Difference between revisions of "MOOC:Compagnon Act34-s6"

From Livre IPv6

(Nommage direct : enregistrement AAAA)
 
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= Le système de nommage en IPv6 =
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> [[MOOC:Accueil|MOOC]]>[[MOOC:Contenu|Contenu]]>[[MOOC:Sequence_3|Séquence 3]]
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__NOTOC__
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= Activité 34 : Contrôler la configuration réseau par DHCPv6 =
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{{Approfondissement}}
 
== Introduction ==
 
== Introduction ==
  
Lorsqu'une application souhaite communiquer avec une autre s'exécutant sur un équipement distant dont elle ne connaît que le nom, elle a besoin d'en trouver l'adresse, sans quoi la communication ne peut en général avoir lieu. Aux débuts de l'Internet, les adresses IP en usage n'étaient pas très nombreuses et il était donc relativement facile de les stocker dans un fichier centralisé, le fichier <tt>hosts.txt</tt> (RFC 608). Ce fichier pouvait alors être téléchargé (via ftp) par les utilisateurs souhaitant rafraîchir leurs informations stockées sous forme de fichier local (en l'occurrence <tt>/etc/hosts</tt> pour les systèmes Unix).
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L'autoconfiguration "à état" utilise un serveur pour allouer des adresses IPv6 ou des paramètres de configuration à des nœuds IPv6. Elle réduit les efforts de configuration des nœuds IPv6, tout comme l'autoconfiguration "sans état". Elle offre, à la différence de l'autoconfiguration "sans état", une information de configuration plus riche et un meilleur contrôle de l'affectation des paramètres de configuration. Elle permet en outre la reconfiguration éventuelle des équipements du réseau.
  
Dès le début des années 80, la croissance du nombre d'adresses IP utilisées et le besoin de plus en plus fréquent de renuméroter les équipements ont rendu de plus en plus difficiles la mise à jour et la mémorisation de ces adresses.  
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Les deux techniques d'auto-configuration, "avec état" et "sans état", ne sont pas exclusives et peuvent coexister dans un même environnement. Un nœud peut, par exemple, obtenir son adresse "unicast globale" par auto-configuration "sans état" et obtenir les informations relatives aux serveurs de noms (DNS) par l'autoconfiguration "avec état".
  
Paul Mockapetris, de l'Université de Californie, a conçu le système des noms de domaine (DNS) en 1983, et a écrit la première mise en œuvre à la demande de Jon Postel. Le DNS permet de résoudre un nom de domaine, un mécanisme qui consiste à trouver l'adresse IP qui lui est associée.
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L'autoconfiguration "avec état" permet :
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* d'assigner des adresses IPv6 stables et prédictibles à la demande et de manière contrôlée ;
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* de provisionner au préalable les adresses à assigner aux nœuds ;
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* d'automatiser le mécanisme d'assignement ;
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* de centraliser les configurations.
  
Petit à petit, le DNS s'est imposé comme étant une infrastructure pour l'ensemble des applications TCP/IP classiques comme le mail, le web, le transfert de fichier et la connexion à distance. Ce système a l'avantage d'être :
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Tout le mécanisme d'autoconfiguration "avec état" est bâti sur le modèle client-serveur. Il utilise le protocole DHCPv6 (''Dynamic Host Configuration Protocol for IPv6'').
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Dans les deux cas, si le nœud est en double pile et s'il est configuré à la fois avec DHCPv4 (pour IPv4) et DHCPv6 (pour IPv6), il faut définir une politique d'arbitrage entre les deux listes de serveurs DNS obtenues quand  celles-ci sont incohérentes.
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* hiérarchique : sa structure d'arbre est analogue à celle d'un système de fichiers Unix. Cette structure d'arbre rend le système extensible (« scalable ») ;
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== Principe de fonctionnement du protocole DHCPv6 ==
* réparti : au niveau de chaque nœud, un ensemble de serveurs fait autorité sur les données contenues dans la zone décrivant ce nœud. Cet ensemble de serveurs représente la source officielle des données de la zone,
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* et redondant : deux serveurs ou plus sont nécessaires pour chaque zone DNS afin d'assurer une meilleure disponibilité et un équilibrage de charge.
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== Spécifications ==
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Le RFC 8415 définit le principe de fonctionnement du protocole DHCPv6. Ce document spécifie l'architecture de communication, les principes de fonctionnement de chaque entité et le format des messages échangés par ces entités.
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La mise au point de ce protocole a cependant fait l'objet de nombreux débats au sein du groupe de travail de l'IETF. DHCP est un élément important du fonctionnement d'un réseau. En conséquence, la parution tardive d'un standard finalisé a entraîné un déploiement lent.
  
Le DNS avait initialement comme objectif premier d'offrir un service de résolution de noms de domaines Internet complètement qualifié (FQDN : ''Fully Qualified Domain Name'') garantissant l'unicité du nom (exemple : <tt>ns3.nic.fr</tt>) en adresses IP et vice-versa.
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=== Présentation générale du protocole DHCPv6 ===
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Le protocole DHCPv6 est un protocole de niveau application. Il fonctionne conformément au modèle client-serveur. Il utilise une communication en mode "non connecté", sous forme d'échanges de type requêtes / réponses. Son architecture fait intervenir quatre types d'entités : les clients, les serveurs, les relais et les interrogateurs (''requestors'').
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Les clients sollicitent les serveurs pour obtenir des adresses IPv6 ou des paramètres de configuration du réseau. Ils communiquent directement avec les serveurs DHCPv6 lorsqu’ils se trouvent sur le même lien (au sens de la couche 2 du modèle OSI). Lorsque clients et serveurs ne se trouvent pas sur les mêmes liens, un ou plusieurs relais intermédiaires acheminent les requêtes des clients vers les serveurs. Réciproquement, ils relaient également les réponses des serveurs destinées aux clients. Les administrateurs utilisent les interrogateurs pour obtenir des informations relatives aux paramètres de configuration des clients de leurs serveurs DHCPv6.
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Enfin, il existe deux types de messages : ceux échangés entre clients et serveurs et ceux échangés, soit entre relais, soit entre relais et serveurs.
  
En pratique, le service de résolution DNS consiste plus généralement à stocker et à retourner, sous forme d'enregistrements DNS (RR : ''Resource Records'') et à la demande des applications, des informations associées à des noms de domaines, comme les adresses IP, les relais de messagerie (enregistrement de type <tt>MX</tt>) ou les serveurs de noms (enregistrement de type <tt>NS</tt>).
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===  Communication en DHCPv6 ===
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DHCPv6 utilise le protocole de transport UDP. Les messages UDP sont encapsulés dans des datagrammes IPv6. Les numéros de ports d'écoute utilisés sont 546 pour le client et 547 pour les serveurs ou les relais.
  
Rappelons au passage que pour ces applications, la communication est précédée par une phase lors de laquelle le client DNS local, appelé « stub resolver », interroge son serveur DNS récursif (ou cache) qui se charge d'effectuer les requêtes itératives nécessaires, en partant de la racine de l'arbre DNS s'il le faut, et de retourner les ressources recherchées. Pour les machines Unix, le fichier <tt>/etc/resolv.conf</tt> fournit l'adresse IP du (ou des) serveur(s) à interroger par défaut.
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Lorsque le client et le serveur sont sur le même lien, le serveur reçoit la requête du client sur son port 547. Lorsque le client n’est pas sur le même lien que le serveur, un relais reçoit la demande du client sur son port 547. Le relais réexpédie ensuite ce message vers le port 547 du relais suivant ou du serveur.
  
Le service de résolution DNS se trouvant au niveau de la couche application de la pile TCP/IP, il s'applique aux réseaux IPv6 de manière analogue aux réseaux IPv4. Le fait que les adresses IPv6 soient quatre fois plus longues que les adresses IPv4, qu'elles puissent être attribuées automatiquement et qu'elles soient représentées de surcroît en notation hexadécimale, a considérablement réduit les chances pour ces adresses IPv6 d'être mémorisées par un être humain. Ainsi, avec l'arrivée d'IPv6, le DNS devient plus que jamais un service critique pour le fonctionnement des applications TCP/IP classiques.
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Le serveur DHCPv6 envoie ses réponses depuis son port 547. Il les envoie vers le port 546 du client si la remise directe est possible. Sinon, le serveur envoie sa réponse au premier relais du chemin de retour, sur le port 547.
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En fonction des indications du serveur DHCPv6, les communications peuvent, au niveau IPv6, se faire en point à point ou en multidiffusion pour la découverte des serveurs DHCPv6. IPv6 s'appuie ensuite sur les fonctions de diffusion générale ou sélective du réseau physique sous-jacent pour assurer le transport effectif des messages vers leur destination. Lorsque le réseau n'est pas diffusant, il fait par exemple appel à un serveur de diffusion.
  
Afin de supporter le nouveau schéma d'adressage d'IPv6, deux extensions DNS ont été définies (RFC 3596) :
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=== Les entités du protocole ===
  
* l'enregistrement <tt>AAAA</tt> (prononcé « quad A »), pour le nommage direct (correspondance : nom vers adresse). Ce nouveau type a pour code-valeur 28.
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Le protocole DHCPv6 utilise quatre entités pour fonctionner : le client, le serveur, le relais et l'interrogateur. L’utilisation de la quatrième entité, l'interrogateur, est facultative.
* le nouveau sous-arbre DNS inverse <tt>ip6.arpa</tt> pour le nommage inverse (correspondance : adresse vers nom)
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* Le serveur DHCPv6 centralise les paramètres de configuration des équipements du réseau.
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* Le client DHCPv6 est une machine candidate à une connectivité globale IPv6. Il demande des informations de configuration du réseau à un serveur DHCPv6 pour activer cette connectivité. Il est en relation directe (c'est-à-dire qu'il est sur le même lien) soit avec un relais DHCPv6, soit avec le serveur DHCPv6. Il émet des messages DHCPv6 au serveur DHCPv6.
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* Les relais sont transparents. Le client ignore l'existence des relais DHCPv6 et a l'impression de communiquer directement avec le serveur DHCPv6. Ce sont des équipements reliés à plusieurs liens. Ils interceptent le trafic des clients DHCPv6 pour l'acheminer vers les serveurs DHCPv6 lorsque ces derniers ne se trouvent pas sur le lien du client. Ils utilisent pour cela des options spécifiques des relais. ''Notez que ni les relais, ni le serveur ne modifient les messages du client. Les relais se contentent de les encapsuler dans une option de message de relais avant de les relayer vers le serveur.''
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* Les interrogateurs (''requestors'') [RFC 5007] sont des entités spécifiques. Les administrateurs les utilisent pour demander à un serveur DHCPv6 des informations relatives aux clients. Un administrateur peut ainsi obtenir des informations relatives au bail d’un client ou à la machine qui utilise une adresse à un instant donné, ou encore obtenir les adresses allouées à un client donné. Nous ne détaillerons pas ici leur utilisation.
  
=== Nommage direct : enregistrement AAAA ===
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=== Gestion centralisée des ressources allouées ===
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Le client, dans la configuration DHCPv6 "sans état" (''stateless''), a configuré ses adresses IPv6 soit de façon manuelle (fichier interface, intervention de l’administrateur), soit à partir d’informations extraites d’annonces de routeurs (autoconfiguration "sans état"). Il a alors besoin, pour communiquer, d'informations supplémentaires telles que l'adresse IPv6 du serveur DNS.
  
La correspondance entre un nom de domaine et son (ou ses) adresse(s) IPv4 est réalisée en associant au nom en question un ou plusieurs enregistrements DNS de type A. Chaque enregistrement contient une valeur qui est une adresse IPv4.
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Lorsque le serveur DHCPv6 transmet des informations statiques, ces dernières ne nécessitent pas de conserver un état. Elles ne font donc pas l’objet d’un enregistrement dans le fichier des baux du serveur DHCPv6.  
  
De manière analogue à l'enregistrement A, le nouveau type d'enregistrement <tt>AAAA</tt> défini pour IPv6, permet d'établir la correspondance entre un nom de domaine et son (ou une de ses) adresse(s) IPv6. Une machine ayant plusieurs adresses IPv6 globales a en principe autant d'enregistrements <tt>AAAA</tt> publiés dans le DNS. Une requête DNS de type <tt>AAAA</tt> concernant une machine particulière retourne dans ce cas tous les enregistrements <tt>AAAA</tt> publiés dans le DNS et correspondant à cette machine. Toutes les adresses n'ont cependant pas leur place dans le DNS. Ce sujet sera traité au paragraphe [[NommageBis#3.4.5._Publication_des_enregistrements_AAAA_dans_le_DNS|Publication des enregistrements AAAA dans le DNS]]. {{ToDo|envoyer vers la bonne référence}}
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Le serveur DHCPv6, dans la configuration "avec état" (''stateful''), alloue une ou plusieurs adresses IPv6 au client. Ces adresses font l’objet d’un contrat de location temporaire : un bail. Il consigne alors ce contrat de location dans un registre spécial enregistré dans une mémoire non volatile : le fichier des baux (''lease file''). Pour cette raison, ce type de configuration est dit "avec état".
  
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==Principe de l’allocation d’adresse IPv6 à un client en l’absence de relais ==
  
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Un client DHCPv6 utilise le message DHCPv6 SOLICIT pour découvrir les serveurs configurés pour lui fournir des adresses IPv6 ou des paramètres de configuration du réseau. Comme, à priori, le client ignore l'adresse IPv6 du serveur, le client DHCPv6 envoie toujours ce message à l’adresse multicast <tt>FF02::1:2</tt> qui identifie le groupe des serveurs et relais DHCPv6 (''ALL_DHCP_Relay_Agents_And_Servers'').
  
Le format textuel d'un enregistrement <tt>AAAA</tt> tel qu'il apparaît dans le fichier de zone DNS est le suivant :
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Les serveurs capables d’allouer des adresses au client répondent avec un message DHCPv6 ADVERTISE. Ils font une offre au client DHCPv6.
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Si plusieurs serveurs DHCPV6 sont disponibles, le client ne collecte leurs réponses que pendant un certain temps. Il sélectionne ensuite l'offre qui satisfait le mieux ses besoins. Il émet alors un message REQUEST destiné au serveur choisi. Il envoie ce message à l’adresse de diffusion sélective ''ALL_DHCP_Relay_Agents_And_Servers''.
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Tous les serveurs qui ont répondu à la demande du client savent ainsi si leur offre a été retenue ou non. Le serveur dont l'offre à été retenue, et lui seul, retourne un message REPLY au client.  La figure 1 résume les messages DHCPv6 échangés dans ce cas.
  
<nom> [ttl] IN AAAA <adresse>
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[[Image:MOOC_dhcp_Fig6.png|400px|center|thumb|Figure 1 : Dialogue entre client et serveur DHCPv6 présents sur le même lien physique.]]
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=== Recherche des serveurs DHCPv6 par le client : fonctionnement de la pile de communication ===
  
L'adresse est écrite suivant la représentation classique des adresses IPv6 (RFC 4291). Par exemple, l'adresse IPv6 de la machine <tt>ns3.nic.fr</tt> est publiée dans le fichier de zone <tt>nic.fr</tt> comme suit :
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Le client DHCPv6 demande au serveur une adresse IPv6 et un certain nombre de paramètres de configuration du réseau. Il fabrique donc un message DHCPv6 SOLICIT. Il émet ensuite ce message DHCPv6 SOLICIT pour découvrir les serveurs DHCPv6 disponibles.
  
ns3.nic.fr. IN AAAA 2001:660:3006:1::1:1
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Il s’adresse localement au protocole UDP sur le port local du client DHCPv6 (546) pour expédier ce message vers le port UDP destination du serveur (547). Comme, à ce stade, le client DHCPv6 ignore l’adresse IPv6 du serveur, il fournit à UDP l’adresse IPv6 de multicast réservée au protocole DHCPv6 comme adresse IPv6 de destination.  
  
Il est important de noter que toutes les adresses IPv4 et/ou IPv6 correspondant à un équipement donné (c'est le cas d'un réseau configuré en dual-stack), doivent cohabiter dans le même fichier de zone renseignant le nom de l'équipement en question. Ainsi, les adresses de <tt>ns3.nic.fr</tt> sont publiées dans le fichier de zone <tt>nic.fr</tt> comme suit :
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UDP ne gère pas les adresses IPv6. Il transmet donc simplement l’adresse IPv6 de destination du message UDP à la couche IPv6.  
  
$ORIGIN nic.fr.
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IPv6 fabrique l’en-tête du datagramme qui transporte le message DHCPv6 encapsulé dans UDP. Si notre client n’a qu’une interface, celle-ci est associée à la route par défaut. Sinon, le client envoie le message depuis l'interface de réseau associée à la route par défaut. L'adresse IPv6 "source" utilisée dans le datagramme IPv6 est l'adresse locale au lien de cette interface.  
ns3 IN A    192.134.0.49
+
    IN AAAA 2001:660:3006:1::1:1
+
  
=== Nommage inverse : enregistrement PTR ===
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Notez que l'administrateur du réseau définit l'interface de réseau à utiliser par défaut. Il peut effectuer cette configuration au niveau d'une image disque ou encore au niveau d'un fichier de configuration du client DHCPv6.
  
