier de configuration. Il dispose donc de l’adresse d’un ou plusieurs serveurs DNS à interroger, ce qui lui permet d’initialiser sa recherche d’information de nommage pour le compte des applications locales. Dans la pratique, ce fichier est renseigné soit manuellement par l'administrateur de la machine soit, plus généralement, automatiquement lors de la procédure d'auto-configuration avec ou sans état selon les principes détaillés ci-dessous dans le paragraphe intitulé "Découverte de la liste des serveurs DNS récursifs".

Spécifications des ressources IPv6

Les ressources logiques de la base de données répartie du DNS sont gérées sous forme d'enregistrements de ressource communément appelées Ressource Record ou RR. Différents types de RR ont été spécifiés tels que ceux déjà évoqués dans ce documment : RR de type A pour une correspondance d'adresse IPv4, RR de type NS pour un serveur de domaine, ou encore RR de type MX (Mail eXchanger) pour une correspondance entre un domaine et son ou ses relais de messagerie.

Afin de supporter le nouveau schéma d'adressage d'IPv6, deux extensions DNS ont été définies (RFC 3596) : l’enregistrement de ressource de type AAAA, et un nouveau sous-domaine dédié à la résolution inverse (adresse-nom) en IPv6 : ip6.arpa.

  • Le RR de type AAAA (prononcé « quad A ») enregistre les correspondances nom - adresse IPv6. Le code réservé de ce nouveau type d’enregistrement de ressources vaut 28.
  • Le nouveau sous-domaine ip6.arpa. est dédié à la résolution DNS inverse en IPv6 (correspondance "adresse IPv6" vers "nom"). La résolution DNS inverse utilise, pour IPv6, la notion de quartet (nibble). Rappel : un quartet correspond à un chiffre hexadécimal. Comme nous l'avons vu en séquence 1, une adresse IPv6 est composée de 32 quartets.

Nommage direct : enregistrement AAAA

Le nouveau type d'enregistrement AAAA, défini pour IPv6, établit la correspondance entre un nom de domaine et ses adresses IPv6. Une machine ayant plusieurs adresses IPv6 globales a, en principe, autant d’enregistrements AAAA publiés dans le DNS. (De façon analogue, la correspondance entre un nom de domaine et ses adresses IPv4 est réalisée en associant au nom en question un ou plusieurs enregistrements DNS de type A. Chaque RR type A contient la valeur d’une adresse IPv4. Une machine a autant d’enregistrements de type A qu’elle a d’adresses IPv4 (machine multi-domiciliée ou routeur, par exemple)).

Une requête DNS de type AAAA concernant un FQDN (Fully Qualified Domain Name) renvoie dans ce cas tous les enregistrements AAAA publiés dans le DNS et correspondant à ce FQDN. Notez que toutes les adresses n'ont cependant pas leur place dans le DNS. Ce sujet sera traité au chapitre Publication des enregistrements AAAA dans le DNS. Le format textuel d'un enregistrement AAAA tel qu'il apparaît dans le fichier de zone DNS est le suivant :

<nom> [ttl] IN AAAA <adresse>

L'adresse est écrite suivant la représentation classique des adresses IPv6 (RFC 4291) (représentation hexadécimale pointée, l'usage de la notation canonique (RFC 5952) est probablement une bonne pratique mais n'est cependant pas obligatoire). Par exemple, l'adresse IPv6 de la machine ns3.nic.fr est publiée dans le fichier de zone nic.fr comme suit :

ns3.nic.fr. IN AAAA 2001:660:3006:1::1:1

Notez que toutes les adresses IPv4 ou IPv6 correspondant à un nom de domaine donné (c'est le cas d'un réseau configuré en double pile de communication, dual-stack), doivent cohabiter dans le même fichier de zone renseignant le nom de domaine en question. Ainsi, les adresses de ns3.nic.fr sont publiées dans le fichier de zone nic.fr comme suit :

$ORIGIN nic.fr.
ns3 IN A 192.134.0.49
    IN AAAA 2001:660:3006:1::1:1

Cependant, il faut rester vigilant avec une telle configuration puisque certains résolveurs recherchent prioritairement un enregistrement AAAA avant un enregistrement A, même si l'hôte exécutant le résolveur n'a qu'une connexion IPv6 limitée (une simple adresse locale au lien). Dans ce cas, cet hôte attend l’expiration du délai d’attente d’établissement de la session IPv6 avant de revenir à l’utilisation d’IPv4.

