MOOC:Verb34
From Livre IPv6
Introduction
Nous allons dans cette vidéo aborder la question de la sécurité d'un réseau IPv6. Et nous commencerons par ce constat : La sécurisation d'un réseau en IPv6 ne présentent pas de différence majeure avec la démarche adoptée en IPv4. L'ingénieur réseau retrouvera beaucoup de similarités entre les deux versions du protocole.
Pas de différences majeures, mais quelques différences subtiles quand même. Nous allons détailler dans la suite ces quelques points à considérer dans politiques de sécurité en IPv6.
Vulnérabilités sur trafic entrant
Risques
L'évolution apportée par IPv6 qui perturbe le plus les esprits soucieux de la sécurité des réseaux est l'utilisation généralisée de l'adressage globale.
Assigner des adresses globales à tous les équipements de son réseau peut en effet en augmenter sa surface d'attaque : un attaquant pourrait ainsi atteindre plusieurs cibles directement joignables en IPv6.
Ces machines, de plus, peuvent utiliser des implémentations logiciels vulnérables en IPv6. Le risque paraît donc élevé.
Mitigation
Pour réduire ce risque, il faut d'abord rappeler que pour joindre directement une machine, l'attaquant a besoin de son adresse IP.
Pour trouver ces adresses joignables, il devra tester l'ensemble des adresses IP d'un réseau. En IPv4, cette énumération est facile : un réseau contient quelques centaines voir milliers d'adresses.
Mais en IPv6, il est très compliqué d'identifier les adresses joignables parmi des milliards d'adresses possibles sur un réseau.
A la manière du NAT en IPv4, qui, rappelons-le, n'est pas un dispositif de sécurité, il est possible en IPv6 d'interdire les connexions entrantes pour les machines n'hébergeant pas de services. Ce filtrage s'effectue dans un dispositif approprié, comme un pare-feu.
Une politique de sécurité explicite les communications autorisées entre les réseaux. Sa mise en application dans les pare-feu qui isolent ces réseaux les uns des autres prévient de tout connexion illicite. Ceci est valable en IPv6 comme en IPv4.
Vulnérabilités sur trafic sortant
Risques
Pour atteindre de manière anonyme une cible ou tenter de contourner des règles de sécurité, un attaquant peut tenter d'usurper une adresse IP d'un autre réseau et l'utiliser comme adresse source du paquet malveillant.
Comme pour IPv4, il est possible de modifier l'adresse source d’un paquet IPv6. L’espace d’adressage IPv6 étant plus vaste qu’en IPv4, les adresses IPv6 qu'il est possible d'usurper sont plus nombreuses.
La cible qui reçoit un tel paquet peut y répondre avec un nouveau paquet contenant l'adresse usurpée comme destination. On dit qu'elle est utilisée alors comme rebond. Si l'adresse source est une adresse multicast, sa réponse va atteindre plusieurs machines. On parle alors d'attaque par amplification.
Mitigation
La contre-mesure à ce type d'attaque se situe de nouveau au niveau de pare-feux. Tout d'abord, le filtrage des paquets entrant sur le réseau de la cible doit vérifier si le paquet a une adresse source légitime. Une adresse multicast comme source est un signal fort d'un paquet malveillant qui doit donc être éliminé.
Mais ce pare-feu ne pourra pas reconnaitre les adresses usurpées provenant d'un réseau IPv6 légitime. Le filtrage doit alors s'effectuer au niveau du pare-feu du réseau de l'attaquant. Celui-ci ne doit autoriser en sortie uniquement les paquets ayant des adresses sources appartenant à ce réseau. Il devient alors impossible d'envoyer des paquets usurpant des adresses d'un autre réseau.
Vulnérabilités liées à la transition
Risques
Un réseau qui n'est pas connecté à l’Internet IPv6 n'est cependant pas à l'abri de problèmes liés à ce nouveau protocole. Il faut savoir que certains systèmes dans un environnement IPv4 seul activent automatiquement des protocoles de transitions comme 6to4 ou TEREDO. Se créent alors des tunnels IPv6 sur IPv4 entre ces équipements et l'Internet IPv6. Ces tunnels peuvent être détournés pour servir de porte dérobée, soit pour échapper aux politiques de filtrage, soit pour pénétrer dans le réseau local.
Mitigation
Il est donc important que les sites ne disposant pas encore d'IPv6 se prémunissent contre ces usages en interdisant aux équipements en interne l'utilisation de ces protocoles de transition. Le blocage de ces tunnels peut se faire simplement en filtrant les numéros de ports du transport UDP ou le champ protocole de l'en-tête IPv4.
Vulnérabilités liées à l'auto-configuration
Risques
Le mécanisme de découverte des voisins sur le réseau local, comme celui d'auto-configuration, présente des vulnérabilités dès qu'un équipement malveillant est présent sur le même réseau.
Il est par exemple facile de perturber la détection de l'adresse dupliqué. Un équipement malveillant peut répondre systématiquement à chaque sollicitation de voisin sur le réseau et ainsi affirmer posséder toutes les adresses IPv6 qui cherchent à être configurées par les autres stations.
Si ce comportement est contrariant pour le réseau local, l'équipement fautif sera facilement identifiable.
L'équipement malveillant peut aussi chercher à se faire passer pour le routeur de sortie du réseau en diffusant des annonces de routeurs. Il va alors contrôler l'attribution d'adresses automatiques et potentiellement router vers lui le trafic sortant du réseau local.
Ce comportement est plus insidieux car il ne crée par de rupture de la connectivité. L'utilisateur a toujours l'impression que le réseau fonctionne, alors que ses paquets traversent un équipement illégitime.
Mitigation
- Contrôle de la source du trafic d'auto-configuration