L'enregistrement de type <tt>PTR</tt>, stocké sous l'arbre DNS inverse <tt>in-addr.arpa</tt>, permet d'établir la correspondance entre une adresse IPv4 et un (ou plusieurs) nom(s). C'est ce même type d'enregistrement <tt>PTR</tt>, qui, stocké sous l'arbre DNS inverse <tt>ip6.arpa</tt>, permet de mettre en correspondance une adresse IPv6 avec un ou plusieurs noms de domaines.
+
L’adresse de destination est une adresse de diffusion sélective. Elle n’est associée à aucune route spécifique. Le trafic destiné à ce groupe emprunte la route par défaut. L’adresse IPv6 "source" utilisée ici est donc l’adresse locale au lien de cette interface.  
  
Notons au passage qu'auparavant, le RFC 1886, rendu obsolète par le RFC 3596, spécifiait une autre arborescence : <tt>ip6.int</tt>. Cette dernière a été arrêtée en 2006.
+
IPv6 demande ensuite à Ethernet d’expédier ce datagramme. L’adresse IPv6 de diffusion sélective de destination est ensuite associée à l’adresse Ethernet de diffusion sélective spécifique d’IPv6 (selon le mécanisme d'association d'une adresse IPv6 de multicast à une adresse MAC de multicast, tel qu'il est présenté dans l'activité 15 de la séquence 1). Ceci permet d’utiliser, au niveau d'Ethernet, la diffusion sélective et de ne pas recourir, sur le lien, à la diffusion générale ; ce qui dérangerait un nombre potentiellement considérable de machines sur un réseau IPv6.
  
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== Principe de l’allocation d’adresse IPv6 à un client en présence d’un relais DHCPv6 ==
  
Une adresse IPv6 est transformée en un nom de domaine publié sous l'arborescence inverse <tt>ip6.arpa</tt> de la manière suivante : les 32 demi-octets formant l'adresse IPv6 sont séparés par le caractère `<tt>.</tt>' et concaténés dans l'ordre inverse au suffixe <tt>ip6.arpa</tt>.
+
Lorsque le client se trouve sur un lien différent de celui du serveur DHCPv6, ce dernier ignore sur quel lien se trouve le client. Il ne peut alors allouer des adresses correspondant aux liens du client qu'à condition de pouvoir identifier ces liens, et donc d'identifier le ou les préfixes à y utiliser.  
  
Par exemple l'adresse <tt>2001:660:3006:1::1:1</tt> (adresse de <tt>ns3.nic.fr</tt>) est transformée en le nom de domaine inverse suivant :
+
Le routeur intermédiaire, entre le client et le serveur DHCPv6, doit supporter une fonction relais DHCPv6. Comme DHCPv6 est un nouveau protocole spécifique d’IPv6, il n’a pas de contrainte de compatibilité ascendante. C’est pourquoi le fonctionnement des relais DHCPv6 est différent de celui des relais DHCPv4.
  
1.0.0.0.1.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.1.0.0.0.6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa.
+
L'activation de la fonction relais DHCPv6 sur le routeur le transforme en relais DHCPv6. Nous ferons un abus de langage en nommant ce routeur "relais DHCPv6" (nous l'avions déjà fait mais sans le dire...). Notez que, pour un routeur Linux, par exemple, il suffit de configurer un processus relais DHCPv6 et d'activer ce processus pour que le relais soit opérationnel.  
  
On publie alors dans le DNS inverse l'enregistrement <tt>PTR</tt> correspondant au nom de domaine inverse ci-dessus. Dans cet exemple, l'enregistrement PTR vaut `<tt>ns3.nic.fr.</tt>'
+
Un relais DHCPv6 qui reçoit un message DHCPv6 d’un client l'encapsule dans un message DHCPv6 RELAY-FORWARD. Le message du client est inclus dans l'option "message relayé" du message RELAY-FORWARD que le relais envoie ensuite au serveur DHCPV6, soit en utilisant l’adresse de diffusion sélective réservée, et dans ce cas aucune configuration n'est nécessaire, soit en utilisant l’adresse individuelle (unicast) du serveur DHCPv6. L'administrateur du réseau doit, bien entendu dans ce cas, adapter la configuration du serveur et des relais en fonction du type d’adresse, individuelle ou diffusion sélective, utilisé.
  
En pratique, on procède par délégation de zones inverses afin de répartir les enregistrements <tt>PTR</tt> sur un système hiérarchique de serveurs DNS. Soulignons que la délégation DNS inverse suit le schéma classique d'attribution des adresses IP (le même pour IPv4 et IPv6) :
+
Lorsque le message DHCPv6 d’un client doit traverser plusieurs relais DHCPv6, chaque relais encapsule le message RELAY-FORWARD reçu du relais précédent dans l'option "message relayé" de son propre message RELAY-FORWARD.  
  
* 1) L'[http://www.iana.org/ IANA] délègue (en terme de provision) de larges blocs d'adresses IPv6 aux registres Internet régionaux (RIR : Regional Internet Registry ), typiquement des préfixes de longueur 12 selon la politique actuelle
+
Chaque relais traversé identifie (adresse globale ou locale au lien), dans son message RELAY-FORWARD, l’interface sur laquelle il a reçu le message du client ou du relais précédent et l’adresse locale au lien de l’interface par laquelle il réexpédie son message RELAY-FORWARD au serveur ou au relais suivant.  
* 2) Les RIR allouent (en terme de provision) des blocs d'adresses IPv6 plus petits aux registres Internet locaux (LIR : Local Internet Registry), c'est-à-dire aux fournisseurs d'accès Internet de la région, typiquement des préfixes de longueur 32 (ou plus courts selon le besoin). À noter que dans les régions [http://www.apnic.net/ APNIC] et [http://www.lacnic.net/ LACNIC], il existe des Registres nationaux (NIR) comme registres intermédiaires entre le RIR et les LIR présents dans le pays en question.
+
* 3) Les LIR attribuent (pour un usage direct) des préfixes IPv6 aux clients finaux, typiquement des préfixes de longueur variable entre un /64 et un /48 (selon le besoin et selon la politique en vigueur).
+
  
[[image:Fig6-1.png|thumb|right|400px|Figure 6-1 ''Exemple de délégation de zones inverse'']]
+
Notez que le message du client est recopié dans l'option "message relayé" du message RELAY-FORWARD du premier relais DHCPv6 traversé. Si le message traverse plusieurs relais, l'option "message relayé" du relais courant contient le message RELAY-FORWARD du relais précédent.
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Lorsque le serveur DHCPv6 reçoit le message RELAY-FORWARD du dernier relais DHCPv6, l'en-tête de ce message contient l'adresse IPv6 du dernier relais. Il saura donc où envoyer son message RELAY-REPLY.
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Chaque relais intermédiaire procède de la sorte en extrayant le message RELAY-REPLY du relais précédent de l’option "message relayé" du message RELAY-REPLY reçu.
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Le chemin inverse n’est par conséquent pas difficile à construire. Le protocole DHCPv6 peut ainsi faire parvenir la réponse du serveur au client.
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[[Image:MOOC_dhcp_Fig7.png|400px|center|thumb|Figure 2 : Dialogue entre client et serveur DHCPv6 non présents sur le même lien physique.]]
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Après la phase d'acquisition de l'adresse IPv6, le client DHCPv6 vérifie que l'adresse IPv6 allouée n'est pas déjà en service (DAD : détection d'adresse dupliquée). Il configure alors ses interfaces de réseau, et l'utilisateur qui travaille sur le client DHCPv6 peut accéder au réseau.
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Le processus DHCPv6 client devient alors inactif jusqu'à ce que l'utilisateur qui travaille sur le client DHCPv6 ferme sa session et arrête le client. Il se réactive alors pour libérer (''release'') l'adresse IPv6 allouée.
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== Libération de l'adresse IPv6 par un client DHCPv6 ==
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Le processus d'arrêt normal du client DHCPv6, par échange des messages RELEASE / REPLY inclut la libération de l'adresse IPv6 allouée par le serveur.
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La figure 3 ci-dessous présente la libération de l'adresse IPv6 en l'absence de relais :
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[[Image:MOOC_dhcp_Fig9.png|400px|center|thumb|Figure 3 : Libération d'une adresse IPv6 obtenue directement d'un serveur DHCPv6.]]
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La figure 4 ci-dessous présente la libération de l'adresse IPv6 en présence d'un relais :
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[[Image:MOOC_dhcp_Fig8.png|400px|center|thumb|Figure 4 : Libération d'une adresse IPv6 obtenue via un relais DHCPv6. ]]
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== Fonctions des messages du protocole DHCPv6 ==
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Cette partie introduit les messages du protocole DHCPv6. Ce protocole distingue deux types de messages : d’une part, les messages échangés entre client et serveur et, d’autre part, les messages échangés entre serveur et relais. Nous les présentons successivement dans cet ordre.
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En général, les messages échangés transportent des identificateurs de transactions et des associations d'identités. Les serveurs DHCPv6 utilisent les identificateurs de transactions pour associer leurs réponses aux demandes correspondantes des clients. L'identificateur de transaction change pour chaque transaction et est globalement unique pour une transaction donnée. Mais les messages associés à une transaction se distinguent notamment par le champ <tt>Type</tt> de l'en-tête DHCPv6.
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Les associations d'identités permettent aux serveurs et aux clients de s'identifier mutuellement. Elles identifient également les interfaces de réseau concernées par les demandes de paramètres de configuration du réseau des clients ou par les réponses des serveurs. Elles sont également transmises dans des options du protocole DHCPv6.
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=== Messages échangés entre client et serveur ===
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Un client utilise le message SOLICIT (champ <tt>Type</tt> = 1) pour localiser les serveurs configurés pour allouer des adresses ou des paramètres de configuration du réseau.
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Un serveur configuré pour fournir des adresses ou des paramètres de configuration du réseau aux clients annonce sa disponibilité au client DHCPv6 à l'aide d'un message ADVERTISE (champ <tt>Type</tt> = 2).
 
   
 
   
À chaque nœud présent dans l'arborescence DNS inverse, illustrée par la figure Exemple de délégation de zones inverse, est associée une liste de serveurs DNS qui héberge la zone inverse décrivant ce nœud. Une telle liste comprend généralement un serveur primaire et un ou plusieurs serveurs secondaires, tous considérés comme faisant autorité sur la zone DNS inverse en question. C'est au client final, de publier dans ses propres zones DNS inverse les enregistrements <tt>PTR</tt> correspondant aux adresses IPv6 qu'il utilise.
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Un client utilise ensuite le message REQUEST (champ <tt>Type</tt> = 3) pour demander des adresses ou des paramètres de configuration au serveur DHCPv6 choisi. Une option ''options demandées'' contient la liste des paramètres de configuration qu’il demande.  
  
Par exemple, Renater a reçu le préfixe <tt>2001:660::/32</tt> et la délégation de la zone DNS inverse <tt>0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa</tt> de la part du RIPE-NCC. Renater a affecté à l'AFNIC le préfixe <tt>2001:660:3006::/48</tt> et lui a délégué la zone DNS inverse correspondante :
+
Un serveur utilise le message REPLY (champ <tt>Type</tt> = 7) pour répondre à un message SOLICIT ou REQUEST reçu d’un client DCHPv6.
  
6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa. IN NS ns1.nic.fr.
+
=== Messages de gestion des ressources allouées ===
6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa. IN NS ns2.nic.fr.
+
6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa. IN NS ns3.nic.fr.
+
  
L'AFNIC publie alors dans sa zone DNS inverse les enregistrements <tt>PTR</tt> correspondant aux adresses IPv6 utilisées. Voici un extrait du fichier de zone DNS :
+
Un client utilise le message CONFIRM (champ <tt>Type</tt> = 4) pour indiquer au serveur qui lui a alloué adresses et paramètres de configuration du réseau et que ces paramètres sont adaptés au lien auquel il est raccordé.
  
$ORIGIN 6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa.
+
Un client utilise le message RENEW (champ <tt>Type</tt> = 5) pour prolonger le bail de location des adresses et actualiser des paramètres de configuration auprès du serveur qui les lui a alloués. Le client utilise ce message à la demande explicite du serveur.  
1.0.0.0.1.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.1.0.0.0 IN PTR ns3.nic.fr.
+
  
 +
Un client utilise le message REBIND (champ <tt>Type</tt> = 6) pour obtenir un bail de location des adresses et actualiser des paramètres de configuration auprès de tout serveur DHCPV6, si le serveur DHCPv6 auquel il s'est adressé pour renouveler le bail de ses adresses et ses paramètres de configuration du réseau ne répond pas à son message RENEW.
  
 +
Un serveur utilise le message REPLY (champ <tt>Type</tt> = 7) pour répondre à un message RENEW ou REBIND reçu d’un client.
  
== Mises en oeuvre ==
+
Un client utilise le message RELEASE (champ <tt>Type</tt> = 8) pour indiquer au serveur DHCPv6 qu'il libère des adresses IPv6.
  
''Il s'agit de mettre en pratique les informations fournies dans spécification. Elle concerne les grandes familles de produits (Linux, BSD, XP/Vista, Mac OS X, Cisco, Juniper,...)''
+
Un client utilise le message DECLINE (champ <tt>Type</tt> = 9) pour signaler au serveur qu’une ou des adresses allouées par le serveur sont déjà utilisées sur le lien du client. La DAD (détection d'adresses dupliquées) d'IPv6 peut, par exemple, fournir cette information.  
  
 +
Notez que la détection d’adresses dupliquées incombe toujours au client DHCPv6. En effet, le serveur DHCPv6 ne peut effectuer la DAD que lorsqu’il se trouve sur le même réseau que son client, ce qui n’est pas toujours le cas. Or, la DAD n’est possible que sur un lien auquel on est connecté.
  
=== Logiciels DNS supportant IPv6 ===
+
Un serveur utilise le message RECONFIGURE (champ <tt>Type</tt> = 10) pour signaler au client qu'il a de nouveaux paramètres de configuration du réseau ou les a actualisés. Ce message précise en particulier si le client doit utiliser le message RENEW ou REBIND.
  
Il existe aujourd'hui de nombreux logiciels DNS mais la présente section ne les liste pas de manière exhaustive. Pour avoir une idée plus claire du nombre et de la diversité de ces logiciels, le lecteur peut se référer à la page suivante : [http://en.wikipedia.org/wiki/Comparison_of_DNS_server_software http://en.wikipedia.org/wiki/Comparison_of_DNS_server_software]
+
Un client utilise le message INFORMATION-REQUEST (champ <tt>Type</tt> = 11) pour demander au serveur des paramètres de configuration du réseau, sans demander d’adresse.
  
Dans leurs versions récentes, la plupart de ces logiciels DNS supportent IPv6 complètement, c'est-à-dire à la fois au niveau de la base de données (enregistrements <tt>AAAA</tt> et <tt>PTR</tt>) et au niveau transport IPv6 des messages DNS.
+
=== Messages échangés entre relais et serveur===
  
Néanmoins, certains ne supportent encore IPv6 qu'au niveau de la base de données.
+
Un relais DHCPv6 utilise le message RELAY-FORWARD (champ <tt>Type</tt> = 12) pour relayer des messages DHCPv6 vers un serveur DHCPv6. Le message relayé est soit le message DHCPv6 du client, soit le message RELAY-FORWARD du relais précédent (sur le chemin reliant le client au serveur DHCPv6). Un relais DHCPv6 ne modifie jamais le message d'un client.
  
Par ailleurs, certaines distributions logicielles comportent l'implémentation du client et du serveur, d'autres n'incluent que l'implémentation du client ou celle du serveur. Par exemple, la [http://www.isc.org/software/bind distribution BIND 9] développée par l'[http://www.isc.org ISC] (''Internet Systems Consortium'') représente la référence de fait dans le domaine. En effet, il s'agit d'un logiciel complet (client, serveur et outils) intégrant toutes les extensions DNS récentes (IPv6, DNSSEC...). Les distributions  BIND 9 ont l'avantage d'être disponibles en code source et en format binaire pour la quasi-totalité des plates-formes (Unix, MS Windows*...). Ainsi, la distribution BIND 9 a été choisie comme base pour les exemples de fichiers de configuration.
+
Le message du client DHCPv6 est relayé, sans être modifié, dans une option ''message relayé'' du message RELAY-FORWARD du premier relais rencontré sur le chemin reliant le client au serveur DHCPv6.  
  