Nommage inverse : enregistrement PTR

Trouver le nom de domaine associé à une adresse est un problème quasi insoluble. Néanmoins, une astuce permet de résoudre élégamment ce problème. Il suffit de présenter les adresses comme des noms (succession des noms de domaines conduisant, dans l’arbre de nommage, d’une feuille à la racine de l’arborescence).

C'est-à-dire que, pour IPv4, il suffit d’écrire l’adresse IP en miroir : au lieu de commencer l’écriture d’une adresse par les octets de poids fort, on commence par celle des octets de poids faible. Ainsi l'adresse IPv4 192.168.1.150 pourrait être référencée sous le nom 150.1.168.192.in-addr.arpa dans le DNS inverse. Pour IPv6, on considère une adresse IPv6 comme une succession de chiffres hexadécimaux (32 quartets par adresse IPv6) séparés par des «.». Une adresse IPv6 est donc transformée en un nom de domaine publié dans le sous-arbre de nommage réservé à la résolution inverse pour IPv6 (ip6.arpa) de la manière suivante : les 32 demi-octets formant l'adresse IPv6 sont séparés par le caractère '.' et concaténés dans l'ordre inverse (mode miroir) au suffixe ip6.arpa. Par exemple, l'adresse 2001:660:3006:1::1:1 (adresse de ns3.nic.fr) donne le nom de domaine suivant :

1.0.0.0.1.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.1.0.0.0.6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa.

Note : les quartets à zéro sont significatifs pour cette transformation de l'adresse inverse en nom. Il n'y a donc pas de contraction possible pour cette notation, les 32 quartets (y compris nuls) doivent être notés.

L'administrateur de la zone inverse concernée publie alors, dans le DNS inverse, l'enregistrement de type PTR (PoinTeR) correspondant au nom de domaine inverse ci-dessus. Dans cet exemple, le RR de type PTR vaut ns3.nic.fr. En pratique, on procède par délégation de zone inverse, dérivée des préfixes IPv6, afin de répartir les enregistrements PTR sur un système hiérarchique de serveurs DNS. Les données de résolution inverse se trouvent ainsi distribuées sur les différents sites. Ceci facilite la gestion des données de résolution inverse.

Ainsi, pour une zone inverse donnée, l’administrateur de la zone gère localement la base de correspondance nom-adresse et les bases de données de résolution inverse, à raison d’une par lien dans la zone.

La délégation DNS inverse suit le schéma classique d'attribution des adresses IP, lequel est identique pour IPv4 et IPv6 (cf. figure 9).

  1. L'IANA délègue (en termes de provision) de grands blocs d'adresses IPv6 aux registres Internet régionaux (RIR : Regional Internet Registry), typiquement des préfixes de longueur 12 selon la politique actuelle.
  2. Les RIR provisionnent des blocs d'adresses IPv6 plus petits pour les registres Internet locaux (LIR : Local Internet Registry), c'est-à-dire aux fournisseurs d'accès Internet locaux, typiquement des préfixes de longueur 32 bits, ou plus courts selon le besoin. Notez que, dans les régions APNIC et LACNIC, des registres nationaux intermédiaires (NIR) existent entre le RIR et les LIR présents dans ces pays.
  3. Les LIR attribuent des préfixes IPv6 aux clients finaux. Ces préfixes ont typiquement une longueur variable entre 48 et 64 bits. La longueur du préfixe varie selon le besoin du client et selon la politique du LIR en vigueur).
Figure 9 : Délégation du nommage inverse.


