MOOC:Verb42
From Livre IPv6
Introduction
Lorsque 2 réseaux IPv6 doivent s'interconnecter. La bonne solution est de le faire en IPv6 par un lien reliant les routeurs IPv6. Mais cela n'est pas toujours possible. Relier les 2 réseaux nécessite alors d'utiliser le réseau IPv4 qui les sépare. Dans cette situation, un lien virtuel est établi. On parle alors de tunnel.
Principe du tunnel IPv6 sur IPv4
Nous avons ici 2 réseaux IPv6 interconnectés par un réseau IPv4 au moyen d'un tunnel. Lorsque la source IPv6 envoie un paquet IPv6 à la destination. Le paquet va arriver à un noeud de bordure au réseau IPv6. Pour traverser le réseau IPv4, un tunnel doit être emprunté. Pour se faire, le noeud de bordure, que l'on appellera par la suite tunnelier, va encapsuler le paquet IPv6 dans un paquet IPv4. Cette opération consiste à mettre le paquet IPv6 dans la partie donnée du paquet IPv4. Ensuite le tunnelier émet le paquet qui sera reçu à l'autre extrémité du tunnel, par un tunnelier lui aussi. Ce dernier désencapsule le paquet IPv6 du paquet IPv4. Le paquet continue sa route pour rejoindre sa destination.
Nous pouvons remarquer que les tunneliers sont des noeuds en double pile
Architecture du tunnelier
Un tunnelier est un noeud avec 2 interfaces réseau. Chaque interface réseau est configurée avec une adresse IPv6. La particularité du tunnelier c'est que l'interface au réseau IPv4 est une interface logique. Cette interface est crée. Cette interface materialise l'extrémité du tunnel.
Dans l'exemple précédent, les tunneliers jouaient un rôle de routeur. Le schéma montre dans ce cas, la réception d'un paquet en IPv6 natif et son émission dans le tunnel
Tunnel configuré (configuration)
Pour illustrer la configuration d'un tunnel, nous montrons le cas d'un tunnel reliant un hôte avec un routeur. La configuration du tunnel sur l'hôte consiste: - à créer l'interface réseau logique au dessus d'IPv4 - puis à configurer cette interface avec l'adresse IPv6 sans oublier de préciser la longueur du préfixe pour compléter la table de routage.
Ensuite il reste à indiquer les informations de l'autre extrémité du tunnel à savoir l'adresse IPv4 et l'adresse IPv6.
Soulignons que le tunnel est identifié par un préfixe réseau IPv6 qui lui est propre.
Enfin, il ne reste plus qu'à ajouter la route par défaut qui dans notre exemple passe par le tunnel.
Tunnel automatique (principe)
Un tunnel configuré se crée par anticipation, à savoir avant de traiter le trafic utilisateur. Un tunnel peut aussi se créer dynamiquement c'est à dire à réception d'un paquet IPv6. Pour cela , il faut que les adresses IPv4 des tunneliers soient dans les adresses IPv6. C'est le principe retenu par les techniques de tunnel automatique.
Pour illustrer ce principe, prenons le préfixe spécifique 2002::/16 qui avec l'adresse IPv4 publique du tunnelier va servir à créer un préfixe IPv6 unique. N'oublions pas que l'adresse IPv4 du tunnelier est elle-même unique. A partir de ce préfixe IPv6, une adresse IPv6 peut être constituée et allouée au tunnelier.
Tunnel automatique (fonctionnement)
Lorsque 2 noeuds ayant des adresses ayant comme préfixe 2002::/16 communiquent comme A et B. Le noeud A extrait les adresses IPv4 contenues dans les adresses IPv6 source et destination du paquet IPv6 à émettre. Ces adresses vont servir à constituer l'en-tête du paquet IPv4 qui va encapsuler le paquet IPv6. C'est cette encaspulation qui forme le tunnel. Le paquet IPv4 est émis. Le noeud B en réception désencapsule le paquet IPv6.
Tunnel automatique (principe du 6rd)
- 6rd reprend le principe des tunnels automatiques du 6to4 mais apporte des modifications pour éviter les défauts de performances et de fiabilité observés sur 6to4.
-6rd reprend le principe de l’encapsulation d’une adresse IPv4 dans une adresse IPv6 similaire à 6to4 mais il utilise un préfixe obtenu du plan d’adressage global et propre au site.
- Ainsi l'interconnexion avec l’internet V6 s'effectue par un relais propre au site. L'installation de ce relais permet de corriger les principaux défauts de 6t04.
Tunnel automatique (Fonctionnement du 6rd)
Le transfert avec la technique 6rd s'organise selon 3 cas :
- dans le cas d'un transfert entre réseau IPv6 à l'intérieur du site. L'adresse IPv4 contenu dans le préfixe de A et B va servir à établir le tunnel paur traverser le réseau IPv4 relaint les 2 tunneliers
- dans le cas d'un transfert entre un réseau Ipv6 et un noeud de l'Internet V6 c'est à dire entre A et C. Le tunnelier du réseau de A va envoyer le paquet par un tunnel au relais dont l'adresse est obtenue par la table de routage.
- enfin comme A à un préfixe issue de l'adressage globale, la voie retour c'est à dire de C à A va passer par le même relais. Ainsi la communication s'effectue en umpruntant la même route à l'aller et au retour.
Conclusion
- Dans la démarche d'intégration d'IPv6, la meilleure solution est d’avoir des liens IPv6
- Lorsqu'il n'est pas possible de maintenir la connectivité en IPv6 nativement, il faut se résoudre à établir des tunnels IPv6. On distingue 2 types de tunnel:
- le tunnel configuré pour lequel un lien virtuel est établi statiquement - le tunnel automatique pour lequel le lien virtuel s'établit à la demande.
- On peut rappeler que la réduction de la MTU conduit à des problèmes de connectivité. C'est pour cette raison qu'il faut appliquer la règle habituelle qui dit "double-pile quand on peut, tunnel quand on n'a pas le choix".
Pour la connectivité, la règle habituelle s'applique : « double-pile où tu peux, tunnel où tu dois » (Dual stack where you can; tunnel where you must). La double-pile (IPv4 et IPv6 sur tous les équipements) est la solution la plus simple pour la gestion du réseau. Le tunnel, fragile et faisant dépendre IPv6 d'IPv4, sert pour les cas où on est coincé à n'utiliser que des systèmes antédiluviens.