Notons que les logiciels DNS développés par les [http://www.nlnetlabs.nl NLnetLabs] sont aussi des logiciels libres et qu'ils présentent en outre l'avantage d'être dédiés à une seule fonction, à savoir, récursif ou faisant autorité uniquement. Ainsi, de plus en plus d'opérateurs DNS tournent aujourd'hui le serveur récursif [http://www.nlnetlabs.nl/projects/nsd/ NSD] comme serveur DNS faisant autorité (sans récursion) et [http://unbound.net/ Unbound] comme serveur récursif pour l'une et/ou l'autre de ces deux raisons :
+
Un serveur DHCPv6 utilise le message RELAY-REPLY (champ <tt>Type</tt> = 13) pour envoyer un message à un client, via un relais.  
* pour leur performance reconnue (des tests de performance d'un côté entre NSD et BIND et de l'autre entre Unbound et BIND montrent la supériorité du premier sur le second) ;
+
* pour la diversification de leur plates-formes logicielles (on parle souvent de ''diversité génétique'').
+
  
Enfin, des comparaisons multicritères entre les différentes implémentations sont présentées ici : [http://en.wikipedia.org/wiki/Comparison_of_DNS_server_software http://en.wikipedia.org/wiki/Comparison_of_DNS_server_software]
+
Chaque relais qui reçoit un message RELAY-REPLY extrait le message contenu dans l'option "message relayé" et le réexpédie vers le client. Seul le contenu de l'option "message relayé" est donc transmis vers le client.  
  
=== Clients et outils de vérification de configurations DNS ===
+
Le dernier relais extrait le message REPLY destiné au client et contenu dans l'option "message relayé" de ce message RELAY-REPLY pour le lui remettre. Ici encore, le message du client reste inchangé.
  
Un client DNS se présente souvent sous forme d'une bibliothèque de résolution appelée « <tt>libresolv</tt> », le client est alors appelé « resolver » ou encore « stub resolver ». Rappelons que ce resolver est sollicité par les applications TCP/IP s'exécutant sur un équipement donné pour les renseigner sur les ressources DNS nécessaires à l'établissement de leur communication avec des applications distantes. Outre le resolver, il existe des outils et commandes selon le système d'exploitation, qui permettent d'interroger un serveur DNS dans un but de débogage et/ou de diagnostic. C'est le cas par exemple des outils <tt>dig</tt>, <tt>host</tt> et <tt>nslookup</tt> qui font partie des distributions BIND et pour lesquels des exemples sont donnés ci-après.
+
=== Tableau récapitulatif des messages DHCPv6 ===
 +
Le tableau ci-dessous résume le nom, le type, l'émetteur et la fonction des messages DHCPv6 échangés entre client et serveur.  
  
Notons que lorsque le serveur à interroger n'est pas explicitement renseigné, c'est le (ou les) serveurs par défaut qui est (sont) interrogé(s). Il s'agit de la liste des serveurs récursifs qui est configurée automatiquement (via DHCP par exemple) ou manuellement (dans le fichier <tt>/etc/resolv.conf</tt> pour les systèmes Unix par exemple ou au travers d'une interface graphique pour MS Windows et Mac OS) sur l'équipement. Les mécanismes de découverte de la liste des serveurs DNS récursifs seront décrits plus loin dans la section découverte de la liste de serveurs DNS récursifs, See Découverte de la liste de serveurs DNS récursifs. L'exemple suivant décrit un fichier <tt>resolv.conf</tt> sous Unix :
+
{|
 +
|+'''Message DHCPv6'''
 +
! Type || || Emetteur || Fonction
 +
|-style="background:silver"
 +
| '''SOLICIT'''
 +
|| 1
 +
|| Client
 +
|| Localiser les serveurs configurés pour fournir des adresses ou des paramètres de configuration .
 +
|-
 +
| '''ADVERTISE'''
 +
|| 2
 +
|| Serveur
 +
|| Annoncer la disponibilité du serveur DHCPv6.
 +
|-style="background:silver"
 +
| '''REQUEST'''
 +
|| 3
 +
|| Client
 +
|| Demander des adresses ou des paramètres de configuration au serveur choisi.
 +
|-
 +
| '''CONFIRM'''
 +
|| 4
 +
|| Client
 +
|| Indiquer au serveur qui a alloué adresses et paramètres de configuration que ces paramètres sont adaptés au lien auquel le client est raccordé.
 +
|-style="background:silver"
 +
| '''RENEW'''
 +
|| 5
 +
|| Client
 +
|| Prolonger le bail de location des adresses et actualiser des paramètres de configuration auprès du serveur qui les a alloués.
 +
|-
 +
| '''REBIND'''
 +
|| 6
 +
|| Client
 +
|| Obtenir un bail de location des adresses et actualiser des paramètres de configuration auprès de tout serveur en cas de non réponse au message RENEW.
 +
|-style="background:silver"
 +
| '''REPLY'''
 +
|| 7
 +
|| Serveur
 +
|| Répondre à un message SOLICIT, REQUEST, REBIND, RELEASE reçu d'un client.
 +
|-
 +
| '''RELEASE'''
 +
|| 8
 +
|| Client
 +
|| Indiquer au serveur que le client n'utilise plus des adresses IPv6.
 +
|-style="background:silver"
 +
| '''DECLINE'''
 +
|| 9
 +
|| Client
 +
|| Signaler au serveur qu'une ou des adresses allouées par le serveur sont déjà utilisées sur le lien du client.
 +
|-
 +
| '''RECONFIGURE'''
 +
|| 10
 +
|| Serveur
 +
|| Signaler au client que le serveur a de nouveaux paramètres ou les a actualisés.
 +
|-style="background:silver"
 +
| '''INFORMATION-REQUEST'''
 +
|| 11
 +
|| Client
 +
|| Demander des paramètres de configuration au serveur, sans demander d'adresse.
 +
|-
 +
| '''RELAY-FORWARD'''
 +
|| 12
 +
|| Relais
 +
|| Relayer des messages vers un serveur DHCPv6. Le message relayé (celui du client DHCPv6 ou du relais précédent ) est placé dans une option de ce message RELAY-FORW.
 +
|-style="background:silver"
 +
| '''RELAY-REPLY'''
 +
|| 13
 +
|| Serveur
 +
|| Envoyer, depuis un serveur, un message à un client via un relais . Le relais extrait le message destiné au client ou au relais suivant contenu dans l'option "message relayé" de ce message pour le lui remettre.
 +
|}
  
search nic.fr                    # domaine de recherche par défaut
+
=== Extension du protocole DHCPv6 [RFC 6422] ===
nameserver    ::1              # prefer localhost-v6
+
Notez qu'un mécanisme d'option de relais spécifique permet qu'un relais DHCPv6 communique des paramètres de configuration susceptibles d'intéresser un client DHCPv6 et dont il a connaissance au serveur DHCPv6.  
nameserver    192.134.4.162    # backup v4
+
  
+
Le serveur DHCPv6 peut ensuite décider ou non, en fonction de la politique définie par l'administrateur du réseau, de communiquer au client tout ou partie des paramètres de configuration du réseau spécifiques issus du relais.
==== Exemples d'interrogation ====
+
  
Les six exemples suivants illustrent l'utilisation des outils <tt>dig</tt>, <tt>host</tt> et <tt>nslookup</tt> pour la même requête de résolution du nom `<tt>ns3.nic.fr</tt>' en adresse(s) IPv6 :
+
== Structure des messages DHCPv6 ==
  
>'''dig ns3.nic.fr aaaa'''
+
Le document RFC 8415 décrit l'ensemble des éléments du protocole DHCPv6. À l'instar de nombreux protocoles de l'Internet, le protocole d'échange d'informations est découplé de l'information elle-même. La nature des informations échangées peut donc changer et évoluer rapidement, sans impacter les mécanismes de cet échange. Cette séparation assure la stabilité et l'extensibilité du protocole.  
+
; <<>> DiG 9.3.3 <<>> ns3.nic.fr aaaa
+
;; global options:  printcmd
+
;; Got answer:
+
;; ->>HEADER<<- opcode: QUERY, status: NOERROR, id: 3032
+
;; flags: qr rd ra; QUERY: 1, ANSWER: 1, AUTHORITY: 7, ADDITIONAL: 7
+
  
;; QUESTION SECTION:
+
La structure des unités de données du protocole reprend ce découpage : un en-tête de taille fixe pour les informations du protocole lui-même et une charge utile transportée dans des champs d'option pour les informations applicatives.  
;ns3.nic.fr.                    IN      AAAA
+
  
;; ANSWER SECTION:
+
Pour étendre le protocole, il suffit de définir de nouvelles options et de concevoir leur traitement, en émission et en réception. Les options utilisables par DHCPv6 sont référencées dans un registre maintenu par l'IANA<ref>IANA. Protocol Registries [http://www.iana.org/assignments/dhcpv6-parameters/dhcpv6-parameters.xhtml Dynamic Host Configuration Protocol for IPv6 (DHCPv6)]</ref>.
ns3.nic.fr.             172800  IN      AAAA    2001:660:3006:1::1:1
+
Dans la terminologie DHCPv6, le terme "message" désigne une unité de données du protocole DHCPv6. Chaque type de message DHCPv6 (client-serveur ou relais-serveur) a un format d'en-tête identique. De ce point de vue, DHCPv6 reprend les principes de simplification du processus de développement du protocole qui ont guidé la conception du format du segment TCP : un seul format pour l'ensemble des fonctions de TCP.
  
;; AUTHORITY SECTION:
+
=== Structure des messages émis par les serveurs et clients DHCPv6 ===
nic.fr.                78032  IN      NS      ns1.nic.fr.
+
La structure générale des messages échangés entre client et serveur DHCPv6 est la suivante : un champ <tt>type</tt> ''Type-msg'', un champ <tt>identificateur de transaction</tt> ''ID-transaction'', et une liste variable d’options, ''Option list'' (voir la figure 5).
nic.fr.                78032  IN      NS      ns2.nic.fr.
+
nic.fr.                78032  IN      NS      ns3.nic.fr.
+
nic.fr.                78032  IN      NS      ns-sec.ripe.net.
+
[...]
+
  
;; ADDITIONAL SECTION:
+
<center>
ns1.nic.fr.            78032  IN      A      192.93.0.1
+
[[Image:MOOC_dhcp_Fig1.png|400px|center|thumb|Figure 5 : Format des messages échangés entre clients et serveurs DHCPv6.]]
ns1.nic.fr.            17168  IN      AAAA    2001:660:3005:1::1:1
+
</center>
ns2.nic.fr.            25737  IN      A      192.93.0.4
+
ns2.nic.fr.            25737  IN      AAAA    2001:660:3005:1::1:2
+
ns-sec.ripe.net.        96368  IN      A      193.0.0.196
+
ns-sec.ripe.net.        96368  IN      AAAA    2001:610:240:0:53::4
+
  
;; Query time: 2 msec
+
<tt>Type-msg</tt> : le champ <tt>type de message</tt> identifie la nature du message DHCPv6. Il est codé sur un octet.
;; SERVER: ::1#53(::1)
+
;; WHEN: Thu Oct 25 19:13:54 2007
+
;; MSG SIZE  rcvd: 350
+
  
+
<tt>Id-transaction</tt> : l'identificateur de transaction identifie un échange (question/réponse). Il est spécifique aux messages participant à une transaction, et est globalement unique. Il permet d'associer les réponses aux requêtes correspondantes. En effet, la couche transport UDP ne garantit pas le séquencement des réponses lorsque plusieurs requêtes successives ont été émises à destination d'un serveur. Il est codé sur 3 octets.
  
>'''dig ns3.nic.fr aaaa @ns-sec.ripe.net'''
+
<tt>Option list</tt> : la liste des options du message est de taille variable. Elle correspond à une succession d'options rangées séquentiellement, selon la sémantique du message, et uniquement alignées sur des frontières d'octets. Il n'y a pas de bourrage entre deux options consécutives. Elles transportent soit les adresses IPv6, soit les paramètres de configuration du réseau (hors adresse IPv6) nécessaires au fonctionnement du réseau.   
+
; <<>> DiG 9.3.3 <<>> ns3.nic.fr aaaa @ns-sec.ripe.net
+
;; global options: printcmd
+
;; Got answer:
+
;; ->>HEADER<<- opcode: QUERY, status: NOERROR, id: 16927
+
;; flags: qr aa rd; QUERY: 1, ANSWER: 1, AUTHORITY: 7, ADDITIONAL: 5
+
 
+
;; QUESTION SECTION:
+
;ns3.nic.fr. IN AAAA
+
 
+
  ;; ANSWER SECTION:
+
ns3.nic.fr. 345600 IN AAAA 2001:660:3006:1::1:1
+
 
+
;; AUTHORITY SECTION:
+
 
+
[...]
+
 
+
;; SERVER: 2001:610:240:0:53::4#53(ns-sec.ripe.net)
+
  
 +
Pour en savoir plus sur les options, reportez-vous à l’annexe 1 ''Options du protocole DHCPv6'' de cette activité.
  
>'''host -t aaaa ns3.nic.fr'''
+
=== Structure des messages échangés entre relais et serveur DHCPv6 ===
ns3.nic.fr has AAAA address 2001:660:3006:1::1:1
+
La figure 6 présente la structure des messages échangés entre relais et serveur.
  
 +
<center>
 +
[[Image:MOOC_dhcp_Fig2.png|400px|center|thumb|Figure 6 : Format des messages échangés entre relais et serveurs DHVPv6.]]
 +
</center>
  
>'''host -t aaaa ns3.nic.fr ns-sec.ripe.net'''
+
Les messages utilisés pour la communication entre serveur et relais sont différents des messages utilisés pour la communication entre client et serveur. Un message RELAY-FORWARD transite d'un relais vers un serveur. Un message RELAY-REPLY transite du serveur vers le client.
Using domain server:
+
Name: ns-sec.ripe.net
+
Address: 2001:610:240:0:53::4#53
+
Aliases:
+
 
+
ns3.nic.fr has AAAA address 2001:660:3006:1::1:1
+
  
 +
<tt>Type-msg</tt> : le type du message identifie le type du message DHCPv6.
  
 +
<tt>Hop-count</tt> : le nombre de sauts identifie soit le nombre de relais déjà traversés pour atteindre le serveur, soit le nombre de relais restant à traverser pour atteindre le client.
  
>'''nslookup -type=aaaa ns3.nic.fr'''
+
<!--
Server: 2001:660:3003:2::1:1
+
<tt>Link-address</tt> : l'adresse locale au lien désigne l'interface du relais émettrice du message (RELAY-FORWARD) ou destinataire du message (RELAY-REPLY).  
Address: 2001:660:3003:2::1:1#53
+
 
+
Non-authoritative answer:
+
ns3.nic.fr has AAAA address 2001:660:3006:1::1:1
+
 
+
[...]
+
  
 +
<tt>Peer-address</tt> : l'adresse du pair est une adresse globale ou locale au site. Elle identifie, pour chaque relais, l'interface du relais côté client. Pour le dernier relais, dans le cas du transit d'un message du serveur vers le client, cette adresse identifie l'interface du relais derrière laquelle se trouve le client.
 +
-->
 +
<tt>Link-address</tt> : l'adresse de lien est une adresse unicast (globale ou locale) qui sera utilisée par le serveur pour identifier le lien sur lequel est localisé le client. C'est l'adresse unicast (globale ou locale) du relais du coté du client.
  
>'''nslookup -type=aaaa ns3.nic.fr -secripe.net'''
+
<tt>Peer-address</tt> : l'adresse du pair est l'adresse du client ou du relais depuis laquelle le message à relayer a été reçu. Elle est extraite de l'adresse source du paquet du message reçu. Elle permet d'identifier l'interface du relais derrière laquelle se trouve le client. Elle sera utilisée comme adresse de destination du paquet contenant le message RELAY-REPLY.
Server: ns-sec.ripe.net
+
Address: 2001:610:240:0:53::4#53
+
+
ns3.nic.fr has AAAA address 2001:660:3006:1::1:1
+
  
Dans les exemples 1, 3 et 5, la requête est envoyée au serveur récursif par défaut (<tt>2001:660:3003:2::1:1</tt>). Dans les exemples 2, 4 et 6, la requête est envoyée au serveur <tt>ns-sec.ripe.net</tt> (qui est secondaire pour la zone <tt>nic.fr</tt>).
+
Ainsi, même en présence de plusieurs relais DHCPv6, le serveur sait auquel des relais s'adresser pour répondre à un client donné. Chacun des relais, lorsqu'il faut en traverser plusieurs pour atteindre le client, sait à qui transmettre le message RELAY-REPLY reçu. Le champ <tt>Peer-address</tt> de ce message contient l'adresse locale au lien du relais suivant ou, pour le dernier relais, l'adresse locale au lien du client. Le dernier relais peut donc envoyer au client la réponse du serveur.  
  