L’administrateur d’un site responsable du nommage publie (ou non, en fonction de la politique locale) les enregistrements PTR correspondant aux adresses IPv6 qu'il utilise dans ses zones DNS inverse.

Par exemple, Renater a reçu le préfixe 2001:660::/32 et la délégation de la zone DNS inverse 0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa de la part du RIPE-NCC. Renater a affecté le préfixe 2001:660:3006::/48 à l'AFNIC et lui a délégué la zone DNS inverse correspondante :

6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa. IN NS ns1.nic.fr.
6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa. IN NS ns2.nic.fr.
6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa. IN NS ns3.nic.fr.

L'AFNIC publie alors dans sa zone DNS inverse les enregistrements PTR correspondant aux adresses IPv6 utilisées. Voici un extrait du fichier de zone DNS :

$ORIGIN 6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa.
1.0.0.0.1.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.1.0.0.0 IN PTR ns3.nic.fr.

Note : astuce : la clause $ORIGIN (macro) en début de fichier zone permet de définir un suffixe commun à chacun des enregistrements PTR de la zone. En positionnant ce suffixe à la valeur inverse du préfixe IPv6 concaténé à la valeur réservée ip6.arpa., on simplifie la notation des enregistrements PTR. Ceux-ci se résument alors à la notation inverse des parties SID et IID de l'adresse.

Découverte de la liste de serveurs DNS récursifs

Pour renforcer le déploiement d'IPv6, la communauté IPv6 a mis en œuvre un mécanisme de découverte automatique des serveurs DNS récursifs avec ou sans DHCPv6. Trois propositions ont ainsi vu le jour dans le cadre des travaux des groupes « ipv6 », « dhc » et « dnsop » de l’IETF :

  • la première concerne l’ajout d’options dans les annonces de routeur ;
  • la seconde concerne l’ajout d’options spécifiques dans DHCPv6 ;
  • la troisième concerne l’utilisation d’adresses anycast réservées, spécifiques des serveurs DNS récursifs.

Les co-auteurs de ces trois propositions ont rédigé conjointement un document synthétique (RFC 4339).

Ce document décrit le fonctionnement ainsi que les scénarios d'utilisation de chaque technique. Il donne également des recommandations pratiques quant à la solution ou à la combinaison de solutions à adopter en fonction de l'environnement technique dans lequel se trouvent les équipements à configurer.

Principe des trois propositions : RA, DHCPv6, anycast

  1. RA : le mécanisme à base d'annonce de routeur (RA) est spécifié dans le RFC 8106. Cette proposition étend l'autoconfiguration "sans état" (RFC 4862). Elle définit de nouvelles options. Ces options enrichissent les annonces de routeurs (RFC 4861) en y ajoutant, sous la forme d’options, les informations relatives au DNS. Cette extension est en cours de standardisation à ce jour.
  2. DHCPv6 : le mécanisme à base de DHCPv6 propose deux solutions légèrement différentes. Elles proposent toutes les deux d'utiliser la même option « DHCPv6 DNS Recursive Name Server » spécifiée dans le RFC 3646. La première utilise un serveur DHCPv6 "à état" (RFC 8415). Celui-ci annonce l’adresse des serveurs de noms récursifs dans des options (ce serveur alloue dynamiquement les adresses IPv6 et les paramètres de configuration du réseau, en particulier les informations de configuration du service de nommage des clients). La seconde propose une utilisation dans le DHCPv6 "sans état" ou serveur DHCPv6-lite (RFC 8415). Celui-ci n'alloue pas d'adresses IPv6, mais informe simplement les clients des différents paramètres à utiliser (DNS récursif, serveur NTP, serveur d'impression...). Dans les deux cas, si un hôte est configuré à la fois avec DHCPv4 (pour IPv4) et avec DHCPv6 (pour IPv6), l’administrateur du réseau doit définir une politique d'arbitrage par un client lorsque les deux listes de serveurs DNS récursifs obtenues par IPv4 et IPv6 sont incohérentes.
  3. Anycast : mécanisme à base d'adresses anycast réservées (Well-known anycast addresses). Ce mécanisme utilise des adresses IPv4 et IPv6 anycast qui seraient connues par tous les clients et préconfigurées automatiquement par le logiciel d'installation du système d'exploitation de l'équipement. Cette proposition semble avoir été abandonnée. Elle pose de réels problèmes de fonctionnement avec TCP et avec les applications qui gèrent des états au-dessus d’UDP.