Notons que l'outil <tt>nslookup</tt> n'est plus maintenu par l'[http://www.isc.org/ ISC] et qu'il est amené à disparaître. L'usage de l'outil <tt>dig</tt> ou de <tt>host</tt> pour toutes sortes de requêtes est en revanche recommandé.
+
==== Message DHCPv6 RELAY-FORWARD ====
  
La deuxième version de <tt>ZoneCheck</tt>, l'outil utilisé par l'AFNIC pour vérifier la configuration et valider la délégation de zones DNS sous .fr et .re, supporte IPv6 complètement. En effet, pour une zone DNS quelconque, [http://www.zonecheck.fr/ ZoneCheck] permet d'interroger la liste des serveurs faisant autorité sur cette zone afin de vérifier leur bon fonctionnement (en termes de transport UDP et TCP au-dessus d'IPv4 et d'IPv6 si IPv6 est supporté) et la bonne configuration de la zone DNS en question (en termes de base de données, notamment concernant la cohérence des enregistrements DNS entre serveurs différents).
+
<tt>Type-msg</tt> : le champ <tt>type</tt> de ce message vaut 12.
  
=== Configuration de serveur/zone DNS ===
+
<tt>Hop-count</tt> : le nombre de sauts indique le nombre de relais traversés par ce message pour atteindre le serveur.
 +
<!--
 +
<tt>Link-address</tt> : l’adresse locale au lien d’un message RELAY-FORWARD est une adresse globale ou une adresse locale au site que le serveur utilise pour identifier le lien où se trouve le client. C'est l'adresse du relais, du côté du client.
  
Même si les logiciels DNS utilisés sont interopérables, leur syntaxe et règles de configuration peuvent être très différentes d'une implémentation à l'autre. Dans ce chapitre, nous avons choisi de fournir des exemples suivant la syntaxe et les règles de BIND 9, logiciel considéré aujourd'hui comme l'implémentation de référence.
+
<tt>Peer-address</tt> : l’adresse du pair est l’adresse IPv6 de l'interface depuis laquelle le relais a envoyé le message au serveur. C'est l'adresse du relais du côté du serveur.
 +
-->
  
 +
<tt>Link-address</tt> : l'adresse de lien, est une adresse unicast (globale ou locale) qui sera utilisée par le serveur pour identifier le lien sur lequel est localisé le client. C'est l'adresse unicast (globale ou locale) du relais du coté du client.
  
==== Fichier de configuration d'un serveur BIND9 ====
+
<tt>Peer-address</tt> : l'adresse du pair est l'adresse du client ou du relais depuis laquelle le message à relayer a été reçu. Elle est extraite de l'adresse source du paquet du message reçu. Elle permet d'identifier l'interface du relais derrière laquelle se trouve le client. Elle sera utilisée comme adresse de destination du paquet contenant le message RELAY-REPLY.
  
Pour un serveur de nom BIND 9, le fichier de configuration named.conf contient une succession de parties déclaratives. La partie <tt>options</tt> par exemple, indique au serveur les différentes options de configuration telles que l'activation de l'écoute (socket) en IPv4 et/ou en IPv6, l'activation ou non du mode récursif ou le chemin d'accès aux données (option directory).
+
<tt>Option list</tt> : la liste d’options de ce message contient obligatoirement une option de message relayé (Relay Message Option) et éventuellement d’autres options ajoutées par le relais.
  
Les zones DNS sur lesquelles le serveur fait autorité (primaire ou secondaire) sont ensuite déclarées successivement grâce à des rubriques de type zone. Pour chaque zone, le nom du fichier contenant les enregistrements de cette zone est précisé. Lorsque le serveur est secondaire pour une zone donnée, on indique (à l'aide de la sous-rubrique <tt>masters</tt> ) la liste des adresses IPv4 et/ou IPv6 des serveurs à partir desquels ce secondaire peut s'alimenter. Voici maintenant un extrait du fichier <tt>named.conf</tt> du serveur DNS <tt>ns3.nic.fr</tt> :
+
Notez qu'en aucun cas le relais ne modifie le message DHCPv6 du client.  
  
options {
+
==== Message DHCPv6 RELAY-REPLY ====
    directory "/usr/local/bind";
+
    recursion no;
+
    listen-on { any;};
+
    listen-on-v6 {any; };
+
    [...]
+
};
+
 
+
[...]
+
 
+
zone "." {
+
    type hint;
+
    file "named.root";
+
};
+
 
+
zone "localhost" {
+
    type master;
+
    file "localhost";
+
};
+
 
+
// Zone contenant l'enregistrement inverse pour l'adresse loopback en IPv4
+
 
+
zone "0.0.127.in-addr.arpa" {
+
    type master;
+
    file "localhost.rev";
+
};
+
+
// Zone inverse (sous ipv6.arpa) contenant l'enregistrement inverse pour
+
// l'adresse loopback  en IPv6
+
+
+
zone "0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.ip6.arpa" {
+
    type master;
+
    file "localhost.rev";
+
};
+
 
+
  
[...]
+
Le serveur envoie ce message au premier relais sur le chemin du retour vers le client demandeur.  
 
+
zone "nic.fr" {
+
    type slave;
+
    file "zone/nic.fr";
+
    masters {
+
    2001:660:3005:1::1:1; 192.93.0.1;
+
    2001:660:3005:1::1:2; 192.93.0.4;
+
    };
+
};
+
 
+
[...]
+
 
+
// Zone inverse IPv4 pour la réseau AFNIC-SFINX en 192.134.0/24
+
 
+
zone "0.134.192.in-addr.arpa" {
+
    type slave;
+
    file "rev/nic.fr.192.134.0";
+
    masters {
+
    2001:660:3005:1::1:1; 192.93.0.1;
+
    2001:660:3005:1::1:2; 192.93.0.4;
+
    };
+
};
+
 
+
[...]
+
 
+
// Blocs Ripe sous ip6.arpa.
+
 
+
zone "6.0.1.0.0.2.ip6.arpa" {
+
    type slave;
+
    file "rev/6.0.1.0.0.2.ip6.arpa";
+
    masters {
+
    2001:610:240:0:53::3;
+
    193.0.0.195;
+
    };
+
};
+
 
+
[...]
+
 
+
// Zone inverse IPv6 pour le reseau AFNIC-SFINX en 2001:660:3006::/48
+
 
+
zone "6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa" {
+
    type slave;
+
    file "rev/6.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa";
+
    masters {
+
    2001:660:3005:1::1:1; 192.93.0.1;
+
    2001:660:3005:1::1:2; 192.93.0.4;
+
    };
+
};
+
 
+
[...]
+
+
L'option  « <tt>listen-on</tt> » peut avoir comme valeurs possibles :
+
* <tt>any</tt> : dans ce cas-là, le serveur écoutera sur toutes ces adresses IPv4 opérationnelles ;
+
* une liste explicite comprenant une ou plusieurs adresses IPv4 données : le serveur écoutera uniquement sur ses adresses pour ce qui est du transport IPv4 des requêtes et réponses ;
+
* <tt>none</tt> : pas de support d'IPv4 (cette valeur n'est pas utilisée aujourd'hui).
+
  
L'option  « <tt>listen-on-v6</tt> » peut avoir comme valeurs possibles :
+
<tt>Type-msg</tt> : le champ <tt>type</tt> de ce message vaut 13.  
* <tt>any</tt> : dans ce cas-là, le serveur écoutera sur toutes ses adresses IPv6 opérationnelles ;
+
* une liste explicite comprenant une ou plusieurs adresses IPv6 données : le serveur écoutera uniquement sur ces adresses pour ce qui est du transport IPv6 des requêtes et réponses ;
+
* <tt>none</tt> : pas de support d'IPv6 (valeur par défaut).
+
  
Les cinq premières zones déclarées font partie de la configuration d'un serveur BIND de base. Les quatre zones restantes sont données à titre d'exemple parmi les nombreuses zones sur lesquelles le serveur <tt>ns3.nic.fr</tt> fait autorité.
+
<tt>Hop-count</tt> : le nombre de sauts indique le nombre de relais que ce message traversera pour atteindre le client.
  
====Fichier de zone DNS direct ====
+
<tt>Link-address</tt> et <tt>Peer-address</tt> : les adresses du lien et du pair sont recopiées à partir du message RELAY-FORWARD précédent.
  
Voici à titre d'exemple, un extrait du fichier de zone DNS direct `<tt>nic.fr</tt>', faisant apparaître en même temps des adresses IPv4 et IPv6. On remarquera dans cet exemple que les adresses IPv6 ont été construites manuellement pour garantir leur pérennité dans le DNS. En effet, rappelons dans ce contexte que les adresses obtenues par auto-configuration dépendent généralement de l'adresse physique de la carte réseau utilisée (RFC 4291).
+
<tt>Option list</tt> : la liste d’options doit obligatoirement contenir une option de message relayé (''Relay Message option''). Cette option transporte la réponse du serveur DHCPv6 destinée au client DHCPv6.
  
$TTL 172800
+
=== Types de DUID : DHCPv6 Unique IDentifier ===
$ORIGIN nic.fr.
+
@ IN SOA maya.nic.fr. hostmaster.nic.fr. (
+
    2007102200 ;serial
+
    21600 ;refresh (6 h)
+
    3600 ;retry (1 h)
+
    3600000 ;expire
+
    86400 ) ;minimum (2 j)
+
 
+
        IN NS ns1.nic.fr.
+
        IN NS ns2.nic.fr.
+
        IN NS ns3.nic.fr.
+
[...]
+
            IN  MX 10  mx1.nic.fr.
+
            IN  MX 20  mx2.nic.fr.
+
[...]
+
  
  ns1        IN  A      192.93.0.1
+
Afin de connaître l'état des ressources gérées (représentées par les paramètres de configuration), le serveur DHCP gère une liste d'associations entre le paramètre attribué et le client. Comme l'adresse unicast du client est une ressource sous le contrôle du serveur, celle-ci ne peut pas être utilisée pour identifier un client. Le serveur référence donc le client par un identifiant unique à usage exclusif de DHCP : le DUID (''DHCP Unique Identifier'').
            IN  AAAA    2001:660:3005:1::1:1
+
  ns2        IN  A      192.93.0.4
+
            IN  AAAA    2001:660:3005:1::1:2
+
  ns3        IN  A      192.134.0.49
+
            IN  AAAA    2001:660:3006:1::1:1
+
 
   
 
   
[...]
+
Chaque station génère son identifiant. Cet identifiant doit être permanent et avoir une grande durée de vie. Une station peut, par exemple, et à un instant donné, générer un DUID à partir de l'adresse MAC d'une de ses cartes réseau. Elle le conservera alors comme identifiant, même en cas de remplacement ultérieur de cette carte réseau.  
+
 
  www        IN  CNAME  rigolo
+
Les clients utilisent les DUID pour identifier les serveurs quand ils en ont besoin ; par exemple, pour mémoriser l'identité du serveur qui leur a alloué des adresses IPv6 ou des paramètres de configuration du réseau.
  rigolo    IN A      192.134.4.20
+
Le contenu des DUID n’est pas interprété mais uniquement utilisé pour des comparaisons ou pour vérifier l'identité du correspondant. Le DUID concerne la machine (client ou serveur) et non une de ses interfaces.
            IN  AAAA    2001:660:3003:2::4:20
+
 
 +
Le RFC 8415 définit trois types d’identificateurs uniques DHCPv6 (DUID). Les DUID peuvent donc être générés selon trois méthodes, repérées par le champ <tt>type de DUID</tt> dont les valeurs respectives sont :
 +
* <tt>1</tt> : '''''DUID-LLT''''' ''(Link-Layer address plus Time)'' résultant de la combinaison d'une adresse physique et d'une horodate ;
 +
* <tt>2</tt> : '''''DUID-EN''''' ''(Vendor-assigned unique ID based on Enterprise Number)'' dérivé d'un numéro de constructeur ou d'un numéro unique affecté par un constructeur ;
 +
* <tt>3</tt> : '''''DUID-LL''''' ''(Link-Layer address)'' dérivé de l'adresse MAC d'une interface de réseau.  
 +
 
 +
Le type de DUID est codé sur 2 octets. Un nombre variable d’octets suit, et constitue l’identificateur. La longueur maximale d’un identificateur est 128 octets.  
 +
 
 +
Le DUID est lui-même une structure de données qui, selon le mode de construction, contient des types de valeurs différents ''(la structure détaillée des différents type de DUID est présentée en annexe 3 de cette sequence)''.
 +
 
 +
=== Association d'identités ===
 +
 
 +
Une association d’identités IA (''Identity Association'') permet qu’un serveur ou un client identifie, groupe ou gère un ensemble d’adresses IPv6 associées. Chaque association se compose d’un identificateur d’association et des informations de configuration associées. Ces informations sont enregistrées dans des options de l'association.
 +
 
 +
Un client associe au moins une association d’identités, IA, à chacune des interfaces de réseau pour laquelle il requiert une adresse IPv6.
 +
 
 +
Cette IA reste affectée en permanence à l'interface. Elle simplifie le format des messages DHCPv6, la gestion de la durée de vie des adresses IPv6 ou encore la renumérotation du réseau IPv6.
 +
 
 +
Les informations de configuration correspondent à une ou plusieurs adresses IPv6 et à leurs temporisations associées, T1 et T2, où :
 +
* T1 représente la durée de vie de l‘adresse dans l’état préféré ;
 +
* T2 représente la durée de validité de l’adresse IPv6.
 +
 
 +
Un serveur DHCPv6 peut allouer deux types d'adresses IPv6 :
 +
* des adresses non temporaires ;
 +
* des adresses temporaires.
 +
 
 +
==== Allocation des adresses non temporaires ====
 +
 
 +
Le serveur choisit les adresses d’un client en fonction du lien du client, du DUID du client, des options fournies par le client, et des informations fournies par le relais DHCPv6.
 +
 
 +
Les adresses allouées font l'objet d'une écriture dans le fichier des baux.
 +
 
 +
==== Allocation des adresses temporaires ====
 +
 
 +
DHCPv6 gère les adresses temporaires comme les adresses non temporaires : une association d’identités pour adresse temporaire ne contient au plus qu’une seule adresse temporaire. Ici encore, l'allocation d'adresse fait l'objet d'une écriture dans le fichier des baux.
 +
 
 +
Le serveur DHCPv6, s'il est configuré pour cela, effectue des mises à jour dynamiques sécurisées du service de noms de domaines.
 +
 
 +
=== Options du protocole DHCPv6===
 +
 
 +
Chaque option est codée en format TLV : type, longueur, valeur ; à savoir :
 +
* le type de l'option : un champ <tt>type d'option</tt> identifie chaque option d'un paquet DHCPv6. Il permet l'interprétation des données transportées. Certaines options peuvent en contenir d'autres ou être structurées en plusieurs champs (voir annexe 1 : options du protocole DHCPv6) ;
 +
* la longueur, en octets, du champ <tt>valeur du paramètre</tt> qui suit ;
 +
* le champ <tt>valeur du paramètre de configuration</tt>.
 +
 
 +
Le champ <tt>type d'option</tt> est toujours codé sur 2 octets. Le champ <tt>longueur</tt> est codé sur 2 octets. Il est toujours présent, même en l'absence de valeur ou pour une information de longueur fixe. Il exclut le champ <tt>type</tt> de l'option.
 +
 
 +
Le tableau qui suit présente les options du protocole DHCPv6, leur code et leur définition. L’annexe 1 présente leur structure.
 +
 
 +
{|
 +
|+'''Options de DHCPv6'''
 +
! Désignation || Code || Définition
 +
|-style="background:silver"
 +
|<tt>OPTION_CLIENTID</tt>
 +
||1
 +
||Identification du client
 +
|-
 +
|<tt>OPTION_SERVERID</tt>
 +
||2
 +
||Identification du serveur
 +
|-style="background:silver"
 +
|<tt>OPTION_IA_NA</tt>
 +
||3
 +
||Association d’identités pour les options d’adresse non temporaire
 +
|-
 +
|<tt>OPTION_IA_TA</tt>
 +
||4
 +
||Association d’identités pour les options d’adresse temporaire
 +
|-style="background:silver"
 +
|<tt>OPTION_IAADDR</tt>
 +
||5
 +
||Adresse associée à IA_NA ou IA_TA
 +
|-
 +
|<tt>OPTION_ORO</tt>
 +
||6
 +
||Identifie une liste d’options dans les messages échangés entre un client
 +
|-style="background:silver"
 +
|<tt>OPTION_PREFERENCE</tt>
 +
||7
 +
||Annonce au client la priorité du serveur DHCPv6 et comment gérer cette priorité.
 +
|-
 +
|<tt>OPTION_ELAPSED_TIME</tt>
 +
||8
 +
||Temps écoulé depuis le démarrage d'un échange pour la machine qui tente d’achever sa configuration.
 +
|-style="background:silver"
 +
|<tt>OPTION_RELAY_MSG</tt>
 +
||9
 +
||Transporte un message DHCPv6 relayé dans des messages ''relay-forw'' ou ''relay-repl''
 +
|-
 +
|<tt>OPTION_AUTH</tt>
 +
||11
 +
||Transporte les informations d’authentification de l’identité et du contenu des messages DHCPv6.
 +
|-style="background:silver"
 +
|<tt>OPTION_UNICAST</tt>
 +
||12
 +
||Permet au serveur d'indiquer au client qu’il peut utiliser l’adresse individuelle (unicast) du serveur pour échanger avec lui.
 +
|-
 +
|<tt>OPTION_STATUS_CODE</tt>
 +
||13
 +
||Indique le statut du message DHCPv6 qui transporte cette option.
 +
|-style="background:silver"
 +
|<tt>OPTION_RAPID_COMMIT</tt>
 +
||14
 +
||Permet à un client, dans un message SOLICIT, de demander ce mode de fonctionnement pour réaliser des échanges en deux temps au lieu de quatre. Le serveur doit inclure cette option dans la réponse correspondante (''Solicit reply'').
 +
|-
 +
|<tt>OPTION_USER_CLASS</tt>
 +
||15
 +
||Définit la classe d’utilisateur associée à un utilisateur ou à une application.
 +
|-style="background:silver"
 +
|<tt>OPTION_VENDOR_CLASS</tt>
 +
||16
 +
||Identifie le constructeur du matériel utilisé par le client.
 +
|-
 +
|<tt>OPTION_VENDOR_OPTS</tt>
 +
||17
 +
||Permet que le client et le serveur échangent des informations spécifiques d’un constructeur.
 +
|-style="background:silver"
 +
|<tt>OPTION_INTERFACE_ID</tt>
 +
||18
 +
||Identifie l’interface de réception du message du client DHCPv6.
 +
|-
 +
|<tt>OPTION_RECONF_MSG</tt>
 +
||19
 +
||Indique, dans un message ''reconfiguration'', si le client doit répondre par un message ''renew'' ou ''information-request''.
 +
|-style="background:silver"
 +
|<tt>OPTION_RECONF_ACCEPT</tt>
 +
||20
 +
||Indique à un serveur si le client accepte ou refuse les messages ''reconfigure'' ou annonce à un client qu'il peut ou non accepter les messages ''reconfigure''.
 +
|}
 +
 
 +
== Délégation de préfixe  à états ==
 +
La délégation de préfixe à états fait intervenir deux routeurs : un routeur délégataire et un routeur demandeur. Le routeur délégataire alloue les préfixes. Le routeur demandeur demande un ou plusieurs préfixes au routeur délégataire.
 +
 
 +
La délégation de préfixe à états utilise le protocole DHCPv6 pour déléguer les préfixes. Elle définit deux options : une association d'identités pour l'allocation de préfixes (IA_PD) et une option de préfixe d'association d'identités pour la délégation de préfixes (IA_PD Prefix).
 +
Le routeur demandeur émet ses demandes sur l'interface qui donne accès au routeur délégataire.
 +
 
 +
Le routeur délégataire répond sur l'interface qui donne accès au routeur demandeur. Lorsque ces deux routeurs ne se trouvent pas sur le même réseau, des relais DHCPv6 interviennent, comme dans le cas de l'allocation d'adresses. Leur fonctionnement est inchangé.
 +
 
 +
La délégation de préfixe à états se fait sans relais lorsque les routeurs délégataire et demandeur sont sur le même lien.
  
  kerkenna  IN  A 192.134.4.98
+
Les options de délégation de préfixe permettent au routeur délégataire de déléguer la gestion d'un ou plusieurs préfixes à un routeur demandeur.  
            IN  AAAA 2001:660:3003:8::4:98
+
 
+
[...]
+
  
====. Fichier de zone DNS inverse en IPv6 ====
+
L'association d'identités pour l'allocation de préfixes associe notamment les DUID des routeurs demandeur et délégataire, et les préfixes alloués.  
 +
L'option de préfixe d'association d'identités pour la délégation de préfixe transporte un préfixe qu'un routeur délégataire a délégué à un routeur demandeur. Cette option peut apparaître plusieurs fois dans une association d'identités (IA_PD).
  
Voici un extrait de fichier de zone DNS inverse correspondant au préfixe IPv6 <tt>2001:660:3003::/48</tt> (réseau AFNIC-Saint-Quentin-en-Yvelines) et représentant quelques enregistrements de type PTR d'équipements supportant IPv6 :
+
Notez que la délégation de préfixe à états est indépendante de l'allocation des adresses IPv6.
  
$ORIGIN 3.0.0.3.0.6.6.0.1.0.0.2.ip6.arpa.
+
=== Applications de la délégation de préfixe ===
$TTL 172800
+
@      IN      SOA    maya.nic.fr.    hostmaster.nic.fr. (
+
                        2007031200      ;serial
+
                        43200  ;refresh (12 h)
+
                        14400  ;retry (4 h)
+
                        3600000 ;expire
+
                        3600  );
+
        IN      NS      ns1.nic.fr.
+
        IN      NS      ns2.nic.fr.
+
        IN      NS      ns3.nic.fr.
+
[...]
+
0.2.0.0.4.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.2.0.0.0        IN      PTR    rigolo.nic.fr.
+
7.2.0.0.4.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.2.0.0.0        IN      PTR    funk.nic.fr.
+
1.3.0.0.4.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.2.0.0.0        IN      PTR    wood.nic.fr.
+
8.9.0.0.4.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.8.0.0.0        IN      PTR    kerkenna.nic.fr.
+
[...]
+
  
=== Recommandations opérationnelles pour l'intégration d'IPv6 ===
+
La délégation de préfixe convient pour des situations où le routeur délégataire ignore la topologie du réseau auquel le routeur demandeur donne accès et n'a pas d'autre information à connaître que l'identité du routeur demandeur pour allouer le préfixe. C'est, par exemple, le cas du routeur d'un FAI (Fournisseur d'Accès à Internet) qui alloue un préfixe au routeur d'accès d'un client (CPE : ''Customer Premise Equipment'', familièrement dénommé ''box'') reliant un réseau interne au réseau du FAI.  La figure 7 présente un exemple où la délégation de préfixe à états est possible.
  
 +
<center>
 +
[[Image:MOOC_dhcp_Fig10.png|400px|center|thumb|Figure 7 : Exemple de délégation de préfixe à états.]]
 +
</center>
  
Comme cela a été décrit dans l'introduction de ce chapitre, le DNS a la particularité d'être à la fois une application TCP/IP et une infrastructure critique (en tant que base de données) pour le fonctionnement des autres applications TCP/IP classiques (web, mail, ftp, ...). Avec l'intégration progressive d'IPv6, de nouveaux problèmes opérationnels liés au DNS se posent ou risquent de se poser et il convient donc de les éviter ou de trouver tout au moins les solutions adéquates afin d'y remédier. À cet effet, RFC 3901 et RFC 4472 identifient les principaux problèmes et formulent une série de recommandations pratiques pour y faire face. Les sections qui suivent tentent de résumer ces recommandations.
+
La délégation de préfixe facilite également la renumérotation. Elle permet, par exemple,  d'allouer le préfixe qui servira à générer les nouvelles adresses IPv6.
 +
Les préfixes sont censés avoir une grande durée de vie. En cas de renumérotation, la cohabitation pendant un certain temps de l'ancien et du nouveau préfixe est fort probable. C'est par exemple le cas pour la renumérotation passive présentée ci-dessous.
  
==== Les deux aspects du DNS ====
+
==== Renumérotation des réseaux ====
 +
La renumérotation peut se faire de deux façons : passive ou active.
  
En tant que base de données, le DNS supporte les enregistrements <tt>A</tt> et <tt>AAAA</tt> et ce, indépendamment de la version d'IP qui est utilisée pour transporter les requêtes et réponses DNS relatives à ces enregistrements. Par ailleurs, en tant qu'application TCP/IP, un serveur DNS supporte le transport IPv4 ou le transport IPv6 ou les deux à la fois. Dans tous les cas, il doit retourner ce qu'il a dans sa base de données pour répondre à une requête donnée, indépendamment de la version d'IP sur laquelle il a reçu cette requête. En effet, un serveur DNS ne peut a priori pas savoir si le client initiateur de la requête a transmis celle-ci en IPv4 ou en IPv6 à son serveur récursif (cache) : des serveurs intermédiaires appelés cache forwarders et n'utilisant pas la même version d'IP que le client, peuvent intervenir dans la chaîne des serveurs interrogés durant le processus de résolution DNS. En outre, en admettant même que le serveur DNS puisse connaître la version d'IP utilisée par le client qui a initié la requête, il faut souligner que le serveur n'a pas à faire d'hypothèse sur l'usage que fera le client de la réponse DNS retournée.
+
===== Renumérotation passive =====
 +
Dans la renumérotation passive, chaque machine du réseau dispose de deux adresses IPv6 : une ancienne et une nouvelle. L'ancienne adresse est utilisée par les communications en cours. Ces communications sont préservées aussi longtemps que nécessaire (RENEW). Par contre, les nouvelles communications sont établies à l'aide de la nouvelle adresse. La renumérotation est terminée lorsque la dernière machine du réseau cesse d'utiliser son ancienne adresse.
  
==== Continuité du service DNS ====
+
===== Renumérotation active =====
 +
Dans la renumérotation active, chaque machine, comme dans le cas précédent, dispose d'une ancienne adresse et d'une nouvelle.
  
Avant l'arrivée d'IPv6, le processus de résolution DNS ne faisait intervenir que la version 4 d'IP et le service était donc garanti pour tous les clients DNS. Avec IPv6, on risque de se trouver dans des configurations où l'espace de nommage devient fragmenté en des partitions accessibles uniquement au-dessus d'IPv4 et d'autres accessibles uniquement au-dessus d'IPv6. Voici par exemple deux scénarios illustrant ce problème de fragmentation ainsi que la solution recommandée dans chaque scénario :
+
Le serveur DHCPv6 force les clients à cesser d'utiliser leur ancienne adresse à une date donnée. Le serveur réduit la durée de vie des anciennes adresses en fonction de la date d'échéance cible.
  
* premier scénario : un client ne supportant qu'IPv4 souhaite résoudre une requête relative à une zone DNS hébergée sur des serveurs ne supportant qu'IPv6. Dans ces cas-là, le processus de résolution se termine par un échec dû à l'impossibilité d'accéder aux serveurs qui font autorité sur cette zone. Pour y remédier, il faudra faire en sorte que toute zone DNS soit servie par au moins un serveur supportant IPv4.
+
Lorsque la date d'échéance arrive, aucune utilisation d'ancienne adresse n'est possible. Toutes les communications utilisant les anciennes adresses sont coupées. Elles sont, en cas de besoin, rétablies en utilisant les nouvelles adresses.  
* second scénario : un client DNS dans un réseau ne supportant qu'IPv6 souhaite résoudre une requête donnée. Si le serveur récursif interrogé ne supporte pas non plus IPv4, le processus de résolution risque d'échouer plus tard avant de joindre les serveurs faisant autorité sur l'information recherchée. En effet, lors de son parcours de la chaîne de délégations dans l'arborescence DNS, le serveur récursif risque de tomber sur un serveur ne supportant pas IPv6. Afin d'y remédier, il est recommandé dans ce cas, de configurer le serveur récursif en le faisant pointer vers un serveur <tt>forwarder</tt> en double pile IPv4/IPv6.
+
  
Par exemple, pour une distribution BIND, il suffit d'ajouter l'option :
+
Ici encore, la délégation de préfixe à états peut faciliter les choses en permettant que les machines autoconfigurent leurs nouvelles adresses.
  
forwarders {<liste des adresses de serveurs forwarders> ;}
+
Notez que l'utilisation du préfixe alloué sur le routeur demandeur est impossible sur le lien donnant accès au routeur délégataire. Ceci empêche par conséquent l'agrégation des routes d'accès au routeur demandeur et d'accès au réseau qu'il dessert.
  
sous la rubrique « <tt>options</tt> » dans le fichier <tt>named.conf</tt>.
+
Deux autres options [RFC 6603], permettent d'exclure un seul préfixe pour l'affecter au lien qui, sur le routeur demandeur, donne accès au routeur délégataire.  
  
==== Taille limitée des messages DNS en UDP ====
+
Certains réseaux mobiles doivent pouvoir agréger les routes (vers le routeur demandeur et le réseau interne). Dans ce cas, le routeur demandeur doit utiliser le préfixe du réseau interne de l'interface qui le relie au routeur délégataire. Il utilise alors deux des options du RFC 6603.
 +
''(l'annexe 4 présente la structure de l'option d'association d'identités pour la délégation de préfixes).''
  
Les implémentations DNS s'appuient essentiellement sur deux standards de l'IETF (RFC 1034 et  RFC 1035). De nombreux autres RFC complémentaires ont été publiés plus tard pour clarifier certains aspects pratiques ou pour apporter de nouvelles extensions répondant à de nouveaux besoins (enregistrements <tt>AAAA</tt>, <tt>SRV</tt>, extensions DNSSEC, ...). En tant qu'application TCP/IP, le DNS doit supporter les deux modes de transport UDP et TCP (RFC 1035), le port associé étant le même : 53.
+
=== Principe de l'allocation ===
  
Le mode UDP est généralement utilisé pour les requêtes/réponses DNS et le mode TCP est généralement utilisé pour les transferts de zones. Cependant, compte tenu de la taille limitée à 512 octets des messages DNS en mode UDP, certaines requêtes peuvent provoquer le passage en mode TCP si la taille de la réponse dépasse cette limite.
+
Le routeur demandeur se comporte comme un client DHCPv6. Il émet un message SOLICIT contenant une association d'identités pour l'allocation de préfixes à états, IA_PD.  
 +
Le routeur délégataire se comporte comme un serveur DHCPV6. Il alloue les préfixes en fonction de l'identité du routeur demandeur et des options de préfixe indiquées (voir la figure 8).
  
Dans ce cas, le client reçoit dans un premier temps un message dont la section réponse (''answer section'') est vide et dont le bit <tt>TC</tt> (''Truncated'') est positionné, ce qui signifie implicitement que le client est invité à réinterroger le serveur en mode TCP. Au passage, ce scénario constitue un argument justifiant le fait que le port 53 en TCP ne doit pas être ouvert exclusivement pour les transferts de zones.
+
<center>
 +
[[Image:MOOC_dhcp_Fig13.png|400px|center|thumb|Figure 8 : Allocation de préfixe par un routeur délégataire.]]
 +
</center>
  
Notons qu'un basculement trop fréquent en mode TCP risque de consommer davantage de ressources et dégrader par conséquent les performances du serveur DNS. Certains nouveaux types d'enregistrements (tels que le type <tt>AAAA</tt>) risquent d'augmenter la taille des réponses DNS de manière significative, ce qui risque de faire basculer plus souvent les requêtes/réponses DNS en mode TCP. Aujourd'hui, ce dépassement n'arrive que rarement car la plupart des réponses DNS ne dépasse guère les 400 octets. En effet, les sections <tt>answer</tt>, <tt>authority</tt> et <tt>additional</tt>, qui constituent la majeure partie de la réponse DNS, ne contiennent qu'un nombre limité d'enregistrements si cette réponse ne concerne pas directement une zone de haut niveau telle que <tt>.com</tt>, <tt>.net</tt>, <tt>.fr</tt>, <tt>.de</tt>...
+
=== Principe de l'allocation de préfixe à états avec relais ===
  
Face à ce risque, l'extension EDNS.0 (RFC 2671) a été proposée et est déjà déployée dans les versions récentes des logiciels DNS. Cette extension, permet à un client DNS d'informer le serveur interrogé qu'il est capable de supporter des réponses de taille supérieure à la limite des 512 octets (4096 octets par exemple). Ainsi, en présence d'IPv6, le support d'EDNS.0 devient fortement recommandé. À noter que le support d'EDNS.0 devient également indispensable en présence des extensions DNSSEC.
+
Le relais encapsule le message SOLICIT du client dans l'option "message relayé" de son message RELAY-FORWARD. Il achemine ensuite ce message vers le serveur.
  
Le faible taux de pénétration d'EDNS.0 dans les logiciels DNS (surtout les clients) est resté pendant plusieurs années l'un des principaux motifs du refus de l'IANA/ICANN de publier de nouvelles adresses (IPv4 ou IPv6) pour des serveurs de la racine. À partir du 4  février 2008, l'[http://www.iana.org IANA] publie dans la zone racine l'adresse IPv6 (enregistrement AAAA) des serveurs racine supportant le transport IPv6 et la nouvelle version du fichier de de démarrage (typiquement <tt>named.root</tt> pour BIND 9) contient également ces adresses.
+
Le serveur renvoie son message RELAY-REPLY au relais.
  
Notons enfin que des informations sur les adresses IPv4 et IPv6 des serveurs de la racine ainsi que sur la répartition géographique de ces serveurs sont publiées sur le site web : http://www.root-servers.org/ .
+
Le relais  extrait le message ADVERTISE  de l'option "message relayé" du message RELAY-REPLY du serveur. Il le transmet ensuite au client. Il identifie l'interface d'accès au client grâce à l'adresse du lien incluse dans le champ ''Peer-Address'' de l'en-tête du message RELAY-REPLY (voir la figure 9).
  