Extension de l’autoconfiguration "sans état" pour le DNS

Le RFC 4862 spécifie l'autoconfiguration IPv6 "sans état". Il ne prévoit pas de mécanisme de découverte automatique de la liste des serveurs DNS récursifs. Le RFC 8106 définit deux options d’annonce de routeur : une option qui fournit une liste de serveurs DNS récursifs (RDNSS : Recursive DNS Server) et une option pour définir la liste des noms de domaines recherchés (DNSSL : DNS Search List). Avec ces deux options, les machines IPv6 peuvent configurer complètement leur accès au service DNS pour utiliser les services de l’internet. Ces options fournissent les informations nécessaires pour configurer le fichier resolv.conf.

L’autoconfiguration, avec configuration complète du service DNS, sert dans les réseaux dépourvus de serveur DHCPv6 ou pour des machines IPv6 dépourvues de client DHCPv6. Elle fonctionne sur tout réseau supportant la découverte des voisins, (sous réserve que l'OS des machines supporte ces options spécifiques). Les configurations du réseau et du service DNS sont alors simultanées. L’administrateur du réseau configure manuellement les annonces des routeurs pour cette autoconfiguration.

La représentation détaillée des options ICMPv6 relatives à RDNSS et DNSSL est reportée à l'annexe 1 de cette activité.

Extension de la configuration "à état", DHCPv6

Le RFC 8415 spécifie le protocole d'autoconfiguration "à état", DHCPv6 : Dynamic Host Configuration Protocol version 6. Ce protocole fournit également les informations de configuration de l’accès au service DNS d’une machine IPv6. La représentation détaillée des options ICMPv6 relatives à RDNSS et DNSSL est reportée à l'annexe 2 de cette activité.

Utilisation d’adresses anycast réservées

Une troisième solution est basée sur les adresses anycast réservées. Elle définit plusieurs adresses réservées dans les fichiers de configuration du résolveur d’une machine IPv6. Le RFC 1546 présente plusieurs pistes. Aucun mécanisme de transport ou protocole n’est donc nécessaire. Cette solution s’appuie sur le routage normal des datagrammes et, selon les cas, un filtrage peut être nécessaire en périphérie du réseau.

Ce service est utilisable lorsque les machines IPv6 souhaitent localiser un hôte supportant un service, sans s’intéresser au serveur qui, lorsqu’il y en a plusieurs, rend le service. Le principe est le suivant : une machine envoie un datagramme vers une adresse anycast. L’interconnexion de réseau assure la remise du datagramme à au plus un serveur et, de préférence, à un seul des serveurs répondant à cette adresse anycast. Lorsque des serveurs sont répliqués, une machine peut, par exemple, accéder à la réplique la plus proche. Un certain nombre de questions se posent dans le cas de services "sans état" et "avec état", notamment lorsque plusieurs serveurs sont susceptibles de répondre.

Mises en œuvre d'un serveur de noms

La mise en œuvre d'un service de nommage dépasse le cadre de cette présentation. Vous trouverez, en annexe 3 de cette activité, un exemple détaillé de mise en œuvre d'un serveur Bind9.

Références bibliographiques

  1. Zitrax Livre sur les principes du DNS et les éléments de configuration de bind

Pour aller plus loin

RFC et leur analyse par S. Bortzmeyer :

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