==== Glue IPv6 ====
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<center>
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[[Image:MOOC_dhcp_Fig14.png|400px|center|thumb|Figure 9 : Allocation de préfixe par un routeur délégataire en présence d'un relais.]]
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La zone racine publie également les adresses des différents serveurs DNS pour chacun des domaines de haut niveau (TLD : ''Top Level Domain''). Ces adresses, appelées « glues » sont nécessaires pour que le processus de résolution DNS puisse démarrer. En effet, rappelons que les serveurs DNS de la racine ne sont pas censés résoudre eux-mêmes les requêtes. Leur rôle est de faire le premier aiguillage (''referal'') vers des serveurs de haut niveau (TLD). L'information d'aiguillage comprend la liste des serveurs du TLD sous l'arborescence duquel se trouve la ressource ainsi que les adresses (glues) associées à ces serveurs. Sans ces glues, le processus de résolution risque de tourner en rond.
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== Conclusion ==
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DHCPv6 est un protocole de niveau application. Il utilise le protocole de transport UDP et fonctionne en mode client-serveur. Les messages échangés transportent l'identité de l'émetteur (DUID), celle du récepteur, ou les deux, en fonction du sens de transmission du message et de l'avancement de l'échange.  
  
 +
Ce protocole permet qu'un administrateur centralise et gère simplement les paramètres de configuration du réseau, répercute les changements de configuration à l'initiative du serveur DHCPv6 (renumérotation active), ou au contraire, laisse aux clients la possibilité de les prendre en compte lorsqu'ils le souhaitent (renumérotation passive).
  
En attendant que les serveurs de la racine puissent recevoir des requêtes DNS et y répondre en IPv6, les TLD avaient œuvré pendant des années à l'introduction dans la zone racine des « glues » IPv6 qui lui sont associées. L'IANA/ICANN ont enfin été  convaincus que la publication des glues IPv6 des serveurs DNS de TLD supportant IPv6 peut se faire sans risque pour la stabilité du DNS. L'ICANN/IANA a démarré en juillet 2004 la publication des glues IPv6 des TLD dans la zone racine. Les trois TLD <tt>.fr</tt>, <tt>.jp</tt> et <tt>.kr</tt> ont vu les premiers leur glue IPv6 publiée.
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Il fonctionne sans relais lorsque le client et le serveur se trouvent sur le même lien. Il fait intervenir des relais lorsque client et serveur sont sur des liens distincts.  
  
==== Publication des enregistrements AAAA dans le DNS ====
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Les relais utilisent des messages spécifiques pour communiquer avec les serveurs DHCPv6. Ils encapsulent les messages relayés dans une option de "message relayé". Ainsi, les messages des clients, ceux des serveurs, ou ceux des relais, ne sont jamais modifiés.
  
On choisit généralement de publier dans le DNS le (ou les) enregistrement(s) <tt>AAAA</tt> associé(s) à un équipement donné lorsque l'on souhaite que les applications initiant des communications à destination de cet équipement découvrent le support du transport IPv6. Par exemple, un navigateur supportant IPv6, découvre via le DNS qu'il est possible de se connecter en IPv6 au site <tt><nowiki>http://www.afnic.fr/</nowiki></tt>. Il peut alors choisir de privilégier la connexion http au serveur en IPv4 ou en IPv6. Or avec l'intégration progressive d'IPv6, certaines applications s'exécutant sur l'équipement dont l'adresse IPv6 est publiée dans le DNS peuvent ne pas supporter IPv6. Ainsi, l'on risque de se trouver par exemple dans la situation suivante :
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Lorsque les relais disposent d’informations locales, des options spécifiques des messages RELAY-FORWARD leur permettent de les communiquer aux serveurs DHCPv6. Les serveurs DHCPv6, en fonction de leur configuration par l’administrateur du réseau, peuvent alors communiquer tout ou partie de ces informations à leurs clients.
  
* l'équipement <tt>foo.example.com</tt> héberge plusieurs services : web, ftp, mail, dns ;
+
Tous les paramètres de configuration du réseau sont transportés dans des options des messages, ce qui fait de DHCPv6 un protocole extensible. Pour étendre le protocole, il suffit d’y ajouter de nouvelles options. Ainsi, initialement, ni la délégation de préfixe ni l'exclusion de préfixe n'existaient. Il a suffi de définir deux options supplémentaires et leur gestion en émission et en réception pour ajouter cette nouvelle fonctionnalité dans DHCPv6.  
* les serveurs web et dns s'exécutant sur <tt>foo.example.com</tt> supportent IPv6 mais pas les serveurs ftp et mail ;
+
<!--
* une adresse IPv6 est publiée dans le DNS pour <tt>foo.example.com</tt> ;
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Ceci a impliqué des modifications [RFC 7550] pour clarifier ou préciser la spécification RFC 3315 de DHCPv6 et entraînera prochainement la publication d'une nouvelle version de la spécification du protocole DHCPv6.
* un client ftp supportant IPv6 tente de se connecter au serveur s'exécutant sur <tt>foo.example.com</tt>. Le client sélectionne alors l'adresse IPv6 de <tt>foo.example.com</tt> comme adresse destination ;
+
-->
* la tentative de communication en IPv6 échoue. Selon les implémentations, certains clients réessaient (ou non) d'autres adresses IPv6 s'il y en a ou passent (ou non) en IPv4 en dernier recours.
+
  
Afin de pallier ce problème, il est recommandé d'associer des noms DNS aux services et non aux équipements. Ainsi, pour notre exemple précédent, il serait judicieux de publier dans le DNS d'une part, les noms <tt>www.example.com</tt> et <tt>ns.example.com</tt> avec adresses IPv6 (et IPv4 éventuellement) et d'autre part, les noms <tt>ftp.example.com</tt> et <tt>mail.example.com</tt> avec des adresses IPv4 uniquement. L'enregistrement <tt>AAAA</tt> pour <tt>foo.example.com</tt> n'est alors publié que lorsque l'on a la certitude que toutes les applications s'exécutant sur cet équipement supportent IPv6.
+
== Références bibliographiques ==
 +
<references />
  
Par ailleurs, le DNS étant une ressource publique, il est fortement déconseillé (sauf si l'administrateur DNS sait très bien ce qu'il/elle fait !) d'y publier des adresses IPv6 non joignables de l'extérieur, soit à cause d'une portée faible (adresses [[Lien-local|lien-local]] par exemple), soit parce que toutes les communications provenant de l'extérieur du réseau et allant vers ces adresses sont filtrées. Notons que cette règle est déjà appliquée pour les adresses IPv4 privées (RFC 1918) et que certains logiciels DNS récents supportent aujourd'hui les vues DNS (on parle de ''two-face DNS'', de ''split-view DNS'' ou encore de ''split DNS''). Avec ce système de vues, la réponse à une requête DNS dépend de l'origine du client. Par exemple un client appartenant au réseau interne pourra voir les adresses privées des équipements. Les clients externes, quant à eux, ne verront que les adresses globales et joignables de l'extérieur.
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== Pour aller plus loin==
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RFC et leur analyse par S. Bortzmeyer :
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<!--
 +
* RFC 3315 Dynamic Host Configuration Protocol for IPv6 (DHCPv6) [http://www.bortzmeyer.org/3315.html Analyse]
 +
* RFC 3633 IPv6 Prefix Options for Dynamic Host Configuration Protocol (DHCP) version 6 [http://www.bortzmeyer.org/3633.html Analyse]
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-->
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* RFC 5007 DHCPv6 Leasequery
 +
* RFC 6422 Relay-Supplied DHCP Options
 +
* RFC 6603 Prefix Exclude Option for DHCPv6-based Prefix Delegation
 +
<!--* RFC 7550 Issues and Recommendations with Multiple Stateful DHCPv6 Options -->
 +
* RFC 8415 Dynamic Host Configuration Protocol for IPv6 (DHCPv6) [http://www.bortzmeyer.org/8415.html Analyse]

Latest revision as of 09:17, 15 June 2021


Activité 34 : Contrôler la configuration réseau par DHCPv6

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Introduction

L'autoconfiguration "à état" utilise un serveur pour allouer des adresses IPv6 ou des paramètres de configuration à des nœuds IPv6. Elle réduit les efforts de configuration des nœuds IPv6, tout comme l'autoconfiguration "sans état". Elle offre, à la différence de l'autoconfiguration "sans état", une information de configuration plus riche et un meilleur contrôle de l'affectation des paramètres de configuration. Elle permet en outre la reconfiguration éventuelle des équipements du réseau.

Les deux techniques d'auto-configuration, "avec état" et "sans état", ne sont pas exclusives et peuvent coexister dans un même environnement. Un nœud peut, par exemple, obtenir son adresse "unicast globale" par auto-configuration "sans état" et obtenir les informations relatives aux serveurs de noms (DNS) par l'autoconfiguration "avec état".

L'autoconfiguration "avec état" permet :

  • d'assigner des adresses IPv6 stables et prédictibles à la demande et de manière contrôlée ;
  • de provisionner au préalable les adresses à assigner aux nœuds ;
  • d'automatiser le mécanisme d'assignement ;
  • de centraliser les configurations.

Tout le mécanisme d'autoconfiguration "avec état" est bâti sur le modèle client-serveur. Il utilise le protocole DHCPv6 (Dynamic Host Configuration Protocol for IPv6).

Principe de fonctionnement du protocole DHCPv6

Le RFC 8415 définit le principe de fonctionnement du protocole DHCPv6. Ce document spécifie l'architecture de communication, les principes de fonctionnement de chaque entité et le format des messages échangés par ces entités. La mise au point de ce protocole a cependant fait l'objet de nombreux débats au sein du groupe de travail de l'IETF. DHCP est un élément important du fonctionnement d'un réseau. En conséquence, la parution tardive d'un standard finalisé a entraîné un déploiement lent.

Présentation générale du protocole DHCPv6

Le protocole DHCPv6 est un protocole de niveau application. Il fonctionne conformément au modèle client-serveur. Il utilise une communication en mode "non connecté", sous forme d'échanges de type requêtes / réponses. Son architecture fait intervenir quatre types d'entités : les clients, les serveurs, les relais et les interrogateurs (requestors). Les clients sollicitent les serveurs pour obtenir des adresses IPv6 ou des paramètres de configuration du réseau. Ils communiquent directement avec les serveurs DHCPv6 lorsqu’ils se trouvent sur le même lien (au sens de la couche 2 du modèle OSI). Lorsque clients et serveurs ne se trouvent pas sur les mêmes liens, un ou plusieurs relais intermédiaires acheminent les requêtes des clients vers les serveurs. Réciproquement, ils relaient également les réponses des serveurs destinées aux clients. Les administrateurs utilisent les interrogateurs pour obtenir des informations relatives aux paramètres de configuration des clients de leurs serveurs DHCPv6. Enfin, il existe deux types de messages : ceux échangés entre clients et serveurs et ceux échangés, soit entre relais, soit entre relais et serveurs.

Communication en DHCPv6

DHCPv6 utilise le protocole de transport UDP. Les messages UDP sont encapsulés dans des datagrammes IPv6. Les numéros de ports d'écoute utilisés sont 546 pour le client et 547 pour les serveurs ou les relais.

Lorsque le client et le serveur sont sur le même lien, le serveur reçoit la requête du client sur son port 547. Lorsque le client n’est pas sur le même lien que le serveur, un relais reçoit la demande du client sur son port 547. Le relais réexpédie ensuite ce message vers le port 547 du relais suivant ou du serveur.

Le serveur DHCPv6 envoie ses réponses depuis son port 547. Il les envoie vers le port 546 du client si la remise directe est possible. Sinon, le serveur envoie sa réponse au premier relais du chemin de retour, sur le port 547.

En fonction des indications du serveur DHCPv6, les communications peuvent, au niveau IPv6, se faire en point à point ou en multidiffusion pour la découverte des serveurs DHCPv6. IPv6 s'appuie ensuite sur les fonctions de diffusion générale ou sélective du réseau physique sous-jacent pour assurer le transport effectif des messages vers leur destination. Lorsque le réseau n'est pas diffusant, il fait par exemple appel à un serveur de diffusion.

Les entités du protocole

Le protocole DHCPv6 utilise quatre entités pour fonctionner : le client, le serveur, le relais et l'interrogateur. L’utilisation de la quatrième entité, l'interrogateur, est facultative.

  • Le serveur DHCPv6 centralise les paramètres de configuration des équipements du réseau.
  • Le client DHCPv6 est une machine candidate à une connectivité globale IPv6. Il demande des informations de configuration du réseau à un serveur DHCPv6 pour activer cette connectivité. Il est en relation directe (c'est-à-dire qu'il est sur le même lien) soit avec un relais DHCPv6, soit avec le serveur DHCPv6. Il émet des messages DHCPv6 au serveur DHCPv6.
  • Les relais sont transparents. Le client ignore l'existence des relais DHCPv6 et a l'impression de communiquer directement avec le serveur DHCPv6. Ce sont des équipements reliés à plusieurs liens. Ils interceptent le trafic des clients DHCPv6 pour l'acheminer vers les serveurs DHCPv6 lorsque ces derniers ne se trouvent pas sur le lien du client. Ils utilisent pour cela des options spécifiques des relais. Notez que ni les relais, ni le serveur ne modifient les messages du client. Les relais se contentent de les encapsuler dans une option de message de relais avant de les relayer vers le serveur.
  • Les interrogateurs (requestors) [RFC 5007] sont des entités spécifiques. Les administrateurs les utilisent pour demander à un serveur DHCPv6 des informations relatives aux clients. Un administrateur peut ainsi obtenir des informations relatives au bail d’un client ou à la machine qui utilise une adresse à un instant donné, ou encore obtenir les adresses allouées à un client donné. Nous ne détaillerons pas ici leur utilisation.

Gestion centralisée des ressources allouées

Le client, dans la configuration DHCPv6 "sans état" (stateless), a configuré ses adresses IPv6 soit de façon manuelle (fichier interface, intervention de l’administrateur), soit à partir d’informations extraites d’annonces de routeurs (autoconfiguration "sans état"). Il a alors besoin, pour communiquer, d'informations supplémentaires telles que l'adresse IPv6 du serveur DNS.

Lorsque le serveur DHCPv6 transmet des informations statiques, ces dernières ne nécessitent pas de conserver un état. Elles ne font donc pas l’objet d’un enregistrement dans le fichier des baux du serveur DHCPv6.

Le serveur DHCPv6, dans la configuration "avec état" (stateful), alloue une ou plusieurs adresses IPv6 au client. Ces adresses font l’objet d’un contrat de location temporaire : un bail. Il consigne alors ce contrat de location dans un registre spécial enregistré dans une mémoire non volatile : le fichier des baux (lease file). Pour cette raison, ce type de configuration est dit "avec état".

Principe de l’allocation d’adresse IPv6 à un client en l’absence de relais

Un client DHCPv6 utilise le message DHCPv6 SOLICIT pour découvrir les serveurs configurés pour lui fournir des adresses IPv6 ou des paramètres de configuration du réseau. Comme, à priori, le client ignore l'adresse IPv6 du serveur, le client DHCPv6 envoie toujours ce message à l’adresse multicast FF02::1:2 qui identifie le groupe des serveurs et relais DHCPv6 (ALL_DHCP_Relay_Agents_And_Servers).

Les serveurs capables d’allouer des adresses au client répondent avec un message DHCPv6 ADVERTISE. Ils font une offre au client DHCPv6. Si plusieurs serveurs DHCPV6 sont disponibles, le client ne collecte leurs réponses que pendant un certain temps. Il sélectionne ensuite l'offre qui satisfait le mieux ses besoins. Il émet alors un message REQUEST destiné au serveur choisi. Il envoie ce message à l’adresse de diffusion sélective ALL_DHCP_Relay_Agents_And_Servers. Tous les serveurs qui ont répondu à la demande du client savent ainsi si leur offre a été retenue ou non. Le serveur dont l'offre à été retenue, et lui seul, retourne un message REPLY au client. La figure 1 résume les messages DHCPv6 échangés dans ce cas.

Figure 1 : Dialogue entre client et serveur DHCPv6 présents sur le même lien physique.

Recherche des serveurs DHCPv6 par le client : fonctionnement de la pile de communication

Le client DHCPv6 demande au serveur une adresse IPv6 et un certain nombre de paramètres de configuration du réseau. Il fabrique donc un message DHCPv6 SOLICIT. Il émet ensuite ce message DHCPv6 SOLICIT pour découvrir les serveurs DHCPv6 disponibles.

Il s’adresse localement au protocole UDP sur le port local du client DHCPv6 (546) pour expédier ce message vers le port UDP destination du serveur (547). Comme, à ce stade, le client DHCPv6 ignore l’adresse IPv6 du serveur, il fournit à UDP l’adresse IPv6 de multicast réservée au protocole DHCPv6 comme adresse IPv6 de destination.

UDP ne gère pas les adresses IPv6. Il transmet donc simplement l’adresse IPv6 de destination du message UDP à la couche IPv6.

IPv6 fabrique l’en-tête du datagramme qui transporte le message DHCPv6 encapsulé dans UDP. Si notre client n’a qu’une interface, celle-ci est associée à la route par défaut. Sinon, le client envoie le message depuis l'interface de réseau associée à la route par défaut. L'adresse IPv6 "source" utilisée dans le datagramme IPv6 est l'adresse locale au lien de cette interface.

Notez que l'administrateur du réseau définit l'interface de réseau à utiliser par défaut. Il peut effectuer cette configuration au niveau d'une image disque ou encore au niveau d'un fichier de configuration du client DHCPv6.

L’adresse de destination est une adresse de diffusion sélective. Elle n’est associée à aucune route spécifique. Le trafic destiné à ce groupe emprunte la route par défaut. L’adresse IPv6 "source" utilisée ici est donc l’adresse locale au lien de cette interface.

IPv6 demande ensuite à Ethernet d’expédier ce datagramme. L’adresse IPv6 de diffusion sélective de destination est ensuite associée à l’adresse Ethernet de diffusion sélective spécifique d’IPv6 (selon le mécanisme d'association d'une adresse IPv6 de multicast à une adresse MAC de multicast, tel qu'il est présenté dans l'activité 15 de la séquence 1). Ceci permet d’utiliser, au niveau d'Ethernet, la diffusion sélective et de ne pas recourir, sur le lien, à la diffusion générale ; ce qui dérangerait un nombre potentiellement considérable de machines sur un réseau IPv6.

Principe de l’allocation d’adresse IPv6 à un client en présence d’un relais DHCPv6

Lorsque le client se trouve sur un lien différent de celui du serveur DHCPv6, ce dernier ignore sur quel lien se trouve le client. Il ne peut alors allouer des adresses correspondant aux liens du client qu'à condition de pouvoir identifier ces liens, et donc d'identifier le ou les préfixes à y utiliser.

Le routeur intermédiaire, entre le client et le serveur DHCPv6, doit supporter une fonction relais DHCPv6. Comme DHCPv6 est un nouveau protocole spécifique d’IPv6, il n’a pas de contrainte de compatibilité ascendante. C’est pourquoi le fonctionnement des relais DHCPv6 est différent de celui des relais DHCPv4.

L'activation de la fonction relais DHCPv6 sur le routeur le transforme en relais DHCPv6. Nous ferons un abus de langage en nommant ce routeur "relais DHCPv6" (nous l'avions déjà fait mais sans le dire...). Notez que, pour un routeur Linux, par exemple, il suffit de configurer un processus relais DHCPv6 et d'activer ce processus pour que le relais soit opérationnel.

Un relais DHCPv6 qui reçoit un message DHCPv6 d’un client l'encapsule dans un message DHCPv6 RELAY-FORWARD. Le message du client est inclus dans l'option "message relayé" du message RELAY-FORWARD que le relais envoie ensuite au serveur DHCPV6, soit en utilisant l’adresse de diffusion sélective réservée, et dans ce cas aucune configuration n'est nécessaire, soit en utilisant l’adresse individuelle (unicast) du serveur DHCPv6. L'administrateur du réseau doit, bien entendu dans ce cas, adapter la configuration du serveur et des relais en fonction du type d’adresse, individuelle ou diffusion sélective, utilisé.

Lorsque le message DHCPv6 d’un client doit traverser plusieurs relais DHCPv6, chaque relais encapsule le message RELAY-FORWARD reçu du relais précédent dans l'option "message relayé" de son propre message RELAY-FORWARD.

Chaque relais traversé identifie (adresse globale ou locale au lien), dans son message RELAY-FORWARD, l’interface sur laquelle il a reçu le message du client ou du relais précédent et l’adresse locale au lien de l’interface par laquelle il réexpédie son message RELAY-FORWARD au serveur ou au relais suivant.

Notez que le message du client est recopié dans l'option "message relayé" du message RELAY-FORWARD du premier relais DHCPv6 traversé. Si le message traverse plusieurs relais, l'option "message relayé" du relais courant contient le message RELAY-FORWARD du relais précédent.

Lorsque le serveur DHCPv6 reçoit le message RELAY-FORWARD du dernier relais DHCPv6, l'en-tête de ce message contient l'adresse IPv6 du dernier relais. Il saura donc où envoyer son message RELAY-REPLY.

Chaque relais intermédiaire procède de la sorte en extrayant le message RELAY-REPLY du relais précédent de l’option "message relayé" du message RELAY-REPLY reçu.

Le chemin inverse n’est par conséquent pas difficile à construire. Le protocole DHCPv6 peut ainsi faire parvenir la réponse du serveur au client.

Figure 2 : Dialogue entre client et serveur DHCPv6 non présents sur le même lien physique.

Après la phase d'acquisition de l'adresse IPv6, le client DHCPv6 vérifie que l'adresse IPv6 allouée n'est pas déjà en service (DAD : détection d'adresse dupliquée). Il configure alors ses interfaces de réseau, et l'utilisateur qui travaille sur le client DHCPv6 peut accéder au réseau.

Le processus DHCPv6 client devient alors inactif jusqu'à ce que l'utilisateur qui travaille sur le client DHCPv6 ferme sa session et arrête le client. Il se réactive alors pour libérer (release) l'adresse IPv6 allouée.

Libération de l'adresse IPv6 par un client DHCPv6

Le processus d'arrêt normal du client DHCPv6, par échange des messages RELEASE / REPLY inclut la libération de l'adresse IPv6 allouée par le serveur.

La figure 3 ci-dessous présente la libération de l'adresse IPv6 en l'absence de relais :

Figure 3 : Libération d'une adresse IPv6 obtenue directement d'un serveur DHCPv6.

La figure 4 ci-dessous présente la libération de l'adresse IPv6 en présence d'un relais :

Figure 4 : Libération d'une adresse IPv6 obtenue via un relais DHCPv6.

Fonctions des messages du protocole DHCPv6

Cette partie introduit les messages du protocole DHCPv6. Ce protocole distingue deux types de messages : d’une part, les messages échangés entre client et serveur et, d’autre part, les messages échangés entre serveur et relais. Nous les présentons successivement dans cet ordre.

En général, les messages échangés transportent des identificateurs de transactions et des associations d'identités. Les serveurs DHCPv6 utilisent les identificateurs de transactions pour associer leurs réponses aux demandes correspondantes des clients. L'identificateur de transaction change pour chaque transaction et est globalement unique pour une transaction donnée. Mais les messages associés à une transaction se distinguent notamment par le champ Type de l'en-tête DHCPv6.

Les associations d'identités permettent aux serveurs et aux clients de s'identifier mutuellement. Elles identifient également les interfaces de réseau concernées par les demandes de paramètres de configuration du réseau des clients ou par les réponses des serveurs. Elles sont également transmises dans des options du protocole DHCPv6.

Messages échangés entre client et serveur

Un client utilise le message SOLICIT (champ Type = 1) pour localiser les serveurs configurés pour allouer des adresses ou des paramètres de configuration du réseau.

Un serveur configuré pour fournir des adresses ou des paramètres de configuration du réseau aux clients annonce sa disponibilité au client DHCPv6 à l'aide d'un message ADVERTISE (champ Type = 2).

Un client utilise ensuite le message REQUEST (champ Type = 3) pour demander des adresses ou des paramètres de configuration au serveur DHCPv6 choisi. Une option options demandées contient la liste des paramètres de configuration qu’il demande.

Un serveur utilise le message REPLY (champ Type = 7) pour répondre à un message SOLICIT ou REQUEST reçu d’un client DCHPv6.

Messages de gestion des ressources allouées

Un client utilise le message CONFIRM (champ Type = 4) pour indiquer au serveur qui lui a alloué adresses et paramètres de configuration du réseau et que ces paramètres sont adaptés au lien auquel il est raccordé.

Un client utilise le message RENEW (champ Type = 5) pour prolonger le bail de location des adresses et actualiser des paramètres de configuration auprès du serveur qui les lui a alloués. Le client utilise ce message à la demande explicite du serveur.

Un client utilise le message REBIND (champ Type = 6) pour obtenir un bail de location des adresses et actualiser des paramètres de configuration auprès de tout serveur DHCPV6, si le serveur DHCPv6 auquel il s'est adressé pour renouveler le bail de ses adresses et ses paramètres de configuration du réseau ne répond pas à son message RENEW.

Un serveur utilise le message REPLY (champ Type = 7) pour répondre à un message RENEW ou REBIND reçu d’un client.

Un client utilise le message RELEASE (champ Type = 8) pour indiquer au serveur DHCPv6 qu'il libère des adresses IPv6.

Un client utilise le message DECLINE (champ Type = 9) pour signaler au serveur qu’une ou des adresses allouées par le serveur sont déjà utilisées sur le lien du client. La DAD (détection d'adresses dupliquées) d'IPv6 peut, par exemple, fournir cette information.

Notez que la détection d’adresses dupliquées incombe toujours au client DHCPv6. En effet, le serveur DHCPv6 ne peut effectuer la DAD que lorsqu’il se trouve sur le même réseau que son client, ce qui n’est pas toujours le cas. Or, la DAD n’est possible que sur un lien auquel on est connecté.

Un serveur utilise le message RECONFIGURE (champ Type = 10) pour signaler au client qu'il a de nouveaux paramètres de configuration du réseau ou les a actualisés. Ce message précise en particulier si le client doit utiliser le message RENEW ou REBIND.

Un client utilise le message INFORMATION-REQUEST (champ Type = 11) pour demander au serveur des paramètres de configuration du réseau, sans demander d’adresse.

Messages échangés entre relais et serveur

Un relais DHCPv6 utilise le message RELAY-FORWARD (champ Type = 12) pour relayer des messages DHCPv6 vers un serveur DHCPv6. Le message relayé est soit le message DHCPv6 du client, soit le message RELAY-FORWARD du relais précédent (sur le chemin reliant le client au serveur DHCPv6). Un relais DHCPv6 ne modifie jamais le message d'un client.

Le message du client DHCPv6 est relayé, sans être modifié, dans une option message relayé du message RELAY-FORWARD du premier relais rencontré sur le chemin reliant le client au serveur DHCPv6.

Un serveur DHCPv6 utilise le message RELAY-REPLY (champ Type = 13) pour envoyer un message à un client, via un relais.

Chaque relais qui reçoit un message RELAY-REPLY extrait le message contenu dans l'option "message relayé" et le réexpédie vers le client. Seul le contenu de l'option "message relayé" est donc transmis vers le client.

Le dernier relais extrait le message REPLY destiné au client et contenu dans l'option "message relayé" de ce message RELAY-REPLY pour le lui remettre. Ici encore, le message du client reste inchangé.

Tableau récapitulatif des messages DHCPv6

Le tableau ci-dessous résume le nom, le type, l'émetteur et la fonction des messages DHCPv6 échangés entre client et serveur.

Message DHCPv6
Type Emetteur Fonction
SOLICIT 1 Client Localiser les serveurs configurés pour fournir des adresses ou des paramètres de configuration .
ADVERTISE 2 Serveur Annoncer la disponibilité du serveur DHCPv6.
REQUEST 3 Client Demander des adresses ou des paramètres de configuration au serveur choisi.
CONFIRM 4 Client Indiquer au serveur qui a alloué adresses et paramètres de configuration que ces paramètres sont adaptés au lien auquel le client est raccordé.
RENEW 5 Client Prolonger le bail de location des adresses et actualiser des paramètres de configuration auprès du serveur qui les a alloués.
REBIND 6 Client Obtenir un bail de location des adresses et actualiser des paramètres de configuration auprès de tout serveur en cas de non réponse au message RENEW.
REPLY 7 Serveur Répondre à un message SOLICIT, REQUEST, REBIND, RELEASE reçu d'un client.
RELEASE 8 Client Indiquer au serveur que le client n'utilise plus des adresses IPv6.
DECLINE 9 Client Signaler au serveur qu'une ou des adresses allouées par le serveur sont déjà utilisées sur le lien du client.
RECONFIGURE 10 Serveur Signaler au client que le serveur a de nouveaux paramètres ou les a actualisés.
INFORMATION-REQUEST 11 Client Demander des paramètres de configuration au serveur, sans demander d'adresse.
RELAY-FORWARD 12 Relais Relayer des messages vers un serveur DHCPv6. Le message relayé (celui du client DHCPv6 ou du relais précédent ) est placé dans une option de ce message RELAY-FORW.
RELAY-REPLY 13 Serveur Envoyer, depuis un serveur, un message à un client via un relais . Le relais extrait le message destiné au client ou au relais suivant contenu dans l'option "message relayé" de ce message pour le lui remettre.

Extension du protocole DHCPv6 [RFC 6422]

Notez qu'un mécanisme d'option de relais spécifique permet qu'un relais DHCPv6 communique des paramètres de configuration susceptibles d'intéresser un client DHCPv6 et dont il a connaissance au serveur DHCPv6.

Le serveur DHCPv6 peut ensuite décider ou non, en fonction de la politique définie par l'administrateur du réseau, de communiquer au client tout ou partie des paramètres de configuration du réseau spécifiques issus du relais.

Structure des messages DHCPv6

Le document RFC 8415 décrit l'ensemble des éléments du protocole DHCPv6. À l'instar de nombreux protocoles de l'Internet, le protocole d'échange d'informations est découplé de l'information elle-même. La nature des informations échangées peut donc changer et évoluer rapidement, sans impacter les mécanismes de cet échange. Cette séparation assure la stabilité et l'extensibilité du protocole.

La structure des unités de données du protocole reprend ce découpage : un en-tête de taille fixe pour les informations du protocole lui-même et une charge utile transportée dans des champs d'option pour les informations applicatives.

Pour étendre le protocole, il suffit de définir de nouvelles options et de concevoir leur traitement, en émission et en réception. Les options utilisables par DHCPv6 sont référencées dans un registre maintenu par l'IANA[1]. Dans la terminologie DHCPv6, le terme "message" désigne une unité de données du protocole DHCPv6. Chaque type de message DHCPv6 (client-serveur ou relais-serveur) a un format d'en-tête identique. De ce point de vue, DHCPv6 reprend les principes de simplification du processus de développement du protocole qui ont guidé la conception du format du segment TCP : un seul format pour l'ensemble des fonctions de TCP.

Structure des messages émis par les serveurs et clients DHCPv6

La structure générale des messages échangés entre client et serveur DHCPv6 est la suivante : un champ type Type-msg, un champ identificateur de transaction ID-transaction, et une liste variable d’options, Option list (voir la figure 5).

Figure 5 : Format des messages échangés entre clients et serveurs DHCPv6.

Type-msg : le champ type de message identifie la nature du message DHCPv6. Il est codé sur un octet.

Id-transaction : l'identificateur de transaction identifie un échange (question/réponse). Il est spécifique aux messages participant à une transaction, et est globalement unique. Il permet d'associer les réponses aux requêtes correspondantes. En effet, la couche transport UDP ne garantit pas le séquencement des réponses lorsque plusieurs requêtes successives ont été émises à destination d'un serveur. Il est codé sur 3 octets.

Option list : la liste des options du message est de taille variable. Elle correspond à une succession d'options rangées séquentiellement, selon la sémantique du message, et uniquement alignées sur des frontières d'octets. Il n'y a pas de bourrage entre deux options consécutives. Elles transportent soit les adresses IPv6, soit les paramètres de configuration du réseau (hors adresse IPv6) nécessaires au fonctionnement du réseau.

Pour en savoir plus sur les options, reportez-vous à l’annexe 1 Options du protocole DHCPv6 de cette activité.

Structure des messages échangés entre relais et serveur DHCPv6

La figure 6 présente la structure des messages échangés entre relais et serveur.

Figure 6 : Format des messages échangés entre relais et serveurs DHVPv6.

Les messages utilisés pour la communication entre serveur et relais sont différents des messages utilisés pour la communication entre client et serveur. Un message RELAY-FORWARD transite d'un relais vers un serveur. Un message RELAY-REPLY transite du serveur vers le client.

Type-msg : le type du message identifie le type du message DHCPv6.

Hop-count : le nombre de sauts identifie soit le nombre de relais déjà traversés pour atteindre le serveur, soit le nombre de relais restant à traverser pour atteindre le client.

Link-address : l'adresse de lien est une adresse unicast (globale ou locale) qui sera utilisée par le serveur pour identifier le lien sur lequel est localisé le client. C'est l'adresse unicast (globale ou locale) du relais du coté du client.

Peer-address : l'adresse du pair est l'adresse du client ou du relais depuis laquelle le message à relayer a été reçu. Elle est extraite de l'adresse source du paquet du message reçu. Elle permet d'identifier l'interface du relais derrière laquelle se trouve le client. Elle sera utilisée comme adresse de destination du paquet contenant le message RELAY-REPLY.

Ainsi, même en présence de plusieurs relais DHCPv6, le serveur sait auquel des relais s'adresser pour répondre à un client donné. Chacun des relais, lorsqu'il faut en traverser plusieurs pour atteindre le client, sait à qui transmettre le message RELAY-REPLY reçu. Le champ Peer-address de ce message contient l'adresse locale au lien du relais suivant ou, pour le dernier relais, l'adresse locale au lien du client. Le dernier relais peut donc envoyer au client la réponse du serveur.

Message DHCPv6 RELAY-FORWARD

Type-msg : le champ type de ce message vaut 12.

Hop-count : le nombre de sauts indique le nombre de relais traversés par ce message pour atteindre le serveur.

Link-address : l'adresse de lien, est une adresse unicast (globale ou locale) qui sera utilisée par le serveur pour identifier le lien sur lequel est localisé le client. C'est l'adresse unicast (globale ou locale) du relais du coté du client.

Peer-address : l'adresse du pair est l'adresse du client ou du relais depuis laquelle le message à relayer a été reçu. Elle est extraite de l'adresse source du paquet du message reçu. Elle permet d'identifier l'interface du relais derrière laquelle se trouve le client. Elle sera utilisée comme adresse de destination du paquet contenant le message RELAY-REPLY.

Option list : la liste d’options de ce message contient obligatoirement une option de message relayé (Relay Message Option) et éventuellement d’autres options ajoutées par le relais.

Notez qu'en aucun cas le relais ne modifie le message DHCPv6 du client.

Message DHCPv6 RELAY-REPLY

Le serveur envoie ce message au premier relais sur le chemin du retour vers le client demandeur.

Type-msg : le champ type de ce message vaut 13.

Hop-count : le nombre de sauts indique le nombre de relais que ce message traversera pour atteindre le client.

Link-address et Peer-address : les adresses du lien et du pair sont recopiées à partir du message RELAY-FORWARD précédent.

Option list : la liste d’options doit obligatoirement contenir une option de message relayé (Relay Message option). Cette option transporte la réponse du serveur DHCPv6 destinée au client DHCPv6.

Types de DUID : DHCPv6 Unique IDentifier

Afin de connaître l'état des ressources gérées (représentées par les paramètres de configuration), le serveur DHCP gère une liste d'associations entre le paramètre attribué et le client. Comme l'adresse unicast du client est une ressource sous le contrôle du serveur, celle-ci ne peut pas être utilisée pour identifier un client. Le serveur référence donc le client par un identifiant unique à usage exclusif de DHCP : le DUID (DHCP Unique Identifier).

Chaque station génère son identifiant. Cet identifiant doit être permanent et avoir une grande durée de vie. Une station peut, par exemple, et à un instant donné, générer un DUID à partir de l'adresse MAC d'une de ses cartes réseau. Elle le conservera alors comme identifiant, même en cas de remplacement ultérieur de cette carte réseau.

Les clients utilisent les DUID pour identifier les serveurs quand ils en ont besoin ; par exemple, pour mémoriser l'identité du serveur qui leur a alloué des adresses IPv6 ou des paramètres de configuration du réseau. Le contenu des DUID n’est pas interprété mais uniquement utilisé pour des comparaisons ou pour vérifier l'identité du correspondant. Le DUID concerne la machine (client ou serveur) et non une de ses interfaces.

Le RFC 8415 définit trois types d’identificateurs uniques DHCPv6 (DUID). Les DUID peuvent donc être générés selon trois méthodes, repérées par le champ type de DUID dont les valeurs respectives sont :

  • 1 : DUID-LLT (Link-Layer address plus Time) résultant de la combinaison d'une adresse physique et d'une horodate ;
  • 2 : DUID-EN (Vendor-assigned unique ID based on Enterprise Number) dérivé d'un numéro de constructeur ou d'un numéro unique affecté par un constructeur ;
  • 3 : DUID-LL (Link-Layer address) dérivé de l'adresse MAC d'une interface de réseau.

Le type de DUID est codé sur 2 octets. Un nombre variable d’octets suit, et constitue l’identificateur. La longueur maximale d’un identificateur est 128 octets.

Le DUID est lui-même une structure de données qui, selon le mode de construction, contient des types de valeurs différents (la structure détaillée des différents type de DUID est présentée en annexe 3 de cette sequence).

Association d'identités

Une association d’identités IA (Identity Association) permet qu’un serveur ou un client identifie, groupe ou gère un ensemble d’adresses IPv6 associées. Chaque association se compose d’un identificateur d’association et des informations de configuration associées. Ces informations sont enregistrées dans des options de l'association.

Un client associe au moins une association d’identités, IA, à chacune des interfaces de réseau pour laquelle il requiert une adresse IPv6.

Cette IA reste affectée en permanence à l'interface. Elle simplifie le format des messages DHCPv6, la gestion de la durée de vie des adresses IPv6 ou encore la renumérotation du réseau IPv6.

Les informations de configuration correspondent à une ou plusieurs adresses IPv6 et à leurs temporisations associées, T1 et T2, où :

  • T1 représente la durée de vie de l‘adresse dans l’état préféré ;
  • T2 représente la durée de validité de l’adresse IPv6.

Un serveur DHCPv6 peut allouer deux types d'adresses IPv6 :

  • des adresses non temporaires ;
  • des adresses temporaires.

Allocation des adresses non temporaires

Le serveur choisit les adresses d’un client en fonction du lien du client, du DUID du client, des options fournies par le client, et des informations fournies par le relais DHCPv6.

Les adresses allouées font l'objet d'une écriture dans le fichier des baux.

Allocation des adresses temporaires

DHCPv6 gère les adresses temporaires comme les adresses non temporaires : une association d’identités pour adresse temporaire ne contient au plus qu’une seule adresse temporaire. Ici encore, l'allocation d'adresse fait l'objet d'une écriture dans le fichier des baux.

Le serveur DHCPv6, s'il est configuré pour cela, effectue des mises à jour dynamiques sécurisées du service de noms de domaines.

Options du protocole DHCPv6

Chaque option est codée en format TLV : type, longueur, valeur ; à savoir :

  • le type de l'option : un champ type d'option identifie chaque option d'un paquet DHCPv6. Il permet l'interprétation des données transportées. Certaines options peuvent en contenir d'autres ou être structurées en plusieurs champs (voir annexe 1 : options du protocole DHCPv6) ;
  • la longueur, en octets, du champ valeur du paramètre qui suit ;
  • le champ valeur du paramètre de configuration.

Le champ type d'option est toujours codé sur 2 octets. Le champ longueur est codé sur 2 octets. Il est toujours présent, même en l'absence de valeur ou pour une information de longueur fixe. Il exclut le champ type de l'option.

Le tableau qui suit présente les options du protocole DHCPv6, leur code et leur définition. L’annexe 1 présente leur structure.

Options de DHCPv6
Désignation Code Définition
OPTION_CLIENTID 1 Identification du client
OPTION_SERVERID 2 Identification du serveur
OPTION_IA_NA 3 Association d’identités pour les options d’adresse non temporaire
OPTION_IA_TA 4 Association d’identités pour les options d’adresse temporaire
OPTION_IAADDR 5 Adresse associée à IA_NA ou IA_TA
OPTION_ORO 6 Identifie une liste d’options dans les messages échangés entre un client
OPTION_PREFERENCE 7 Annonce au client la priorité du serveur DHCPv6 et comment gérer cette priorité.
OPTION_ELAPSED_TIME 8 Temps écoulé depuis le démarrage d'un échange pour la machine qui tente d’achever sa configuration.
OPTION_RELAY_MSG 9 Transporte un message DHCPv6 relayé dans des messages relay-forw ou relay-repl
OPTION_AUTH 11 Transporte les informations d’authentification de l’identité et du contenu des messages DHCPv6.
OPTION_UNICAST 12 Permet au serveur d'indiquer au client qu’il peut utiliser l’adresse individuelle (unicast) du serveur pour échanger avec lui.
OPTION_STATUS_CODE 13 Indique le statut du message DHCPv6 qui transporte cette option.
OPTION_RAPID_COMMIT 14 Permet à un client, dans un message SOLICIT, de demander ce mode de fonctionnement pour réaliser des échanges en deux temps au lieu de quatre. Le serveur doit inclure cette option dans la réponse correspondante (Solicit reply).
OPTION_USER_CLASS 15 Définit la classe d’utilisateur associée à un utilisateur ou à une application.
OPTION_VENDOR_CLASS 16 Identifie le constructeur du matériel utilisé par le client.
OPTION_VENDOR_OPTS 17 Permet que le client et le serveur échangent des informations spécifiques d’un constructeur.
OPTION_INTERFACE_ID 18 Identifie l’interface de réception du message du client DHCPv6.
OPTION_RECONF_MSG 19 Indique, dans un message reconfiguration, si le client doit répondre par un message renew ou information-request.
OPTION_RECONF_ACCEPT 20 Indique à un serveur si le client accepte ou refuse les messages reconfigure ou annonce à un client qu'il peut ou non accepter les messages reconfigure.

Délégation de préfixe à états

La délégation de préfixe à états fait intervenir deux routeurs : un routeur délégataire et un routeur demandeur. Le routeur délégataire alloue les préfixes. Le routeur demandeur demande un ou plusieurs préfixes au routeur délégataire.

La délégation de préfixe à états utilise le protocole DHCPv6 pour déléguer les préfixes. Elle définit deux options : une association d'identités pour l'allocation de préfixes (IA_PD) et une option de préfixe d'association d'identités pour la délégation de préfixes (IA_PD Prefix). Le routeur demandeur émet ses demandes sur l'interface qui donne accès au routeur délégataire.

Le routeur délégataire répond sur l'interface qui donne accès au routeur demandeur. Lorsque ces deux routeurs ne se trouvent pas sur le même réseau, des relais DHCPv6 interviennent, comme dans le cas de l'allocation d'adresses. Leur fonctionnement est inchangé.

La délégation de préfixe à états se fait sans relais lorsque les routeurs délégataire et demandeur sont sur le même lien.

Les options de délégation de préfixe permettent au routeur délégataire de déléguer la gestion d'un ou plusieurs préfixes à un routeur demandeur.

L'association d'identités pour l'allocation de préfixes associe notamment les DUID des routeurs demandeur et délégataire, et les préfixes alloués. L'option de préfixe d'association d'identités pour la délégation de préfixe transporte un préfixe qu'un routeur délégataire a délégué à un routeur demandeur. Cette option peut apparaître plusieurs fois dans une association d'identités (IA_PD).

Notez que la délégation de préfixe à états est indépendante de l'allocation des adresses IPv6.

Applications de la délégation de préfixe

La délégation de préfixe convient pour des situations où le routeur délégataire ignore la topologie du réseau auquel le routeur demandeur donne accès et n'a pas d'autre information à connaître que l'identité du routeur demandeur pour allouer le préfixe. C'est, par exemple, le cas du routeur d'un FAI (Fournisseur d'Accès à Internet) qui alloue un préfixe au routeur d'accès d'un client (CPE : Customer Premise Equipment, familièrement dénommé box) reliant un réseau interne au réseau du FAI. La figure 7 présente un exemple où la délégation de préfixe à états est possible.

Figure 7 : Exemple de délégation de préfixe à états.

La délégation de préfixe facilite également la renumérotation. Elle permet, par exemple, d'allouer le préfixe qui servira à générer les nouvelles adresses IPv6. Les préfixes sont censés avoir une grande durée de vie. En cas de renumérotation, la cohabitation pendant un certain temps de l'ancien et du nouveau préfixe est fort probable. C'est par exemple le cas pour la renumérotation passive présentée ci-dessous.

Renumérotation des réseaux

La renumérotation peut se faire de deux façons : passive ou active.

Renumérotation passive

Dans la renumérotation passive, chaque machine du réseau dispose de deux adresses IPv6 : une ancienne et une nouvelle. L'ancienne adresse est utilisée par les communications en cours. Ces communications sont préservées aussi longtemps que nécessaire (RENEW). Par contre, les nouvelles communications sont établies à l'aide de la nouvelle adresse. La renumérotation est terminée lorsque la dernière machine du réseau cesse d'utiliser son ancienne adresse.

Renumérotation active

Dans la renumérotation active, chaque machine, comme dans le cas précédent, dispose d'une ancienne adresse et d'une nouvelle.

Le serveur DHCPv6 force les clients à cesser d'utiliser leur ancienne adresse à une date donnée. Le serveur réduit la durée de vie des anciennes adresses en fonction de la date d'échéance cible.

Lorsque la date d'échéance arrive, aucune utilisation d'ancienne adresse n'est possible. Toutes les communications utilisant les anciennes adresses sont coupées. Elles sont, en cas de besoin, rétablies en utilisant les nouvelles adresses.

Ici encore, la délégation de préfixe à états peut faciliter les choses en permettant que les machines autoconfigurent leurs nouvelles adresses.

Notez que l'utilisation du préfixe alloué sur le routeur demandeur est impossible sur le lien donnant accès au routeur délégataire. Ceci empêche par conséquent l'agrégation des routes d'accès au routeur demandeur et d'accès au réseau qu'il dessert.

Deux autres options [RFC 6603], permettent d'exclure un seul préfixe pour l'affecter au lien qui, sur le routeur demandeur, donne accès au routeur délégataire.

Certains réseaux mobiles doivent pouvoir agréger les routes (vers le routeur demandeur et le réseau interne). Dans ce cas, le routeur demandeur doit utiliser le préfixe du réseau interne de l'interface qui le relie au routeur délégataire. Il utilise alors deux des options du RFC 6603. (l'annexe 4 présente la structure de l'option d'association d'identités pour la délégation de préfixes).

Principe de l'allocation

Le routeur demandeur se comporte comme un client DHCPv6. Il émet un message SOLICIT contenant une association d'identités pour l'allocation de préfixes à états, IA_PD. Le routeur délégataire se comporte comme un serveur DHCPV6. Il alloue les préfixes en fonction de l'identité du routeur demandeur et des options de préfixe indiquées (voir la figure 8).

Figure 8 : Allocation de préfixe par un routeur délégataire.

Principe de l'allocation de préfixe à états avec relais

Le relais encapsule le message SOLICIT du client dans l'option "message relayé" de son message RELAY-FORWARD. Il achemine ensuite ce message vers le serveur.

Le serveur renvoie son message RELAY-REPLY au relais.

Le relais extrait le message ADVERTISE de l'option "message relayé" du message RELAY-REPLY du serveur. Il le transmet ensuite au client. Il identifie l'interface d'accès au client grâce à l'adresse du lien incluse dans le champ Peer-Address de l'en-tête du message RELAY-REPLY (voir la figure 9).

Figure 9 : Allocation de préfixe par un routeur délégataire en présence d'un relais.

Conclusion

DHCPv6 est un protocole de niveau application. Il utilise le protocole de transport UDP et fonctionne en mode client-serveur. Les messages échangés transportent l'identité de l'émetteur (DUID), celle du récepteur, ou les deux, en fonction du sens de transmission du message et de l'avancement de l'échange.

Ce protocole permet qu'un administrateur centralise et gère simplement les paramètres de configuration du réseau, répercute les changements de configuration à l'initiative du serveur DHCPv6 (renumérotation active), ou au contraire, laisse aux clients la possibilité de les prendre en compte lorsqu'ils le souhaitent (renumérotation passive).

Il fonctionne sans relais lorsque le client et le serveur se trouvent sur le même lien. Il fait intervenir des relais lorsque client et serveur sont sur des liens distincts.

Les relais utilisent des messages spécifiques pour communiquer avec les serveurs DHCPv6. Ils encapsulent les messages relayés dans une option de "message relayé". Ainsi, les messages des clients, ceux des serveurs, ou ceux des relais, ne sont jamais modifiés.

Lorsque les relais disposent d’informations locales, des options spécifiques des messages RELAY-FORWARD leur permettent de les communiquer aux serveurs DHCPv6. Les serveurs DHCPv6, en fonction de leur configuration par l’administrateur du réseau, peuvent alors communiquer tout ou partie de ces informations à leurs clients.

Tous les paramètres de configuration du réseau sont transportés dans des options des messages, ce qui fait de DHCPv6 un protocole extensible. Pour étendre le protocole, il suffit d’y ajouter de nouvelles options. Ainsi, initialement, ni la délégation de préfixe ni l'exclusion de préfixe n'existaient. Il a suffi de définir deux options supplémentaires et leur gestion en émission et en réception pour ajouter cette nouvelle fonctionnalité dans DHCPv6.

Références bibliographiques

  1. IANA. Protocol Registries Dynamic Host Configuration Protocol for IPv6 (DHCPv6)

Pour aller plus loin

RFC et leur analyse par S. Bortzmeyer :

  • RFC 5007 DHCPv6 Leasequery
  • RFC 6422 Relay-Supplied DHCP Options
  • RFC 6603 Prefix Exclude Option for DHCPv6-based Prefix Delegation
  • RFC 8415 Dynamic Host Configuration Protocol for IPv6 (DHCPv6) Analyse
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